Coupes dans le budget des sports : les sénateurs donnent raison au monde sportif
On n’est pas passé loin, mais la mobilisation éclair du monde sportif contre un amendement gouvernemental déposé en dernière minute jeudi 16 janvier au Sénat a payé.
À l’automne, le gouvernement éphémère de Michel Barnier prévoyait d’économiser 55,5 millions d’euros sur le budget du ministère des Sports. Mais le 16 janvier dans l’après-midi, le gouvernement de François Bayrou avait proposé un nouvel amendement, augmentant ces coupes à 123,5 millions d’euros, dont 34 millions sur les crédits du sport.
Incompréhension totale venant de la ministre des sports Marie Barsacq, ex-directrice exécutive du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (de manière plus anecdotique et privée épouse de Cédric Beaudou, journaliste rugby à France Télévisions et proche de feu Bernard Lapasset, ancien président de la Fédération Française de Rugby et de World Rugby), qui déclarait quelques jours plus tôt que « on ne peut pas sacrifier le sport » au lendemain des Jeux de Paris 2024 où la France a battu un record de médailles : 64 aux Jeux olympiques et 75 aux Jeux paralympiques.
« Je rêve ou… C’est bien ça ? Vous touchez à ce qui fait et constitue le ciment de la cohésion sociale dans le pays ? Sur 500 milliards de budget vous touchez au sport ? Après les Jeux olympiques ? », avait dénoncé Dominique Théophile, sénateur (RDPI) de la Guadeloupe.
La mobilisation du monde du sport a payé, mais le problème n’est pas réglé
La situation était qualifiée de « catastrophe » par Florian Grill, président de la Fédération Française de Rugby (FFR), rappelant que « le sport est un enjeu pour la jeunesse et la cohésion nationale ».
Catastrophe avec un nouveau projet de baisse du budget des sports et une possible coupe additionnelle de 123 millions d’euros ce qui porterait la baisse à 391 millions! Le sport est un enjeu pour la jeunesse et pour faire nation! @Senat @FranceRugby
— Florian Grill (@floriangrill) January 16, 2025
Quelques jours plus tôt, lors d’un déplacement dans l’Aude, le président de la FFR lançait justement un appel à plus de sport : « Il faut plus de rugby dans notre société. Nous avons besoin de ce sport qui crée du lien et porte des valeurs. C’est aussi un lieu de rencontre. Il s’agit d’un enjeu d’éducation et de citoyenneté », disait-il.
Mais dans sa quête, Grill n’était pas seul. Le Comité National Olympique et sportif français (CNOSF) avait critiqué une décision qui « rendrait le budget sportif insignifiant », menaçant le développement des clubs, des équipements et de l’encadrement, et risquant de briser l’élan des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
De son côté, la Fédération Française de Football (FFF) avait également souligné l’importance cruciale du sport comme outil éducatif et social, exhortant les parlementaires à maintenir les financements.
Si la mobilisation a payé, le sujet n’est pas clos pour autant et l’épée de Damoclès continue de menacer de s’abattre.