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Pauline Bourdon-Sansus : « Plus je vieillis, meilleure je suis »

Pauline Bourdon, de l'équipe de France, court avec le ballon lors du match de rugby à XV féminin au BC Place Stadium de Vancouver, en Colombie-Britannique, au Canada, le 29 septembre 2024. (Photo by Don MacKinnon / AFP) (Photo by DON MACKINNON/AFP via Getty Images)

Pauline Bourdon-Sansus, la demie de mêlée du XV de France féminin, a manqué de peu d’être sacrée Joueuse de l’Année aux World Rugby Awards fin novembre, elle qui a brillé en tant que moteur de l’équipe, étant titulaire lors de huit des neuf matchs des Bleues en 2024.

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« C’est toujours valorisant pour moi, mais on sait très bien que c’est un travail d’équipe », confie-t-elle dans une interview exclusive à RugbyPass. « J’étais forcément très heureuse. Mais je sais que c’est aussi grâce à mes coéquipières de l’équipe de France et de mon club. »

Finalement, la distinction est tombée entre les mains de l’Anglaise Ellie Kildunne, sacrée quelques mois plus tôt Joueuse du Tournoi des Six Nations.

« Déjà, je ne m’attendais pas à être nommée ; c’était une surprise pour moi. Je crois qu’à l’heure actuelle l’Angleterre domine le rugby féminin et je trouvais ça normal qu’Ellie Kildunne soit récompensée », reconnaît humblement Pauline qui garde dans un coin de sa tête le désir de participer à la Coupe du Monde de Rugby féminine 2025 en Angleterre.

« Ça va être incroyable », se réjouit-elle en espérant être dans la sélection finale. « L’Angleterre a beaucoup fait de com là-dessus. Beaucoup de billets ont été vendus. Je pense que ça va être un évènement incroyable. En plus, je trouve bien que ce soit en Angleterre au moment où l’Angleterre domine le rugby mondial. C’est bien pour notre pratique. On a hâte d’y être. »

« On avance doucement, mais on avance… »

Pourtant, la France n’a pas performé en cette année, que ce soit dans le Six Nations au printemps ou le WXV cet automne. Et malgré ça, Pauline est convaincue que tout n’est pas fait à quelques mois de l’événement mondial.

« On a beaucoup travaillé notre zone de marque. C’était un élément crucial qu’on devait travailler », rappelle-t-elle en référence à l’un des points noirs de l’équipe de France lors du Tournoi des Six Nations.

« Au Canada pendant cette tournée on a essayé de travailler fort sur cet aspect et je trouve qu’on est en pleine progression. Il faut continuer, il y a encore du travail, mais on voit qu’on progresse.

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« On avance doucement, mais on avance. On a fait un gros debrief après la tournée du Canada. On va se rassembler en janvier pour continuer à travailler toutes ensemble. Il faut qu’on aille dans le même sens, continuer notre projet et être convaincues que notre projet va marcher.

« Il reste peu de temps avant la Coupe du Monde, mais il faut continuer de travailler et d’échanger pour faire progresser notre projet. Vu la qualité de nos joueuses, je reste persuadée qu’on peut faire quelque chose à la Coupe du Monde. »

29 ans et déjà « une ancienne »

Elle-même espère jouer un rôle clé, elle qui, à 29 ans et 61 sélections, est déjà considérée comme une ancienne.

« Je ne suis pas très vielle non plus ! », rigole-t-elle. « Mais j’ai pris beaucoup d’expérience… Plus je prends de l’expérience, plus je vieillis, meilleure je suis. A notre poste, en tant que demie de mêlée, plus on prend de matchs, plus on prend de l’expérience et plus on maîtrise ce qu’on arrive à faire sur le terrain.

« J’essaie un maximum d’accompagner les petites qui arrivent en équipe de France. On a un groupe qui a beaucoup évolué en équipe de France avec l’arrivée de nouvelles joueuses. Il faut les accompagner un maximum et j’essaie de remplir ce rôle.

