Édition du Nord
Select Edition
Nord Nord
Sud Sud
Mondial Mondial
Nouvelle Zélande Nouvelle Zélande
France France

Joe Simmonds (Pau) : "Rester le meilleur réalisateur du Top 14 est clairement devenu mon objectif"

Par Anthony Tallieu reporting from Paris
Joe Simmonds est le maitre-artificier de la Section paloise. (Photo by ROMAIN PERROCHEAU/AFP via Getty Images)

C’est ce qu’on appelle un mariage heureux. Arrivé à Pau à l’été 2023, Joe Simmonds a largement contribué à faire changer la Section paloise de dimension, lui permettant de passer du statut d’équipe luttant pour le maintien à poil à gratter ayant la qualification en phase finale dans le viseur.

ADVERTISEMENT

Meilleur réalisateur du Top 14 lors de ses deux premières saisons en France, l’ancien d’Exeter ne se laissera pas détrôner si facilement comme il l’a confié dans un long entretien accordé à RugbyPass où il évoque en toute transparence ses ambitions pour cette saison 2025-2026 – où il retrouvera la Champions Cup – ainsi que son attachement très fort pour le club béarnais.

 

Vous abordez votre troisième saison à la Section Paloise. Vous semblez vous épanouir dans le Béarn…

“Je prends en effet énormément de plaisir à être ici. J’ai trouvé un groupe très accueillant et j’adore le rugby tel qu’il est pratiqué à la Section. C’est très différent de ce que j’ai connu en Angleterre mais j’aime cette façon de jouer à la française et ce championnat.”

Vous avez resigné à Pau jusqu’en 2028. Est-ce le climat, la nourriture, peut-être les gens qui vous ont poussé à vous inscrire dans la durée avec la Section ?

“Quand j’étais enfant, j’allais déjà en France parfois pour les vacances et j’aimais beaucoup cela, en particulier la cuisine qui est excellente. Mais je crois que la clé de mon plaisir à rester à Pau est clairement le rugby. La vie est belle ici aussi. Lors de mes jours off, je vadrouille dans le coin, que ce soit à la mer du côté de Biarritz ou à la montagne. L’équilibre entre le rugby et le hors rugby est excellent et c’est aussi ce que j’apprécie.”

Imaginiez-vous que tout irait aussi bien pour vous en quittant Exeter pour la France il y a deux ans ?

ADVERTISEMENT

“Non, pas du tout. J’ai été formé à Exeter, nous avons réalisé des choses assez uniques en huit ans et je n’avais pas songé à en partir. Quand il a fallu quitter le club (en grande difficulté financière, ndlr), j’avais deux choix : soit choisir un club en Angleterre, soit sortir de ma zone de confort. J’ai pris cette deuxième option, et le fait de découvrir une nouvelle langue et une nouvelle culture. Aujourd’hui, je peux dire que je suis très heureux de ce choix, ce qui explique aussi pourquoi j’ai prolongé.”

Etre numéro 10 et avoir des jeunes joueurs rapides et talentueux comme Émilien Gailleton et Théo Attissogbe dans la ligne de trois-quarts doit aussi être très agréable…

“Cela me fait aussi me sentir très vieux alors que je n’ai que 28 ans (rires) ! Mais ces garçons sont brillants et méritent amplement leurs sélections avec l’équipe de France. Les avoir autour de moi rend ma tâche de numéro 10 bien plus facile.

“Je ne suis pas venu à Pau juste pour profiter de la région et prendre du plaisir lorsque je joue”

Comment avez-vous vécu votre acclimatation au jeu pratiqué en France ?

ADVERTISEMENT

“Il est beaucoup question de structure dans le rugby anglais, et c’était un peu le cas aussi à Exeter. J’avais donc envie de connaître une équipe qui joue également un peu dans le désordre. Je voulais me fixer ce challenge parce que je savais que ça allait me faire progresser dans mon jeu. Aujourd’hui, je peux dire que je me sens plus fort dans mon rugby.”

Exeter avait pour philosophie de privilégier au maximum d’aller en touche sur pénalité plutôt que de prendre les points. Votre rôle en tant qu’ouvreur a-t-il changé en venant à Pau ?

“Oui je le crois. C’est vrai qu’à Exeter, on avait cette volonté de donner le plus souvent possible la décision à nos avants en allant chercher des touches près de la ligne d’essai. Ici, c’est très différent. Je le savais en venant et je voulais aussi avoir cette responsabilité. Mon boulot est de marquer des points au pied, j’adore avoir cette pression sur mes épaules. Je sais ce que j’ai à faire et j’aime beaucoup cette responsabilité.”

Les supporters palois disent de vous que vous êtes leur Jonny Wilkinson. Est-ce important pour vous de laisser une trace forte de votre passage dans l’esprit de ce peuple béarnais qui vous a adopté ?

“Absolument ! Cela fait déjà très plaisir à entendre et c’est aussi mon état d’esprit. Je ne suis pas venu à Pau juste pour profiter de la région et prendre du plaisir lorsque je joue. Je suis venu aussi pour créer un lien spécial avec cette ville et ses supporters. Les gens m’ont accueilli de façon merveilleuse et l’atmosphère dans le stade est toujours incroyable. Cela ne peut que me motiver à jouer mon meilleur rugby ici, où je me sens chez moi. Quand j’enfile le maillot de la Section, je joue pour Pau, pour ses habitants, pour toute une région qui adore ce club.

