Escroquerie : pourquoi Maxime Mermoz est mis en examen
L’ex-international de rugby Maxime Mermoz a été mis en examen pour « escroqueries » après le démantèlement d’un important réseau d’escroqueries dans la région toulousaine impliquant une dizaine d’autres personnes, a annoncé vendredi le parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux.
L’ex-rugbyman de 38 ans, reconverti consultant et attiré par le luxe, est suspecté d’appartenir à un vaste réseau ayant détourné 7 millions d’euros de crédits et réductions d’impôts depuis 2017, a ajouté le parquet dans un communiqué, confirmant une information de La Dépêche du Midi.
Ce réseau s’abritait derrière des « montages structurés et complexes d’associations et de sociétés fictives » pour obtenir des fonds publics via les aides fiscales destinées aux dons aux associations ou aux services à domicile, a expliqué le parquet.
Des « montages structurés et complexes d’associations et de sociétés fictives » pour obtenir des fonds publics
Les fonds étaient ensuite blanchis dans des placements immobiliers ou réinvestis dans les secteurs sportifs ou hippiques, selon le récit des enquêteurs de la section de recherche de Toulouse, après un travail « coordonné » avec Tracfin, la direction régionale des finances publiques et l’Urssaf.
Mode opératoire
La Dépêche du Midi livre le principe de l’arnaque « qui consiste pour les contrevenants à déclarer l’emploi fictif d’aides à domicile (ménage, garde d’enfant) pour bénéficier de baisse d’impôts. 50% des sommes engagées pour payer ces emplois peuvent être déduites dans les déclarations fiscales. Une pratique identique lors de dons aux associations. Et selon les investigations des gendarmes et des agents des finances publiques, il ne s’agit pas ici d’économiser 100 ou 200€, mais beaucoup plus ».
Et le quotidien de citer un avocat fiscaliste : « quand vous déclarez une employée qui n’existe pas, difficile d’affirmer que vous ne saviez pas… »
Au total, onze personnes ont été interpellées mercredi et placées en garde à vue.
Maxime Mermoz avait un rôle de rabatteur
Des mises en examen pour « blanchiment d’escroqueries en bande organisée » et « blanchiment de fraudes fiscales », suivies d’un contrôle judiciaire, ont été prononcées contre trois d’entre elles : un ancien expert-comptable radié de 44 ans, un agent immobilier de 55 ans, et Maxime Mermoz.
L’identité de l’ancien joueur du XV de France a été dévoilée par La Dépêche du Midi, avant d’être confirmée à l’AFP par le parquet de Bordeaux.
Selon une source proche du dossier, Mermoz n’était « pas à l’initiative ni l’instigateur » de ce réseau mais y disposait d’un rôle secondaire de « rabatteur ».
La convocation des huit autres suspects se tiendra « ultérieurement », a ajouté le parquet.
Durant sa carrière, Maxime Mermoz a remporté trois Coupes d’Europe d’affilée avec Toulon (2013, 2014, 2015) et quatre championnats de France. Il faisait aussi partie du XV de France défait en finale de la Coupe du monde 2011 par la Nouvelle-Zélande (8-7).
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