Pour Benazzi, la France mérite d’être payée à la hauteur de ce qu’elle génère au Six Nations
Alors que le Tournoi des Six nations masculin vient de se terminer sur un triple sacre français – le titre pour l’équipe, le plus bel essai et le Joueur du Tournoi pour Louis Bielle-Biarrey – la France pèse encore peu dans les décisions de l’un des plus anciens tournois de rugby au monde.
Et l’arrivée de l’ancien international français Abdelatif Benazzi (78 sélections) pourrait changer la donne. Le travail de lobbying de la Fédération Française de Rugby pour placer un tricolore à nouveau à la tête du comité (le premier depuis Jacques Laurans qui présida entre 2002 et 2008) a porté ses fruits et la FFR pourrait voir rapidement un retour sur investissement.
Car l’enjeu du moment est les négociations qui ont débuté pour l’attribution des droits de diffusion. Alors que France TV est le diffuseur historique, TF1, portée par ses audiences record pendant la Coupe du Monde de Rugby 2023, voudrait bien s’accaparer les droits elle aussi.
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🇫🇷 Pour la première fois de l’histoire, la France remporte le @SixNations_FR et le @SixNationsU20 le même année ! Quel week-end merveilleux pour le rugby français ! 🥰#NeFaisonsXV pic.twitter.com/gzVWO2Xx6E
— France Rugby (@FranceRugby) March 16, 2025
« On saura en fin d’année qui va remporter ce marché. TF1 revient très fort, ils veulent récupérer les droits. France TV a eu des audiences impressionnantes, les meilleures en Europe ! Les compétitions françaises ont été exceptionnelles et on se réjouit de cette situation », a rappelé Abdelatif Benazzi sur l’antenne de Sud radio lundi soir.
« C’est un contexte favorable pour négocier. La société du Tournoi des Six Nations va pouvoir tirer parti de ça pour maximiser les retombées économiques, y compris pour les clubs. »
Et c’est sur cette partie redistributive que pourrait peser le nouveau président français. « Il y a ce qu’on appelle ‘le revenue share’, quelque chose qui a été signé auparavant par l’ancienne gouvernance. Il faut que la France retrouve son standing car elle est perdante pour l’instant », pose Benazzi.
« Aujourd’hui, la France génère 26 % des revenus commerciaux… mais elle n’en touche que 16 %. Ce sont les Anglais qui sont devant. »
« Aujourd’hui, la France génère 26 % des revenus commerciaux… mais elle n’en touche que 16 %. Ce sont les Anglais qui sont devant. CVC (le fonds d’investissement propriétaire du Tournoi, ndlr) est arrivé et a fait un peu comme au foot : en donnant 400 millions d’euros au Tournoi des Six Nations, il récupère – à vie ! – 13%.
« C’est quelque chose qui a pénalisé la Fédération Française de Rugby puisque ce sont des contrats signés à vie. C’est pas pour un cycle. Aujourd’hui, le fait de pouvoir présider le Conseil permet de dire à tous les membres que la France apporte plus. On est en train de négocier avec eux pour que la France trouve une certaine équité. Ça, c’est quelque chose qui est primordial car les droits de diffusion française sont très hauts – on est les meilleurs en Europe. »
Le constat est clair, mais le sujet est complexe et la France juge nécessaire de rééquilibrer cette répartition d’autant qu’elle suscite un fort intérêt : les All Blacks ont proposé une rencontre aux États-Unis (invitation déclinée), les sélections britanniques souhaitent se déplacer en France, les Lions rêvent de rencontrer le XV de France, de nombreuses marques signent des contrats… Bref, la France est bankable et veut désormais se payer.
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