Il y aura 5 matchs de rugby par an au Stade de France
Après trente ans aux mains du groupe Vinci-Bouygues, le Stade de France, propriété de l’État, sera géré dès mardi 5 août par le groupe lyonnais GL Events qui, au bout d’une intense bataille en coulisses, a finalement obtenu la concession pour les trente prochaines années.
La procédure a duré au moins deux années et s’est prolongé avec de nombreux recours ; Vinci-Bouygues ne voulant pas lâcher le morceau facilement. Après ce passage de relais « compliqué », selon une source proche du dossier, le groupe lyonnais spécialisé dans l’événementiel doit reprendre une partie du personnel du consortium Stade de France qui compte plus d’une centaine de salariés.
Un coût de location revu à la baisse
GL Events, qui a remis en selle l’ancien Stade Gerland à Lyon, s’est mis d’accord avec la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale de rugby – dont le président Yann Roubert est un ancien salarié – pour jouer « cinq matchs par an à des conditions économiques plus favorables » qu’actuellement.
Car le point d’achoppement du côté de la FFR était le coût de location du stade de Saint-Denis, jugé bien trop onéreux – il était alors question de 1 million d’euros par rencontre. « Le prix de location du Stade de France est beaucoup trop haut. Nous, on voudrait à l’avenir y jouer quatre matchs par an, ceux qui rempliraient le stade à plein. Puis aller en province, ce qui collerait avec notre envie d’ouverture », évoquait en décembre 2024 Florian Grill alors en pleine renégociation du contrat.
« On arrive à rassembler 50 000 spectateurs pour France-Japon en novembre mais on perd de l’argent. Ça se chiffre en centaines de milliers d’euros. À Lille, Lyon ou Marseille, on aurait gagné de l’argent », précisait-il lors de l’assemblée générale début décembre.
Même si aucun montant n’a pour l’instant été dévoilé, il semble que ce point soit désormais réglé, Florain Grill ayant vanté auprès de l’AFP « un accord qui permet 5 à 6 millions d’euros d’amélioration ».
Une concession accordée à la va-vite en 1995
Attribuée à la va-vite entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1995, la concession du Stade de France a coûté cher à l’État entre les contentieux juridiques et diverses compensations. La Cour des comptes avait calculé en 2018 que le stade et les infrastructures associées ont représenté au total quelque 778 millions de dépenses publiques.
Avec toutes les cartes en main, GL Events a maintenant l’ambition de faire venir de nouveaux sports (baseball, foot américain…), mais aussi un musée, un nouveau restaurant, une salle de musique immersive. « L’enjeu, c’est de le faire tourner, de le faire vivre et d’en faire une vraie destination au-delà des 20 dates par an », avait déclaré Christophe Cizeron, directeur général de la branche “venues”, de GL Events, à l’AFP en mai. Quelque 120 millions d’investissements sont programmés mais sans interruption de l’activité.