Six Nations : et si Gatland nous préparait un coup avec le Pays de Galles ?
Sur le papier, le Pays de Galles semble déjà s’engager dans une nouvelle campagne des Six Nations particulièrement compliquée, après avoir terminé dernier la saison passée, une première depuis 2003. L’équipe est actuellement sur une série record de 12 défaites consécutives, n’ayant plus remporté un seul match depuis celui contre la Géorgie, un adversaire de leur groupe à la Coupe du monde, il y a 15 mois.
Bien que Warren Gatland ait rappelé des cadres expérimentés comme Liam Williams, Josh Adams et Taulupe Faletau, totalisant à eux trois 255 sélections, la tâche s’annonce titanesque. L’équipe est privée de plusieurs joueurs clés, dont Dewi Lake, capitaine lors du Tournoi des Nations d’automne, ainsi que Mason Grady, Sam Costelow, Ryan Elias, Archie Griffin et Adam Beard, tous blessés. Le défi sera d’autant plus grand avec un premier match à Paris contre la France le 31 janvier.
Une équipe jeune et sans grande expérience
Le groupe des 34 joueurs sélectionnés pour le tournoi compte 17 joueurs ayant moins de 10 sélections, dont neuf qui n’ont disputé que trois tests ou moins. Le Pays de Galles est considéré comme un outsider majeur, affichant une cote de 80/1 pour remporter le titre, et un top 3 serait déjà un exploit notable.
Cependant, Gatland, dont le premier mandat (2008-2019) a été marqué par des titres et des Grands Chelems, reste confiant :
« Après la Coupe du monde, nous avons perdu 18 joueurs et beaucoup d’expérience. Construire avec des jeunes prend du temps, mais leur développement est prometteur. Nous sommes dans une position où il n’y a aucune attente. Les gens sont en train de nous éliminer.
« J’ai dit la même chose avant la Coupe du monde (le Pays de Galles était quart de finaliste, ndlr). Beaucoup de gens disaient qu’on ne sortirait même pas de notre groupe. Le message, à l’époque, était que c’était à vos risques et périls de nous sous-estimer, et les choses n’ont pas changé. »
Il reconnaît néanmoins la difficulté du tournoi : « Le Tournoi des Six Nations est incroyablement exigeant. Pour gagner, il faut non seulement du talent, mais aussi un peu de chance : un rebond favorable ou un coup de chance. »
Après la France, le Pays de Galles affrontera l’Italie à Rome, lieu de leur dernière victoire dans le tournoi en mars 2023, avant de recevoir l’Irlande et l’Angleterre, puis de conclure contre l’Écosse à Murrayfield.
Gatland mise sur la dynamique : « Ce tournoi repose sans aucun doute sur l’élan et la confiance : enchaîner deux ou trois victoires dès le début permet de bâtir une dynamique qui peut conduire à un résultat exceptionnel. Je n’ai jamais vu un tournoi des Six Nations d’un tel niveau, que ce soit en termes de qualité des joueurs ou des équipes. »
Enfin, il souligne la compétitivité croissante du tournoi : « Il y a longtemps, la France et l’Angleterre dominaient, et les autres se disputaient les miettes. Aujourd’hui, chaque équipe peut rivaliser, ce qui rend le tournoi encore plus relevé. Nous devons créer une dynamique de groupe et une mentalité combative pour aller à Paris. »
Cet article a été initialement publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.
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