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« Pourquoi tu joues pas papa ? » : Juan Imhoff raconte sa fin de carrière au Racing 92

The XV – Juan Imhoff

Beaucoup de grands joueurs sont passés par le Racing 92. Mais peu sont restés. Et parmi eux, l’international argentin Juan Imhoff (36 ans, 43 sélections). Au départ, ce n’était que pour quelques mois, comme joker médical.

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« C’était pendant la Coupe du Monde (en 2011, ndlr), je reçois un mail de Berbizier (Pierre, alors manager du Racing, ndlr) et j’y crois pas », raconte-t-il dans le troisième épisode du BastaShow, saison 3, à voir en exclusivité sur RugbyPass TV.

Alors qu’il se trouve en Nouvelle-Zélande avec les Pumas à ce moment-là – avec qui il disputera quatre rencontres et marquera deux essais – Juan signe les yeux fermés, sans vraiment lire le contrat, les conditions, la durée… Rien. Juste l’honneur de signer pour jouer sous les couleurs du Racing 92, le club où joue son coéquipier, son aîné, l’arrière polyvalent Juan Martín Hernández, « El Mago » (42 ans, 74 sélections).

Quelques mois plus tard, son compatriote Gonzalo Quesada (50 ans, 38 sélections) en deviendra l’entraîneur pendant deux saisons. L’époque semble être bénie.

Au début, il dort sur un simple matelas

« J’y allais pour trois mois, je suis resté 13 ans et 9 mois », s’étonne encore Juan Imhoff qui est devenu le meilleur marqueur d’essais en Top 14 avec 79 réalisations, mais aussi en Coupe d’Europe (33) du club francilien.

« Franchement, à ce moment-là, je n’avais pas besoin de quitter l’Argentine. J’avais ma maison, ma voiture pour aller à l’entraînement, la bonne bouffe, la famille… Je n’avais pas besoin d’argent. Mais j’avais besoin de sortir de ma zone de confort et de me développer au très haut niveau », raconte-t-il.

Parce qu’il n’est là que pour trois mois, il dort sur un simple matelas. Et lorsqu’il fouille dans sa valise un soir, il tombe par hasard sur une lettre de son paternel. Un courrier glissé là, discrètement. Juan commence à lire. « Cher fils… » et les larmes lui montent aux yeux.

« Il disait qu’il coupait le cordon, qu’il laissait partir son fils pour devenir un homme », raconte Imhoff, évoquant un père qui, habituellement, « ne sait pas montrer l’amour…  Je commence à avoir les larmes qui coulent. Je ferme la lettre… J’ai passé la nuit à vomir. Le lendemain, j’appelle mes frères et je leur dis que la famille me manque. »

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La fratrie le dissuadera de rentrer au pays et de s’accrocher. Juan Imhoff avoue avoir pleuré deux fois au Racing. La première, on l’a vu, en arrivant, parce qu’il voulait rentrer en Argentine. La seconde, à la fin, quand il ne voulait plus partir.

Une fin inachevée

Cette fin sera d’ailleurs douloureuse, lui qui aurait voulu jouer sa dernière sur le terrain et non en tribunes. Même s’il avait joué fin mars 2024 sa dernière à Paris-La Défense Arena, son terrain de jeu (victoire contre Clermont 26-10), en juin suivant, il avait été écarté du dernier match de Top 14 à La Rochelle. Présent sur le banc, il n’avait pas été appelé à jouer.

« Pourquoi tu joues pas papa ? », s’était étonné son fils, présent dans les tribunes avec toute la famille qui attendait ce moment avec impatience. Alors, malgré tout, Juan avait tout donné à l’entraînement pour finir en beauté, sans remord ni regret, comme s’il allait jouer le prochain match. Pour son fils. Mais là encore une occasion manquée. Il n’avait même pas figuré dans le groupe pour le barrage contre l’UBB la semaine suivante.

« J’étais un simple joueur qui donnait tout pour jouer », dit-il, pour ce club qui lui a tout donné, cette institution qui l’a fait grandir pendant tant d’années. « C’était le choix de quelqu’un de me faire jouer ou pas. Ce n’est pas toi qui décides, c’est quelqu’un d’autre. Ça n’a rien à voir avec l’institution. »

Juan a ravalé ses larmes et embrassé depuis une nouvelle carrière de commentateur de rugby, avec toujours un profond respect pour le maillot, de son pays natal et de son club de toujours.

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N
Nickers 56 minutes ago
'Razor's conservatism is in danger of halting New Zealand's progress'

Razor seems totally at sea to me.


He squandered his first year when he could have been bringing in loads of new players at the expense of results. Instead he chased the win from week to week, ironically using the same players that have been underperforming and NOT winning for years to put in mediocre performances.


The new generation of players is here right now but Razor is clearly not ready for them. Lakai, Love, Proctor, Plummer etc... could all have 5 or so games under their belt. Instead they get 2 minutes at the end of the game to win a "cap" like this is still the 80s.


He had a license to be bold this year - an obligation after 4 years of conservatism under Fozzie. But in reality it wasn't until inuries forced his hand that any progress was made this season.


Worryingly, much like Fozzie, he seems unable to diagnose and fix what is not working on attack. He desperately needs some better assistants around him.


The comparison to SA is not really a fair one. Rassie is probably under the least pressure of anyone in all of World Rugby this year coming off back to back World Cups win. It's like the ABs in 2016 - everyone thought they would have a post world cup slump but it was the exact opposite. With no pressure and no fear they payed some of the most incredible rugby that has ever been played by the All Blacks, every new player was an instant super star and it seemed like nothing could go wrong. Much the same way 2017 hit the ABs like a ton of bricks I'm sure SA will endure something similar in 2025.

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