Comprendre les différentes réformes du circuit mondial à 7
World Rugby a dévoilé une nouvelle formule du circuit mondial de rugby à 7 à compter de la saison 2025-2026, deux ans après avoir déjà relooké et repensé l’ancienne formule. Une adaptation nécessaire pour tenter de suivre la tendance à la fois sportive et économique.
L’enjeu pour la fédération internationale est simple : « assurer la viabilité financière à long terme et accroître la portée mondiale du rugby à sept dans la perspective de LA 2028 ».
« Assurer la viabilité financière à long terme et accroître la portée mondiale du rugby à sept dans la perspective de LA 2028 »
En 26 ans d’existence, le circuit a été confronté à plusieurs défis : croissance exponentielle, intégration d’un circuit féminin, coûts d’organisation en hausse… Après les grandes heures du début, il a fallu restructurer, repenser, optimiser les frais tout en conservant une certaine compétitivité alors que le Sevens est devenu discipline olympique. Pas simple…
1999-2011 : les grandes heures
Le circuit mondial de rugby à 7 est officiellement lancé en 1999 pour promouvoir un niveau élite de rugby à 7 international et développer ce sport en un produit commercial viable sous l’appellation IRB Sevens, puis IRB Sevens World Series (2007 à 2015), World Rugby Sevens Series (2015 à 2023) et enfin SVNS à partir de 2023.
Dès l’origine, le président Vernon Pugh rappelle que le projet s’est monté en quelques mois et « constitue une étape importante dans l’ambition de l’IRB de faire du rugby un sport véritablement mondial, avec une visibilité accrue et un niveau d’excellence athlétique en constante progression ». On compte 16 équipes (24 à Hongkong) sur 10 étapes.
Dans les années qui suivent, le nombre de destinations varie : de 11 en 2001-2002, on redescend à 7 la saison suivante avant de revenir à 8, puis 9 en 2011, 10 en 2015-2016.
2012-2023 : la structuration
La saison 2012-2013 voit une bascule importante avec notamment l’apparition du circuit féminin avec 4 destinations (5 la saison suivante, 6 deux ans plus tard, puis retour à 5 en 2017) et 12 équipes. C’est également lors de cette saison qu’est instauré un système de promotion-relégation chez les hommes sur quelques tournois clés.
Ce système va lui-même se structurer avec la création du Challenger Series en 2020 avec 16 équipes du tier 2 se rencontrant. Covid oblige, deux étapes sur trois sont maintenues et le tournoi féminin à 12 équipes est annulé. Un seul tournoi à 12 équipes combiné hommes/femmes est organisé en 2022, deux en 2023, trois en 2024.
La saison 2022-2023 post-Covid – la pandémie a porté un sérieux coup au projet – repart plus (trop ?) fort avec 7 étapes sur le circuit féminin et 11 chez les hommes. La saison suivante, pour le 25e anniversaire, le circuit est rationalisé et devient combiné hommes et femmes avec le même nombre d’équipes (12) et de destinations (8). C’est une perte pour les hommes (quatre équipes en moins) et un plus pour les femmes (deux tournois en plus au final).
2025 : nouvelle ère
Après deux saisons de ce système, les cartes sont de nouveau rebattues et un nouveau format plus condensé est annoncé pour la saison 2025-2026 avec cette fois seulement 8 équipes (soit la moitié du circuit masculin avant Covid) et six destinations, tous organisés sur deux jours (et non plus trois sur certaines étapes), « ce qui permettra un déroulement plus agile et plus rentable tout en renforçant la compétitivité, l’intérêt des fans et la valeur des retransmissions ».
« Ce modèle », précise World Rugby, « répond à l’évolution du paysage sportif et médiatique, tout en préservant un parcours clair sur toute la saison, de la qualification régionale aux SVNS World Championship Series, offrant ainsi aux nations émergentes la possibilité de parvenir au plus haut niveau au cours d’une seule et même année ».
En revanche, révolution importante, la nouvelle formule se compose de trois divisions : la Division 1 avec huit équipes masculines et huit féminines sur six étapes majeures, la Division 2 avec six équipes de chaque côté sur trois tournois, et la Division 3, un événement Challenger réunissant huit équipes par sexe qualifiées via les compétitions régionales, soit 13 tournois en tout.

La finale de la saison, baptisée SVNS World Championship Series (qui remplace donc le Championnat du Monde de Rugby à 7), réunira les 12 meilleures équipes masculines et féminines (les huit premières de la Division 1 et les quatre meilleures de la Division 2) pour trois événements de très haut niveau. Chaque tournoi sera mixte, avec une égalité des frais de participation et de représentation entre les équipes féminines et masculines, garantissant plus d’opportunités, de visibilité et un cadre de progression clair pour toutes les nations engagées.
Qui gagne, qui perd ?
Les huit équipes qualifiées pour le HSBC SVNS World Championship 2025 à Los Angeles (3-4 mai) constitueront la Division 1 du HSBC SVNS pour la saison 2026. Chez les hommes : Argentine, Fidji, Espagne, Afrique du Sud, France, Australie, Nouvelle-Zélande et Grande-Bretagne. Chez les femmes : Nouvelle-Zélande, Australie, France, Canada, Japon, Etats-Unis, Fidji, Grande-Bretagne.
« S’il est vrai que tout changement peut être difficile, il s’agit d’une évolution qui garantit à terme le développement durable d’un sport qui a fait ses preuves aux Jeux olympiques »
Celles qui termineront entre la 9e et la 12e place à l’issue des barrages rejoindront la Division 2 (SVNS 2) pour la saison 2025/26. Chez les hommes : Kenya, Uruguay, Irlande, Etats-Unis. Chez les femmes : Brésil, Chine, Irlande, Espagne.
Les équipes classées entre la 13e et la 16e place devront, quant à elles, passer par les tournois de qualification régionale pour débuter leur saison 2025/26 de rugby à 7.
Trouver enfin la viabilité financière
Entre les grandes heures du circuit mondial et aujourd’hui, le monde a profondément changé et les coûts se sont envolés. Aujourd’hui, Sam Pinder, directeur général de World Rugby Sevens, ne le cache pas, cette nouvelle formule doit devenir, si ce n’est rentable, au moins viable financièrement.
« World Rugby est fermement engagé dans la réussite du rugby à 7 à l’approche des Jeux olympiques de LA 2028 et investit 10 millions de livres sterling par an dans le SVNS (11,8 millions d’euros, ndlr), dont une grande partie dans les frais de participation des équipes », rappelle-t-il. « Ce modèle remanié offre une plus grande certitude aux fédérations grâce à un plus grand nombre d’événements, une compétitivité accrue, des opportunités de développement plus nombreuses que jamais et, surtout, un écosystème événementiel financièrement viable qui trace une voie claire pour l’avenir du rugby à 7 international. »
En clair, sans restriction, pas d’avenir. « S’il est vrai que tout changement peut être difficile, il s’agit d’une évolution qui garantit à terme le développement durable d’un sport qui a fait ses preuves aux Jeux olympiques et qui met en valeur certains des athlètes les plus talentueux de la planète », admet-il.
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