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Rassie Erasmus : « On a été à chier aujourd’hui »
Par Willy Billiard
Contre toute attente, alors qu’elle était menée 22-0 après 18 minutes de jeu, l’Australie a renversé l’Afrique du Sud, championne du monde en titre, en s’imposant sur le score de 38 à 22, samedi 16 août à l’Ellis Park Stadium de Johannesburg en ouverture du Rugby Championship.
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Les Wallabies ont resserré leur défense, très poreuse en début de match, et ont infligé un cinglant 38-0 au tenant du titre pour s’imposer en Afrique du Sud pour la première fois depuis 2011.
En conférence de presse d’après-match, le sélectionneur des Springboks, Rassie Erasmus, n’y est pas allé par quatre chemins pour résumer la prestation de son équipe : « Je pourrais tourner ça d’une manière classe et respectueuse… mais pour être franc, on a juste été à chier aujourd’hui », a-t-il répondu à un journaliste.
Avec un Grant Williams impérial au poste de demi de mêlée, les Boks avaient pourtant parfaitement lancé le match et les essais d’Arendse (1), Esterhuizen (12) et Kolisi (17) avaient écoeuré les Australiens qui n’avaient presque pas touché le ballon jusque-là.
Mais grâce à une meilleure discipline, les Wallabies ont tout de même relevé la tête dès le premier acte, et par l’intermédiaire de Pietsch (28), ils ont réussi à trouver la faille une seule fois dans la solide défense des champions du monde.
En seconde période, alors qu’ils étaient encore menés 22-5, les hommes de Joe Schmidt ont changé de visage et ont parfaitement retourné la situation pour écraser les Boks dans tous les secteurs du jeu, pourtant en maîtrise pendant une mi-temps. En seconde période en revanche, ils ont été invisibles.
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— Wallabies (@wallabies) August 16, 2025
« C’est sûrement une des confs de presse les plus embarrassantes que j’ai faites depuis un moment », a admis Rassie Erasmus dans un rare exercice de contrition. « Pas parce qu’on a été catastrophiques, mais parce qu’en face, ils ont vraiment été bons. Et je veux pas sortir le cliché du “crédit à eux”, mais là, ils ont été solides. Et le pire, c’est qu’on les a aidés à être encore meilleurs avec notre performance en-dessous.
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« On mène 20-0… Pareil contre l’Italie, on est à 27-3, et puis on les laisse revenir dans le match. On peut toujours trouver des excuses, mais au final, eux, ils sont allés la chercher. Ils ont perdu des gars, Skelton et Pietsch sont sortis, nous aussi on a eu deux-trois pépins… Mais bon.
« On leur donne des essais faciles, y’a une interception alors qu’on est tout proches de marquer, et derrière, ils marquent sur une passe d’Andre… Bref. Globalement, ils ont été meilleurs que nous dans presque tous les secteurs. En mêlée, on n’a pas dominé. En touche, ils nous ont battus. Sur les 25 premières minutes, j’ai trouvé qu’on était bons sur les zones de ruck, mais après la blessure de Siya, ils nous ont clairement dominés dans ce secteur.
« Donc oui, je peux juste reconnaître qu’ils nous ont battus dans quasiment tous les domaines. Et nous, les coachs, on s’est plantés. Faut commencer par se remettre en question nous, avant de pointer du doigt les joueurs.
« On sait que d’ici samedi prochain, on va en prendre. Mais bon, quand ça va bien, on prend les louanges, donc quand ça va mal, faut aussi accepter les critiques. Et je dis pas ça avec le sourire parce que je suis content… Je souris parce que c’est ça, la réalité du rugby. »
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Les Boks auront effectivement l’occasion de se racheter le 23 août lors du deuxième duel face aux Australiens à Cape Town.
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— Wallabies (@wallabies) August 16, 2025
« En fait, on avait déjà choisi l’équipe pour la semaine prochaine », a révélé le mastermind de l’Afrique du Sud. « Les joueurs savaient déjà qui devait jouer la semaine prochaine, on en a parlé dans le vestiaire. Mais cette compo va sûrement bouger un peu. Il va falloir qu’on revoie tout ça.
« Vous savez, c’est pas juste une question de tactique. C’est pas qu’ils nous ont juste surclassés… C’est aussi physique : ils nous ont bougés, clairement. Et ce qui est intéressant – pas forcément inquiétant mais intéressant – c’est que plus le match avançait, plus ils étaient solides. Alors que théoriquement, avec l’altitude, ils auraient dû baisser le pied. Mais non. Ça montre bien ce que Joe (Schmidt, ndlr) est en train de construire quelque chose avec eux.
« Et on le savait, on était un peu tendus à cette idée : il fédère un groupe de mecs qui commencent vraiment à croire les uns aux autres. Et ils ont été de plus en plus forts au fil du match. Nous, on a fait des erreurs. Voilà. L’équipe pour la semaine prochaine était annoncée en interne, mais là, on va revoir ça ce soir. On ne va pas se coucher tôt, ça c’est sûr… »
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