Bayonne - Clermont, rivaux directs et bêtes blessées
Bayonne, 4e, et Clermont, 6e, s’affrontent ce week-end à l’occasion de la 18e journée du Top 14. Positionnés parmi les qualifiables, les deux clubs traversent pourtant une phase difficile. Cette affiche du dimanche soir vaudra le détour pour plus d’une raison.
Deux équipes dans une mauvaise passe
L’Aviron Bayonnais, 4e, et l’AS Clermont, 6e, figurent tous deux dans le wagon des qualifiables pour les phases finales pour le moment. Mais pour l’une comme pour l’autre, leur présence dans le top 6 est de plus en plus précaire au vu de leurs derniers résultats.
Dès lors, leur affrontement s’apparente à « un véritable match de phase finale », jugeait Christophe Urios mercredi face à la presse. « L’Aviron veut rester quatrième, on a besoin de points, dans une ambiance que tout le monde connaît ».
Le truculent manager auvergnat anticipe un duel décisif pour l’avenir des deux équipes. Et il n’a pas tort, à regarder de près la dynamique de l’une et de l’autre.
Les Basques doivent avant tout leur bonne saison à leur solidité à domicile : huit rencontres jusqu’ici, huit victoires. Une invincibilité sans fioriture, puisqu’un seul bonus offensif est venu récompenser cette série, et ils ne marquent que 27,5 points en moyenne par match à Jean-Dauger. Loin des 37,2 du RCT, la seule autre équipe à présenter un bilan immaculé chez elle.
C’est plus laborieux en déplacement avec deux succès en huit matchs. Et comme, depuis le 1er janvier, l’Aviron s’est déplacé trois fois en quatre journées, on constate que la belle dynamique des ‘ciel et blanc’ est un peu enrayée malgré le succès sur une UBB alors leader du Top 14. Certes toujours quatrième, Bayonne a vu le trio de tête d’envoler (13 points de retard sur l’UBB, 3e).
« Rester dans les six, il faut que ça vienne de nous. Pour garder cette place, il va falloir qu’on fasse bien mieux sur tous nos matchs à l’extérieur. Et encore plus à domicile », encourageait Arthur Iturria après la débâcle à Toulouse samedi soir.
Le bilan brut de l’année 2025 est le même du côté de l’ASM : une seule victoire, un peu miraculeuse sur la pelouse de Vannes (20-19, 14e journée). Depuis, les hommes de Christophe Urios ont enchaîné trois défaites chez le mal classé Pau (14-20), au Michelin devant un Stade Toulousain intouchable (18-35), et sur la pelouse de l’UBB dimanche dernier au terme d’un match où les Auvergnats auraient peut-être mérité mieux (18-22).
En remontant un peu plus loin, l’ASM vient même de cumuler cinq revers sur les six dernières journées. Conséquence, elle s’est fait doubler par le Castres Olympique la semaine dernière. Sa place de qualifiable potentiel ne tient qu’au fait que les deux autres poursuivants immédiats (Lyon, La Rochelle) ont également perdu le week-end dernier.
Deux packs affaiblis face à face
Bayonne comme Clermont connaissent de gros problèmes au poste de pilier. Chez les Basques, Tevita Tatafu est incertain, Pascal Cottet a terminé sa saison (épaule), Quentin Béthune et Pierre Castillon blessés, Andy Bordelai suspendu. Pour pouvoir faire une feuille de match, Grégory Patat a choisi de rappeler Martin Vilar, prêté fin janvier à Mont-de-Marsan.
« On connaît la capacité de Clermont à être très costaud devant. Ce serait un gros combat. Ils ont sûrement vu notre faillite au niveau des avants. Ils vont sûrement insister dessus », annonçait Iturria.
Mais ça, c’est avant UBB – ASM. Car dimanche soir, les Clermontois ont été pénalisés six fois en mêlée fermée et rencontrent eux aussi de gros problèmes en 1re ligne.
À gauche, un seul spécialiste du poste est disponible, il s’agit d’Étienne Falgoux. Le Géorgien Giorgi Akhaladze est retenu en sélection, tandis que Sacha Lotrian est blessé depuis fin janvier (genou).
Le staff soupèse ses options : faire jouer un droitier à gauche, faire monter un Espoir avec l’équipe première, ou placer un talonneur de plus sur le banc tout en espérant ne pas en avoir besoin. Falgoux avait bien joué 80 minutes à Pau, au mois de janvier…
Quelques antécédents entre les deux clubs depuis un an
L’Aviron Bayonnais a annoncé la semaine dernière la signature d’Alexandre Fischer à partir de la saison prochaine. Le flanker évolue à Clermont depuis 2018 et malgré ses blessures régulières, l’ASM aurait bien le conserver.
C’est du moins ce qu’a affirmé Urios dans La Montagne : « C’est une déception, car on souhaitait le garder. On lui a fait une proposition qui nous paraissait logique. Il a fait le choix de partir, on le respecte. On aurait aimé qu’il reste, mais on va le remplacer… »
Le quotidien régional explique que l’ASM, probablement échaudée par les passages à l’infirmerie du 3e ligne, lui avait proposé un contrat d’une saison, plus une autre optionnelle. Le joueur a préféré la sécurité offerte par l’engagement de trois ans posé sur la table par Bayonne.
On se souvient aussi la passe d’armes par médias interposés il y a un an tout juste. Dans la foulée de la victoire bayonnaise sur Clermont (21-13, 15e journée de la saison 2023-2024), Grégory Patat avait souligné l’apport de Cheikh Tiberghien, transfuge de l’ASM, sous-entendant dans un sourire que le club auvergnat regrettait de l’avoir laissé filer.
Ce à quoi avait répondu sèchement Urios : « Le club de l’ASM et moi-même nous n’avons pas besoin de recevoir de leçons de Patat, déclare-t-il. Sur le ton de la boutade, probablement, il dit que sûrement Clermont regrette le choix d’avoir laissé partir Tiberghien… Moi, je ne m’occupe pas de Bayonne ou de la gestion de leurs joueurs, donc j’aimerais qu’il fasse preuve d’humilité et qu’il s’occupe de ses joueurs », avait-il cinglé sur le site de l’ASM.
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