Vous avez terminé meilleur réalisateur du Top 14 ces deux dernières saisons. Garder ce trophée est-il devenu un objectif au moment d’aborder votre troisième saison à Pau ?

“Clairement, oui ! Ce n’était pas le cas quand je suis arrivé il y a deux ans. Je me focalisais sur le fait de bien m’intégrer à l’équipe, d’enchaîner globalement les bonnes performances et je n’avais pas ça en tête. Mais dès la deuxième saison, c’est tout à fait devenu un objectif pour moi. Beaucoup de gens, d’amis et de proches m’en parlent et regardent régulièrement où j’en suis au classement. J’aime ce genre de challenge et oui, je l’avoue, chaque année je vais vouloir remporter ce trophée ! Cela implique aussi de jouer le plus de matchs possibles et toujours à fond, ce qui correspond à ma philosophie.”

“La Champions Cup ? Nous ne voulons pas juste participer mais aussi nous qualifier”

Qui sera selon vous votre principal rival pour terminer meilleur réalisateur du Top 14 cette saison ?

C’est une question très difficile (rires) ! Thomas Ramos est toujours dans le coup mais il joue aussi souvent avec l’équipe de France donc il manquera des matchs. Peut-être Leo Berdeu, qui score beaucoup avec Lyon. Et peut-être aussi Tommaso Allan (Perpignan).

Cette saison sera particulière pour Pau, qui retrouve la Champions Cup. Êtes-vous excité à l’idée de retrouver vous aussi cette compétition que vous avez déjà gagnée en 2020 avec Exeter ?

Oui. C’est une compétition très importante en Angleterre et j’ai adoré la jouer. Quand je suis arrivé à Pau, nous n’y étions pas mais nous n’avons pas été très loin de nous qualifier. Puis nous y sommes arrivés la saison dernière et j’en suis heureux car c’était aussi un objectif pour moi. C’est ce qui se fait de mieux comme compétition en Europe et la gagner en 2020 m’a procuré un sentiment incroyable. C’est un gros challenge pour nous car nous ne voulons pas juste participer mais aussi nous qualifier. Nous avons l’équipe pour cela et nous devrons juste répondre présent pour y arriver.

Joe Simmonds a soulevé la Champions Cup en 2020 avec Exeter. (Photo by Dan Mullan/Getty Images)

Exeter a proposé une philosophie de jeu et une stratégie assez novatrices qui ont été beaucoup copiées depuis. Est-ce une fierté pour vous d’avoir fait partie d’une équipe qui en a inspiré d’autres ?

“C’est une certitude mais vous savez, le rugby connait une évolution perpétuelle. Les équipes proposent différentes choses. Exeter était dans le vrai il y a 5 ans mais le rugby a aussi changé depuis. Toulouse, par exemple, marque beaucoup d’essais mais cherchent aussi beaucoup à scorer au pied avec Thomas Ramos. Les équipes s’adaptent à l’évolution du rugby et c’est ce qui fait aussi la beauté de ce sport.”

Diriez-vous que la poule 4, dans laquelle se trouve Pau, est une poule ouverte ?

“Oui c’est un bon groupe mais aussi une bonne opportunité pour nous de nous qualifier. J’ai déjà joué contre Bristol, Northampton ou les Scarlets. Certains de mes coéquipiers aussi donc on sait à quoi s’attendre.”

Pensez-vous que la Section paloise soit suffisamment mature et armée pour jouer sur les deux tableaux ?

“Cela va évidemment dépendre de ce qu’on fera le jour J mais cela fait deux ans que je suis là et je trouve que le club va dans la bonne direction. Nous avons terminé à la neuvième place lors de ma première année ici, puis à la huitième la deuxième saison. Des joueurs importants nous ont encore rejoint cet été donc je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas l’espérer.”

Qu’est-ce qui serait pour vous une saison réussie ?

Avant que je vienne ici, la Section était à la lutte pour ne pas descendre et se bagarrait pour cette douzième place. Depuis que je suis arrivé, ce mindset a changé. Donc pour moi, la saison sera réussie si on fait mieux que la saison dernière et en disant cela, je pense clairement au top 6. On y était près l’an dernier, cela s’est peut-être joué à un match à l’extérieur donc cela doit être notre objectif cette saison.

Related

Download the RugbyPass app now!

Actus, exclus, stats, matchs en direct et plus encore ! Téléchargez dès maintenant la nouvelle application RugbyPass sur l'App Store (iOS) et Google Play (Android) !

ADVERTISEMENT
Play Video
LIVE

{{item.title}}

Trending on RugbyPass

Commentaires

0 Comments
Soyez le premier à commenter...

Inscrivez-vous gratuitement et dites-nous ce que vous en pensez vraiment !

Inscription gratuite
ADVERTISEMENT

Latest Long Reads

Comments on RugbyPass

Close
ADVERTISEMENT