Alun Wyn Jones révèle qu’il souffre d’un trouble du rythme cardiaque

Par RugbyPass
CARDIFF, WALES - NOVEMBER 04: Alun Wyn Jones of Barbarians arrives at the stadium prior to the Test Match between Wales and Barbarians at Principality Stadium on November 04, 2023 in Cardiff, Wales. (Photo by Ryan Hiscott/Getty Images for Barbarians)

Au moment où il est ovationné par le public du stade Marcel-Michelin à la 65e minute du match Clermont-Toulon le 18 novembre 2023, Alun Wyn Jones ressent un fort mélange d’émotions.

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D’une part une tristesse profonde d’avoir joué ses dernières minutes de rugby sur un terrain (il reviendra brièvement en cours de partie comme remplaçant). Puis une fierté absolue d’avoir mené une telle carrière – il est en effet le recordman de sélections avec 158 capes pour le Pays de Galles et 13 pour les British & Irish Lions.

Mais le troisième sentiment est celui qui lui procure le plus de plaisir sur le moment : le soulagement. On l’a compris à la lecture de son interview exclusive parue dans The Telegraph jeudi 21 décembre.

Fibrillation auriculaire

« Ça fait longtemps que je n’ai pas donné d’interview de ce type, et ce sera la dernière fois que je le ferai », glisse-t-il alors qu’il se saisit d’un drôle de boîtier argenté dans un tiroir de sa maison : un électrocardiographe (ECG) destiné à surveiller son rythme cardiaque.

« Depuis que j’ai pris ma retraite internationale, tout le monde me pose des questions, et il est de plus en plus difficile d’y répondre avec le temps », confie-t-il avant de lâcher la nouvelle surprenante.

« On m’a diagnostiqué une fibrillation auriculaire. »

La fibrillation auriculaire, également connue sous le nom de fibrillation atriale, se caractérise par un rythme cardiaque accéléré et irrégulier. Ce dysfonctionnement cardiaque est souvent favorisé par des facteurs tels que le vieillissement, la présence de maladies cardiaques telles que l’hypertension artérielle ou les maladies des valves cardiaques, l’obésité, ainsi que le syndrome d’apnée du sommeil obstructive.

Besoin d’être opéré

« Ça a été découvert lors d’un examen médical complet, qui incluait un ECG, lorsque j’ai rejoint Toulon en juillet pour un contrat de courte durée, le temps de la Coupe du monde », raconte-t-il.

« Le cardiologue l’a tout de suite décelé. Mon rythme cardiaque était comme un cheval à six pattes lancé au galop. Ça n’arrêtait pas.

« Pour une personne de mon âge, l’exercice cardiovasculaire et le stress sont les facteurs qui provoquent cette maladie, qui survient dans des sports comme l’aviron et les sports d’endurance, mais ça a été un choc parce que, tout au long de ma carrière, j’ai toujours été fier de ma forme physique. Je metyais un point d’honneur à faire du rab après les matchs, à travailler constamment sur ma forme physique et à me remettre de mes blessures. »

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Certes ce trouble cardiaque ne présentait pas de caractère d’urgence, mais une intervention chirurgicale devait néanmoins être programmée au terme de son contrat à Toulon pour éviter des complications.

« Nous avons suivi l’avis médical d’un point de vue rugbystique », ajoute-t-il. « Il y avait un risque, mais j’étais prêt à jouer pour Toulon. » Comme il est de la vieille école, pour lui l’engagement est une valeur cardinale. Il n’est pas du genre à reculer.

En baisse de forme depuis début 2022

« Cela peut sembler une décision égoïste, étant donné que j’ai trois jeunes filles, mais je devais saisir l’occasion. Ce n’était que pour quatre mois, et ça m’a permis d’acquérir de l’expérience et de prendre du recul par rapport à ma carrière et à ma vie », assure Alun Wyn Jones au Telegraph.

Il s’avère que ce trouble cardiaque pourrait être survenu il y a près d’un an et demi plus tôt, au début de l’année 2022. Lui-même avait remarqué que ses stats n’est plus aussi bonnes. Ça ne l’avait pas alarmé pour autant, se disant que c’était sans doute normal pour lui qui comptait déjà 19 ans de carrière.

L’été suivant, il avait été relégué sur le banc pour les trois tests de la tournée en Afrique du Sud. « Mais maintenant, on comprend pourquoi je me sentais fatigué. Je me souviens d’avoir eu quelques palpitations cardiaques, mais je n’y avais pas prêté attention car j’avais l’habitude de pousser mon corps à bout.

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« C’était la même chose à l’automne 2022. Je me souviens avoir fait un ‘Bronco’ [un test intense de cardio fitness souvent utilisé dans le rugby] pour la première fois depuis quelques années et mon temps pour terminer le test était nettement moins bon que les précédents. Aujourd’hui, je me demande si ce n’est pas parce que je ne pouvais fonctionner qu’à 75 % de mes capacités.

« On entend toujours parler de joueurs qui n’ont plus de jus à la fin de leur carrière. J’ai commencé à me demander si c’était mon heure. Les discussions avec l’entraîneur principal à ce moment-là étaient fréquents au sujet de mon avenir. »

En fin de course avec le Pays de Galles

En contrat avec le Pays de Galles jusqu’au lendemain de la Coupe du Monde de Rugby 2023, Jones sent que ses forces le lâchent de plus en plus au cours du Tournoi des Six Nations.

De retour à la tête de la sélection, Warren Gatland l’avait prévenu qu’il devait lui trouver des successeurs. La santé de Jones aura accéléré les choses.

Appelé dans le groupe de préparation pour la Coupe du Monde début mai, Alun Wyn raconte avoir reçu la visite de Gatland et Jonathan Humphrys, l’entraîneur en charge des avants.

« Je savais ce qu’ils allaient me dire, que mes stats étaient en baisse. Ils voulaient bien faire en me nommant dans l’équipe et en me permettant de prendre ma retraite selon mes conditions. J’ai compris pourquoi ils ont agi de la sorte.

« Ils ont essayé de faire ce qu’il fallait, mais j’aurais aimé qu’ils me le disent plus tôt. J’aurais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour être sélectionné pour la Coupe du monde. Maintenant, je sais qu’en raison de mon état de santé, il est peu probable que ça ait fait la moindre différence. »

La suite, on la connait : un arrêt soudain de sa carrière internationale que personne ne comprend vraiment sur le coup, puis une pige de quatre mois à Toulon en tant que joker Coupe du Monde.

« Ces quatre mois à Toulon ont été aussi importants pour moi que tout ce que j’avais fait auparavant, d’un point de vue physique et mental. Cela m’a permis de me remettre en question.

« Parfois, j’oublie l’âge que j’ai parce que je m’entraîne et joue au plus haut niveau depuis si longtemps. Je ne me suis jamais vraiment vu autrement que comme un joueur de rugby. Maintenant, je peux être un père de famille à plein temps. »

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