Il y a 25 ans, la Red Army du Munster naissait à Bordeaux
Si c’est la troisième fois que l’Union Bordeaux-Bègles atteint les quarts de finale de la Champions Cup (la première étant en 2021 – battant le Racing 92 24-21), ce sera en revanche la 20e fois que le Munster arrive à ce stade de la compétition depuis 1995.
Ce ne sera en revanche pas la première fois que les Munstermen se rendront à Bordeaux, au Stade Chaban-Delmas, puisque leur première remonte à il y a 25 ans, pour les demi-finales de ce qu’on appelait alors la Heineken Cup pour affronter Toulouse dans ce qui était alors le Stade Lescure.
C’était la deuxième fois seulement que ces deux clubs se rencontraient (on en est à dix aujourd’hui), la première ayant été soldée par une large victoire des Français 60-19 quatre ans auparavant en match de la poule de la Coupe d’Europe.
Ce 6 mai 2000, la journée était ensoleillée se souviennent les témoins de l’époque et les Irlandais, menés par Ronan O’Gara auteur de 21 points au total, allaient venir à bout des Toulousains sur le score de 31-25. La légende raconte que c’est ce jour-là que la « Red Army » est née, au vu des milliers de fans qui défilèrent sur Bordeaux.
La #RedArmy au rendez-vous ! Les fans du @Munsterrugby investissent la rue Saint-Nicolas avant un départ groupé avec les supporters rochelais vers le stade Marcel-Deflandre.@icilarochelle @ClubBagnards #fievreSR #SRMUN #ChampionsCup pic.twitter.com/9bC3CQBAy0
— Hugo Marsault (@hug0_mlt) April 5, 2025
À Bordeaux, le thermomètre flirtait avec les 36 degrés. Le stade offrait peu d’ombre, mais les supporters, eux, n’avaient pas manqué le rendez-vous. Entre 4 000 et 6 000 fans de Munster avaient fait le déplacement.
« À l’époque, on connaissait presque tout le monde dans les tribunes », se souvient Mick Galwey, le capitaine à ce moment-là. « Mais là, on a commencé à voir des gens venir de Bruxelles, de Paris, de partout. C’était le début de la Red Army. »
Face à une marée noire et rouge toulousaine qui chantait à tue-tête, Munster préparait déjà le coup d’éclat. Une petite anecdote que certains n’ont pas oublié : avant le match, Declan Kidney, le coach, avait demandé à ses joueurs de s’échauffer juste devant les fans de Toulouse. Plus qu’une provocation, l’entraîneur avait souligné la stratégie. « Il voulait qu’on évacue l’ambiance dans l’échauffement, pas pendant le match », glisse Galwey. « On s’est échauffés en baskets, parce que la pelouse était dure comme du béton. »
Dès les premières minutes de la rencontre, Munster Rugby donne le ton. Keith Wood transperce le rideau pour une course de 40 mètres et John Hayes conclut. O’Gara, Holland marquent également.
À la mi-temps, Galwey et ses coéquipiers avaient repéré un détail révélateur : les joueurs toulousains n’étaient même pas retournés au vestiaire. « Ils étaient allongés dans le tunnel, vidés. Je les ai enjambés. Je leur ai dit qu’ils étaient foutus. Nous aussi, mais au moins on ne le montrait pas. »
Trois semaines plus tard, à Twickenham, le Munster chutait 9-8 face à Northampton, sous une pluie battante. Mais la défaite ne ternira pas la légende. Bordeaux 2000, c’est le point de départ. Le jour où le Munster a compris qu’il pouvait battre n’importe qui, n’importe où. Le jour où la Red Army s’est levée pour de bon.
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