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Wilkinson : « Le moi d'avant, ce n'est pas ce qui me définit aujourd'hui »

Jonny Wilkinson à Londres le jour du lancement de la Global Rugby Players Foundation (Photo by John Phillips/World Rugby via Getty Images).

La légende anglaise Jonny Wilkinson revient pour RugbyPass sur les dix dernières années de sa vie, depuis son dernier match en 2014.

Cet article a été publié pour la première fois en juin 2024.

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Il suffit de quelques secondes d’entretien avec Jonny Wilkinson pour se rendre compte d’une chose : sa brillante carrière bardée de titres et de records est bel et bien derrière lui.

Il a raccroché le maillot au clou il y a tout juste une décennie, un soir au Stade France, après avoir une dernière fois dirigé Toulon avec brio, vainqueur du Championnat de France devant Castres. « Wilko » partait à la retraite sur un doublé Top 14 – HCup.

Déjà dix ans. Il n’avait pas réalisé. « Je ne savais pas », dit-il en haussant les épaules, avant d’expliquer à RugbyPass que les meilleurs moments de son ancienne vie ne guident pas son présent.

« J’ai une relation particulière avec mon moi du passé. Je peux m’appuyer dessus si j’en ai besoin, mais ce n’est pas ce qui me définit aujourd’hui. J’explore les opportunités qui s’offrent à moi, et c’est formidable. Cela a été une grande partie du processus. Quand on est attaché à ce qu’on a été, vieillir c’est perdre. Tandis que si on profite du présent, tout est un peu plus lumineux.

Wilkinson a gardé contact avec les joueurs du doublé de 2014

Ne pas s’attarder sur l’anniversaire de ce doublé qu’on a longtemps cru impossible ne veut pas dire que « Sir Jonny » a coupé les ponts avec les joueurs avec qui il évoluait sur la Rade. L’effectif du RCT, à cette époque, était un véritable melting-pot cosmopolite.

Le XV de départ toulonnais, lors de la finale du Top 14 2014, était constitué de quatre Sud-Africains, trois Anglais, trois Français, deux Australiens, deux Néo-Zélandais et un Argentin et ils sont encore en contact.

« Oui, oui, on trouve toujours l’occasion de se croiser, et c’est génial. On sait plus ou moins ce que chacun fait, certains plus que d’autres. On pouvait deviner, avant la retraite, où chacun allait aller, ça se voyait.

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« Certains des Sudafs s’occupaient déjà de leur ferme chez eux ou se préparaient pour ça. D’autres commençaient à s’intéresser au coaching, d’autres passaient des diplômes. Certains d’entre nous étaient plus en mode “On verra bien ce qui va se passer”. Je reste en contact avec beaucoup de personnes. »

Avec son statut de champion du monde, rehaussé par le drop vainqueur en finale contre l’Australie en 2003, Wilkinson aurait pu sans peine trouver une place de choix dans le rugby mondial, mais ce n’est pas du tout ce qu’il recherche.

Bien sûr, il fait quelques interventions à la télévision et il se rend à Pennyhill, le siège de la fédération anglaise, pour donner un coup de main aux buteurs anglais. Cependant, c’est la vie loin du jeu qui l’attire le plus aujourd’hui, un intérêt qui se reflète dans la grande variété de sujets abordés dans son podcast bihebdomadaire, I Am, qui compte déjà plus de 100 épisodes.

Le rugby n’est plus sa passion

Le rugby ne lui fait  plus le même effet. « C’est n’est plus ma passion, simplement. Ça ne m’attire pas. Je vois un match à la télévision et je me dis ‘Oh’, puis je me retrouve à faire autre chose. Je ne sais pas pourquoi. »

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« J’ai la conviction qu’il faut que je me tienne loin (des matchs) parce que si je regarde, je me dis toujours “P*****, il est meilleur que moi ?” Ce genre de choses… Je n’ai rien à y gagner. Mais quand je vais commenter, j’aime ça. Je regarde et je m’implique vraiment. J’aime ça, mais ma relation avec le rugby est faite d’allers-retours. C’est certain. »

Pour autant, il ne prend pas mal le fait qu’on le présente comme « Jonny Wilkinson, joueur de rugby ». « C’est plutôt une bonne occasion d’engager la conversation. Mais en discutant, je me rends toujours compte qu’il y a une question plus profonde, et je préfère aller dans cette direction plutôt que vers la plus visible. J’essaie juste d’être ouvert et très honnête », a-t-il développé après le lancement de la Global Rugby Players Foundation, la semaine dernière à Londres.

