Voici un plan qui va être très utile à la France ce samedi 20 septembre en demi-finale de la Coupe du Monde de Rugby féminine à Bristol. A la veille de la rencontre face à l’Angleterre, le co-sélectionneur David Ortiz a livré ce qui, selon lui, seraient les quatre règles pour résister, voire faire chuter les Anglaises, ultra favorites dans leur mondial à domicile.
Règle n°1 : Eviter les ballons portés
C’est l’arme fatale des Anglaises, celle qui ne trahit presque jamais : une touche à cinq mètres, ou plus loin, un ballon porté pour ajouter cinq points au tableau d’affichage. Sur les 38 essais anglais en quatre matches du Mondial, 22 sont venus directement des avants.
L’Angleterre a franchi la ligne d’avantage sur 75 % de ses ballons portés depuis le début de la Coupe du monde, un taux supérieur à toutes les autres équipes. Les Bleues connaissent le problème, ce qui ne les avait pas empêchées de prendre quatre essais sur ballon porté en match de préparation au Mondial en août (40-6) à Mont-de-Marsan. Elles ont continué d’afficher des lacunes dans ce domaine, notamment en quarts de finale contre l’Irlande.
Règle n°2 : garder le ballon
Lors de cette Coupe du Monde de Rugby, l’Angleterre (0,88) et la France (1,04) sont les deux équipes qui ont concédé le moins de points par entrée défensive dans leurs 22 mètres. Les Red Roses ont également enregistré le plus grand nombre d’entrées dans les 22 mètres adverses (68) ainsi que le deuxième meilleur ratio de points inscrits par entrée (3,65), juste derrière la Nouvelle-Zélande (3,74).
« Cette équipe anglaise est très forte quand elle rentre dans les 30 derniers mètres. On est persuadé que moins on leur donnera de possession dans cette zone, mieux on se portera », a redit David Ortiz vendredi.
L’entraîneur a aussi appelé à « ne pas rendre des ballons gratuits », notamment dans le jeu au pied pour ne pas « rendre le ballon au triangle arrière » anglais et de mettre les joueuses dans « les meilleures conditions de contre-attaquer. »
L’ailière Jess Breach en est déjà à six essais dans la compétition et les Anglaises enregistrent aussi le retour de l’arrière Ellie Kildunne, meilleure joueuse du monde en 2024.
« Ellie est intuitive et peut renverser le cours d’un match. Ce n’est pas quelqu’un que l’on peut contenir », a déclaré le sélectionneur néo-zélandais de l’Angleterre John Mitchell. « Avec sa foulée, lorsqu’elle se retrouve en face à face ou qu’elle crée un espace d’un demi-mètre, elle est très difficile à contrer. »
Règle n°3 : mettre de la vitesse
Face à des Anglaises bien plus puissantes, les Bleues devront faire revivre le French flair en jouant beaucoup et vite pour déstabiliser la défense et épuiser l’équipe.
« La clé pour battre les Anglaises, c’est de tenir un maximum le ballon, d’avoir la possession, d’essayer de les faire un peu exploser physiquement. C’est notre ADN, on essaie de le faire depuis le début de la compétition. On va essayer de mettre un maximum de rythme et, si on doit se débarrasser du ballon, de leur donner des difficultés pour relancer », a indiqué vendredi la demie de mêlée Pauline Bourdon Sansus, principale animatrice du jeu tricolore.
Lors du Tournoi des six nations (défaite 43-42) six des sept arrières françaises avaient marqué un essai et la fin du match avait été dominée par les Bleues après vingt premières minutes à sens unique. Parmi les armes de la France, Charlotte Escudero qui a remporté plus de turnovers que n’importe quelle autre joueuse de cette Coupe du monde (8). Sa coéquipière Gabrielle Vernier domine quant à elle le classement parmi les arrières (6) et a signé le plus grand nombre de plaquages dominants en quarts de finale (4, à égalité avec McKinley Hunt).
Règle n°4 : ne pas rater son entame
Ces dernières années, les Bleues ont eu l’habitude de complètement rater leur début de match face aux Anglaises : 31-7 en 21 minutes lors du Tournoi 2025 (43-42 score final), 35-14 à la pause lors du Tournoi 2024 (42-21 score final), 33-0 à la mi-temps lors du Tournoi en 2023 (38-33 score final), 19-0 lors d’un match de préparation en 2024 (38-19 score final)…
« On a beaucoup travaillé dessus cet été, depuis le début de la compétition, pour essayer d’être le plus proche possible à la pause. On sait que c’est une équipe qui peut s’essouffler en fin de match, qui n’est pas habituée à des scores serrés », a assuré jeudi Morgane Bourgeois, l’arrière du XV de France.
L’Angleterre reste sur 31 victoires consécutives, un record absolu pour une équipe de rugby à XV, féminine ou masculine. La France est la seule nation à avoir résisté à moins de sept points d’écart durant cette série, à deux reprises : 38-33 lors du Tournoi des Six Nations 2023 et 43-42 dans l’édition 2025.