Le début d’une nouvelle aventure pour les septistes françaises
Il va falloir évacuer très vite la 5e place des Jeux olympiques de Paris 2024 avant d’essayer d’aller plus loin. Car même si le discours se veut résolument positif, optimiste et tourné vers l’avenir, se remettre d’une telle déconvenue alors qu’on était promis à une médaille après une très belle saison où les Françaises avaient fini dans le Top 3 pour la troisième fois dans l’histoire des séries féminines (après 2018 et 2022) est difficile à digérer.
Le XV de France en est témoin ; les hommes de Fabien Galthié ont mis près d’un an à se relever du quart de finale perdu à la Coupe du Monde de Rugby 2023 et se laver l’esprit pour enfin performer à nouveau.
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Avec les septistes françaises, la renaissance pourrait intervenir plus rapidement tant les matchs et les tournois vont s’enchaîner, à commencer par ce week-end du 30 novembre et 1er décembre à Dubaï. C’est aussi le principe du rugby à sept : vite balayer les émotions d’une victoire ou d’une défaite pour être prêt sur le prochain match trois heures plus tard.
C’est d’ailleurs grâce à cette philosophie que les Bleues à 7 s’étaient remises de l’élimination en quart de finale à Paris 2024 contre le Canada pour remporter ses deux matchs du lendemain et finir dans le Top 5 du tournoi olympique. L’Australie n’avait pas eu cette chance. Elle aussi promise à une médaille, elle s’était effondrée complètement sur ses deux dernières rencontres et n’avaient pas trouvé les ressources pour tenter de sauver une médaille de bronze de consolation.
Un effectif renouvelé
France 7 Féminine repart avec une nouvelle équipe emmenée par le nouveau coach Romain Huet qui a pris la suite de David Courteix. A Dubaï, c’est Anne-Cécile Ciofani (21 tournois) qui a été désignée capitaine, plutôt que Carla Neisen (35 tournois), comme pour appuyer un peu plus le changement.
L’an passé, Anne-Cécile Ciofani a établi un nouveau record de la saison pour la France en inscrivant 33 essais (58% en solo), dépassant les 23 essais de Joanna Grisez en 2022. Elle a également réalisé 123 courses avec ballon, soit le total le plus élevé de l’équipe, ainsi que 33 franchissements et 32 offloads, le deuxième meilleur total de l’équipe.
Valentine Lothoz (20 tournois), Alycia Christiaens (7), Marie Dupouy (6), Lili Dezou (15) et Ian Jason (19) sont de retour dans un effectif qui enregistre une baisse d’expérience de 109%.
Elles seront six joueuses – parmi les 54 sur le tournoi de Dubaï, toutes équipes confondues – à faire leurs premiers pas sur le circuit mondial de rugby à sept dont certaines sont d’anciennes quinzistes qui se sont bien illustrées avec les U20, notamment sur le Summer Series 2024 en Italie : Suliana Sivi, Chloé Hagel, Hawa Tounkara, Léa Trollier et Kelly Arbey, tandis que Perrine Fagnen était championne d’Europe à 7.
Points forts et points faibles
A Dubaï, les Françaises avaient terminé avec le bronze la saison dernière en battant justement le Canada. Jamais elles n’ont disputé une finale pour le premier tournoi de la saison ; cela fait même quatre fois de suite qu’elles terminent troisième à Dubaï. Inutile de dire que pour ce week-end, le podium est le minimum syndical.
Solides en défense – 16,4 plaquages par match (deuxième meilleur total), avec un taux de réussite de 83 % (troisième meilleur) – les Françaises sont difficiles à percer – elles ont encaissé 11,4 essais en moyenne par tournoi, bien en dessous de leur moyenne de 15,7 en 2023.
Elles sont également très fortes en attaque. Au cours de la saison passée, sur leurs 180 essais – un record sur une saison ! – 37 % ont été marqués après une pénalité jouée rapidement, le troisième meilleur ratio derrière l’Australie et la Grande-Bretagne.
La France est l’une des deux seules équipes (avec l’Australie) à pénétrer au moins 20 fois dans les 22 mètres adverses à chaque tournoi, mais avec un taux de réussite de 79 %, le sixième de la compétition.
En revanche, son gros point noir, du moins sous David Courteix, leur ancien entraineur, était la discipline avec 16 cartons jaunes, deuxième total le plus élevé, et une moyenne de 3,8 pénalités par match.
Une poule B largement à leur portée
Contre l’Espagne, la France en est à 22 victoires consécutives depuis 2015, avec un score moyen de 27-2 à Dubaï, n’ayant concédé que 12 points en cinq matchs sur ce tournoi.
Les Bleues ont connu deux victoires la saison passée contre la Grande-Bretagne, avec une marge moyenne de 24 points, et seulement trois essais encaissés. Elles ont été devant ou à égalité à la mi-temps lors de leurs sept rencontres.
Enfin, les États-Unis seront le gros morceau de la poule. Quatre victoires en six rencontres sur le SVNS et les Jeux olympiques, toutes en phase de poules ; les deux défaites étant dans les matchs à élimination directe. Elles ont remporté huit de leurs 14 derniers matchs depuis 2020, après seulement huit victoires sur leurs 20 premières rencontres (2012-2019).