1re victoire du Stade Français à l'extérieur en 18 mois : un tournant dans leur saison ?
Le Stade Français, 1er du Top 14 (avec 15 points) ? Même pour quelques heures (avant le dernier match de la 5e journée entre Bayonne et Toulouse), c’est bon à prendre, après une saison horrible où ils avaient terminé à la 12e place. Les saisons se suivent et heureusement ne se ressemblent pas pour les hommes de l’entraîneur Paul Gustard qui, lui aussi, a mangé son pain noir et peut désormais jouir d’une certaine sérénité.
En plongeant Perpignan en pleine crise suite à sa victoire bonifiée 28-11 sur les Catalans, le Stade Français a réalisé un petit exploit, celui de mettre un terme à une longue série de non victoires en déplacement : 18 matchs, 21 en comptant la Coupe d’Europe. « Dans beaucoup de secteurs, on a été très bons : la mêlée, la touche et notre attaque. Il y a un bon équilibre cette saison au Stade Français entre le plaisir et le travail », souriait Paul Gustard.
Il faut dire que la rencontre avait visiblement été parfaitement préparée et que les Parisiens savaient exactement ce qu’il fallait faire face au dernier du classement. Dans la semaine, l’ailier Samuel Ezeala avait déjà annoncé la stratégie : « il va falloir que, dès le début du match, dès l’entame, on les coince chez eux, qu’on les plaque fort, qu’on soit bien connectés entre nous. On sait que s’ils commencent à percer une ou deux fois, avec l’ambiance qu’il y a à Aimé-Giral, ça peut vite s’enflammer. Il faudra faire redescendre la pression, les empêcher de percer, et être très solidaires en défense ».
Et ce qui fut dit fut fait avec un essai dès la première minute du capitaine Jeremy Ward après un beau retour intérieur de Noah Néné en première main après une touche dans les 22 mètres. Néné marquera le sien dix minutes plus tard, là aussi après une touche dans les 22m catalan, mais côté opposé. Marquer à Perpignan dans les dix premières minutes, c’est rarement simple et les Stadistes ont réussi, poussant même certains supporters à quitter les tribunes d’Aimé-Giral avant la pause, alors que Perpignan était mené 3-21.
« On a été un peu passif, on a laissé Paris scorer trop facilement. Avec une conquête défaillante, on n’a pas su les mettre en difficulté. Paris n’a pas eu à forcer pour gagner. Cinq défaites d’affilée, ce n’est jamais anodin. Les sifflets d’Aimé-Giral, c’est justifié. On peut perdre mais pas en faisant des prestations comme ça », concédait le troisième-ligne de Perpignan, Mahamadou Diaby.
Reste à savoir si une série est lancée pour les soldats roses qui, pour la petite histoire, avaient étrenné leur couleur si iconique pour la première fois il y a tout juste 20 ans (septembre 2005)… à Perpignan.
« Chaque week-end, on dit qu’on veut aller gagner à l’extérieur », rappelait dans la semaine le pilier gauche remplaçant Thierry Paiva, entré au début de la seconde période. « Cette semaine, on a travaillé là-dessus, sur le fait de maîtriser tout ça : nos émotions, notre jeu, notre mentalité. C’est ça, le vrai test. Ce genre de déplacement peut marquer un tournant dans une saison », poursuivait l’entraîneur de la défense Rory Kockott.
Celle-là elle fait du bien ❤️🔥 pic.twitter.com/Pm0hFQGR6y
— Stade Français Paris (@SFParisRugby) October 4, 2025
« Après, tous les matchs sont importants. Chaque semaine compte. C’est une étape clé pour nous, surtout dans la continuité de ce qu’on met en place depuis le début de saison. Les joueurs ont trouvé un autre état d’esprit, une autre mentalité, surtout sur le terrain. En dehors aussi, on sent une évolution. Ce sont les bases qu’il nous faut pour devenir une équipe plus complète, capable de performer partout, tout le temps. Mais il faudra quand même valider tout ça à l’extérieur. Il y a cette série en cours qu’il faut casser », affirmait l’ancien demi de mêlée.
Certes on n’en est qu’à la cinquième journée et il en reste encore 21. Mais au moins le Stade Français a pris un bon départ avec cette troisième victoire ; la première à l’extérieur depuis… le 30 mars 2024 contre Montpellier (10-12) !
La réception de La Rochelle la semaine prochaine peut leur permettre de continuer sur cette lancée, surtout face à une équipe rochelaise en perte de repères après sa défaite 37-13 à Montpellier. Terminer dans le Top 3 à la fin du premier bloc de la saison, ça fait combien de temps que le Stade Français n’a pas connu ça ?

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