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« On vient d’évoquer l’importance d’écouter les gens, et le simple fait de discuter avec ces gars est une source d’inspiration pour les personnes qui se lancent dans un nouveau défi. C’est ce que l’on fait en tant que joueurs de rugby, et c’est pour cela que c’est une source d’inspiration pour les gens. »

« Depuis tout petit, j’ai toujours été poussé par une peur énorme »

Dix ans après sa retraite sportive, comment juge-t-il sa transition post joueur ? « C’est toujours en cours. Constamment. Et ça reste basé sur le fait que, depuis tout petit, j’ai été poussé par une peur énorme. Ma vie a consisté à me tourner vers cette peur et à l’affronter. J’y ai été confronté dans le cadre du rugby et en dehors du rugby, et j’y serai confronté pour le reste de ma vie – et je m’en réjouis ».

Des matins comme celui de jeudi dernier aident. « C’est sûr. Entendre des gens que vous admiriez sur les terrains raconter leur histoire, constater qu’ils sont heureux et épanouis une fois retirés du jeu, ça m’aurait fait beaucoup de bien en tant que joueur. »

Après un début de carrière à Newcastle (1997-2008), Wilkinson s’était décidé à traverser la Manche pour signer à Toulon. Une époque où les Anglais pouvaient à la fois défendre les couleurs d’un club étranger et celles de l’Angleterre.

Toutefois, l’ancien N.10 estime qu’un joueur comme Owen Farrell, qui va rejoindre le Racing 92 cet été, va être stimulé par ce qu’il va découvrir. « Il atterrit là-bas pour tout un tas de raisons, autant liées au rugby qu’à son remarquable parcours personnel de vie. Tout est lié, et je pense qu’il arrivera l’esprit ouvert et prêt à vivre l’expérience à fond. »

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Sa nouvelle expérience à lui pourrait bien le mener vers le rugby féminin. Au chevet de buteurs de Steve Borthwick, il s’intéresse aussi de près aux Red Roses, l’équipe féminine d’Angleterre, qui archidominent le rugby européen. Plus il en entend parler, et plus il est séduit par le rugby féminin, par le développement de l’équipe nationale féminine, par la Coupe du Monde 2025 qui se tiendra en Angleterre.

« Je regarde leurs matchs, et j’ai la chance de rencontrer beaucoup de joueuses », s’enthousiasme-t-il. « Un de mes très bons amis travaille auprès de l’équipe, en charge des skills et un peu du jeu au pied. Comme je travaille auprès des garçons, on est constamment en train d’échanger. »

« C’est génial. J’espère avoir la chance de m’y pencher pour voir comment ça se passe, mais elles se débrouillent très bien sans moi. »

Elles feraient sans doute encore mieux avec lui.

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f
fl 44 minutes ago
‘Props are awesome…so why don’t they win prizes?’

“The reason most props don’t last the whole game is that they expend proportionally more effort than players outside the front row. Should they be penalised for that?”

No, they don’t last the whole game because they are less fit than players outside the front row. I’d be interested to know if you’d apply this logic to other positions; do PSDT and Itoje regularly last longer than other players in their positions because they put in less effort?

None of this is about “penalising” props, its about being realistic about their impact on a game.


“While scrums are a small part of the game in terms of time spent in them, they have disproportionate impact. Dominant scrums win games; feeble ones lose them.”

Strength at the breakdown wins games. Good kicking wins games. Good handling wins games. Strong defence wins games. Good lineouts win games. Ultimately, I think that of all these things, the scrum is probably the least important, because it demonstrably doesn’t correlate very well with winning games. I don’t think Rugbypass will allow me to link articles, but if you google “HG Rugby Crowning the Best Scrum in Club Rugby” you’ll get a pretty convincing analysis that ranks Toulouse and Bordeaux outside of the 10 best club sides in the scrum - and ranks Leinster outside of the top 30.


“Or there’s Joe Marler’s epic performance in the Bristol v Quins 2021 Premiership Semi-Final, in which he finally left the pitch 15 minutes into extra time having signed off with a try saving tackle.”

Yeah - that’s a good example actually, but it kind of disproves your point. Marler played 95 minutes, which is unheard of for a prop.


“Maybe we need a dedicated Hall of Fame with entry only for props, and voted for only by props.”

Well we have the World Rugby XV of the year. Its only been going for a few years, but in time it’ll be a pretty good record of who are perceived as best props - although the lack of interest most people have in scrums means that perception of who the best props are doesn’t always match reality (e.g. Tadgh Furlong was great in 2018 - but was he really the best tighthead in the world in 2021, 2022, & 2023?).

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