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Rugby féminin : pourquoi la France peine à franchir le cap face à l’Angleterre ?

Angleterre – France lors de la demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby féminine 2025, à Ashton Gate, Bristol, le 20 septembre 2025. (Photo : Ryan Pierse / RFU / Getty Images)

En France, le rugby féminin connaît une croissance forte ces dernières années. Le nombre de licenciées ne cesse d’augmenter et les équipes jeunes performent sur la scène internationale. Si les u18 et les u20 survolent les compétitions et collectionnent les victoires lors des Crunchs, la France peine à s’imposer durablement au plus haut niveau. Mais alors comment les anglaises creusent-elles un tel écart entre deux générations ?

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La réussite des jeunes équipes françaises

Depuis la création du Tournoi des 6 Nations U18 en 2021, la France compte 100 % de victoires, soit 4 trophées ramenés à la maison, et autant de Grands Chelems. De nombreuses Françaises brillent et décrochent de précieuses places dans les « équipes du tournoi ».

Il en est de même pour les U20. Si le Festival 6 Nations a mis plus de temps à se mettre en place, les confrontations amicales avec les voisines anglaises existent, elles, depuis une quinzaine d’années. Bien que les rencontres étaient amicales jusqu’à peu, celles-ci étaient largement dominées par les Françaises. De nombreuses générations ont battu leurs rivales, envoyant ainsi un beau message d’espoir pour la suite.

Et pourtant, l’équipe senior peine à battre les Red Roses. Invaincues depuis trois ans, les Anglaises dominent la scène mondiale comme personne ne l’a jamais fait. Chaque Crunch attire des milliers de spectateurs, rempli les stades et bat des records d’audience. Autant de supporters prêts à vibrer pour un exploit qui n’arrive toujours pas.

Une expérience collective déterminante

L’Angleterre demeure la nation phare du rugby féminin. Le pays, comme sa fédération, conserve plusieurs longueurs d’avance sur le reste du monde, tant sur le plan structurel que dans la qualité du jeu proposé.

En observant de plus près la composition de leur effectif, génération par génération, on constate une remarquable continuité au sein du groupe. Lors de la dernière Coupe du Monde de Rugby, 21 des 32 joueuses sélectionnées figuraient déjà dans la liste du Mondial précédent, où elles s’étaient inclinées de justesse face à la Nouvelle-Zélande. Parmi le XV titulaire en finale, remporté face au Canada, sept joueuses avaient également débuté la finale trois ans plus tôt.

Cette stabilité traduit une expérience collective particulièrement solide, véritable socle de la domination anglaise actuelle. Lors d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on remarquait justement cette continuité : on y observait que la majorité des joueuses étaient intégrées au groupe national depuis plusieurs années, et peu d’entre elles ayant rejoint l’équipe après 2023.

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Cette longévité au plus haut niveau, associée à un environnement structuré et performant, explique en grande partie la constance et l’efficacité des Red Roses.

Une formation par le 7

Si la Team GB n’a pas encore décroché de médaille olympique ni remporté de titre majeur sur le circuit mondial de rugby à 7, le rôle formateur de cette discipline dans le développement du rugby féminin britannique est indéniable.

Un nombre significatif de joueuses aujourd’hui incontournables à XV sont passées par le rugby à 7 : Ellie Kildunne, Jess Breach, Holly Aitchison, Zoe Harrison, Meg Jones, Marlie Packer, Alex Matthews, entre autres. Cette expérience leur a sans doute permis d’acquérir des qualités essentielles et d’engranger une expérience internationale forte.

Même si la Team GB peine encore à s’imposer sur la scène internationale du rugby à 7, cette filière constitue un tremplin stratégique vers l’excellence à XV. Les joueuses issues du 7 arrivent dans le grand format du jeu avec une vitesse d’exécution, une précision technique, et une résilience mentale qui sont des atouts précieux dans le rugby international moderne.

Ainsi, malgré l’absence de médailles olympiques, le rugby à 7 s’impose comme un vecteur de formation et de professionnalisation essentiel, contribuant largement aux succès récents du XV de la Rose. Cinq Red Roses championnes du monde figuraient dans la liste pour les jeux de Tokyo, où elles avaient terminé 4e.

Entre formation et transition : un modèle à renforcer

Malgré la réussite constante des équipes de France jeunes et la qualité reconnue de la formation française, la transition vers le plus haut niveau ne semble pas aussi fluide que chez certaines nations rivales, notamment l’Angleterre. Les joueuses formées dans les structures fédérales peinent parfois à franchir le cap du haut niveau international, faute de passerelles claires entre les catégories jeunes et le groupe senior.

Une piste de réflexion pourrait s’inspirer du modèle britannique : favoriser les expériences internationales précoces, par exemple via le rugby à 7, comme tremplin vers le XV. Ce format pourrait offrir un cadre compétitif exigeant et une exposition internationale pour accélérer la maturation des joueuses.

Par ailleurs, la mise en place d’une équipe “développement”, à l’image de ce qui se fait dans certaines nations majeures, pourrait renforcer cette continuité. Des tournées internationales ou des stages mixtes entre générations permettraient d’intégrer progressivement les jeunes talents au sein du groupe France, à la manière de la tournée d’été masculine, souvent utilisée pour révéler de nouveaux profils.

Enfin, au-delà des aspects techniques, la dimension mentale et culturelle s’avère déterminante. L’Angleterre incarne une véritable culture de la victoire, nourrie par un fort sentiment d’appartenance : être une Red Rose, c’est refuser la défaite.

Renforcer la préparation mentale et la culture de la performance au sein des filières françaises pourrait ainsi consolider la dynamique existante et permettre de pérenniser la réussite des jeunes générations jusqu’au plus haut niveau.

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