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« Les jeunes joueuses qui vont arriver ont beaucoup plus de moyens que nous quand on est arrivées. Elles vont arriver à maturation beaucoup plus vite que nous. Un gros travail est fait dans les académies. De gros potentiels vont arriver. C’est plutôt bien pour l’équipe de France dans les années à venir. »

L’affiche Lyon – Stade Toulousain en Élite 1 le 22 décembre l’a encore démontré, remporté par Pauline et son équipe 3-41 devant 4 000 spectateurs à Gerland et des milliers de téléspectateurs devant Canal + qui retransmettait pour la deuxième fois un match de Élite 1 Féminine.

En campagne contre l’homophobie

En 2024, si on a vu Pauline briller sur les terrains, on l’a aussi vu en campagne de communication et notamment sur le projet sociétal multi-primé « Célébrons la Diversité », initié en 2020 par la FFR et la LNR.

Elle apparaît notamment dans le film Notre Diversité, Notre Force aux côtés d’autres cadres de l’équipe de France tels que Cyril Baille, Antoine Dupont, Julien Marchand, Charles Ollivon et Cameron Woki, pour notamment évoquer le thème de l’homosexualité dans le rugby.

« C’était une campagne qui me tenait à cœur, de parler un peu de la diversité dans le rugby en particulier, mais aussi dans le monde en général. Assumer aussi mon homosexualité », dit-elle.

« Je pense que c’est important aussi pour le grand public, se dire qu’au rugby peu importe que tu sois grande ou petite, ton orientation sexuelle, on accueille tout le monde. C’était important pour moi de participer à cette campagne. »

Un exemple à la ville, comme sur le terrain

De son histoire personnelle et intime, Pauline Bourdon-Sansus en a fait un exemple au quotidien grâce au couple qu’elle forme aujourd’hui avec Laure Sansus-Bourdon, son épouse à la ville et son coach sur le terrain au Stade Toulousain.

« On était déjà concurrentes mais on était déjà ensemble ; pas encore mariées », raconte Pauline. « Ça se passait plutôt bien. On avait une relation concurrente plutôt saine. On essayait de discuter et d’échanger sur le rugby, se faire évoluer l’une et l’autre.

« Depuis deux ans elle me coache. C’était une joueuse incroyable qui a été élue meilleure joueuse. Je l’écoute beaucoup et j’essaie vraiment de m’inspirer de ce qu’elle a pu être en tant que joueuse aussi. Elle m’accompagne beaucoup et je suis très contente qu’aujourd’hui elle puisse nous coacher, moi et mes coéquipières car elle pourra nous apporter que du positif dans notre saison. »

Et quoi d’autre lui souhaiter pour 2025 ? « De faire un bon Tournoi des Six Nations, d’essayer d’aller faire quelque chose à la Coupe du Monde 2025 et d’essayer d’être championne de France avec mon club. Ça sera déjà une bonne saison », sourit-elle.

Découvrez les coulisses des deux camps lors de la tournée des Lions britanniques et irlandais en Afrique du Sud en 2021. A voir en exclusivité sur RugbyPass TV dès maintenant.

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M
Mzilikazi 58 minutes ago
How law changes are speeding up the game - but the scrum lags behind

Regarding the scrum, I would pick up on your point made below, Nick. "....reffing the scrum is not easy at all, prob the single most difficult area in the books." Those of us who have coached the scrum, and /or refereed, would fully agree. And I have read on the pages of rugby forums for years now the opinion of experienced international props. "I could not detect exactly what happened in that particular scrum"


Ofc the problem is heightened when the referee has not played in the pack, has never been in a scrum. It is very clear, at least to me, that many top level referees don't begin to understand the mechanics of the scrum.


I feel the laws are adequate as they stand to a great extent. The problem, as I see it, is that referees right up to top level just don't apply them in the the letter of the law or in the spirit they should .


Any significant downward pressure by a prop to cause a collapse should be penalised. For example look at the scrum clip at 54.49 mins. It is the Leinster LH who forces downwards first, then the Munster TH "pancakes" I believe the Leinster prop is the offender there.


I also think that with most of the wheels in those clips, it was Leinster who are the offenders. That can be hard to pick though in many cases. Another point is the hooker standing up. That was being penalised 3/4 years ago. So Kellaher would have been penalised back then in that first clip at 04.17.


I think the directive should be given now to referees at all levels to stop giving penalties simply because a team is being moved backwards. And the directive should be "order the team with the ball to clear it, and within 3 secs."


It would help if a change was made to remove the option to take another scrum after a penalty is awarded. Must take a tap or a kick.

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