À Dubaï 2025, France 7 féminin veut briser la série noire
Depuis 2012, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dominent le tournoi féminin de rugby à 7 de Dubaï, dont le coup d’envoi donné les 29 et 30 novembre annonce une saison importante. Après huit titres pour les Australiennes (et cinq pour les Black Ferns 7s), l’Australie vise même un jalon historique cette année : devenir la première équipe du circuit féminin à décrocher six titres de rang sur un même site.
Depuis la création du tournoi, Australie et Nouvelle-Zélande ont systématiquement terminé en tête lors des 13 éditions disputées. Un monopole qui résume le fossé creusé avec le reste des équipes. D’autres nations ont quand même approché la gloire, mais sans jamais soulever le trophée à Dubaï. Cinq sélections ont déjà disputé une finale de Cup dans le désert mais restent bredouilles : l’Afrique du Sud, la Russie, les États-Unis, le Canada et les Fidji, toutes battues au dernier obstacle.
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— HSBC SVNS (@SVNSSeries) November 26, 2025
Cette saison, la Nouvelle-Zélande arrive en qualité de championne du monde en titre, après son sacre à Los Angeles, mais sans avoir réussi à enchaîner deux saisons de rang au sommet du classement général depuis le doublé 2019-2020.
Pour sa part, la France a terminé avec la médaille de bronze sur les cinq dernières éditions du tournoi. Or, leur arrivée à Dubaï cette année intervient après une fin de saison décevante et sans victoire à Los Angeles, les rétrogradant à la huitième place finale, leur plus mauvais rang de fin d’exercice depuis 2013-2014.
Comme pour les garçons, la saison dernière a été marquée par deux temps distincts : troisièmes sur les trois premiers tournois entre Dubaï et Perth, puis systématiquement quatrièmes ou moins bien classées à partir de Vancouver, avec seulement 19 victoires en 35 rencontres, soit leur plus faible pourcentage de succès sur une saison depuis 2019. À Dubaï, elles auront à coeur de mettre un terme à une série de six défaites qu’elles subissent depuis la demi-finale de Singapour. Une situation complètement inédite depuis la saison 2013. Jamais les Bleues n’ont enchaîné sept défaites.
Défense de fer, attaque rapide et pauvre discipline
La défense tricolore a été l’une des plus sollicitées du circuit, avec le plus grand nombre de plaquages tentés par match (19,2) et un taux de réussite porté à 81% (78% pour les garçons), le troisième dans la hiérarchie des équipes féminines. Les Françaises n’ont concédé en moyenne que 2,7 essais par rencontre, troisième meilleur total de la série. Mais cette solidité n’a pas suffi face aux références mondiales : elles ont perdu leurs quatre duels face à la Nouvelle-Zélande la saison passée (tous en demi-finale), avec un écart moyen de 28 points, pour la huitième saison de SVNS sans la moindre victoire contre les Black Ferns 7s.
En attaque, les Bleues restent fidèles à leur identité : elles marquent vite, avec un essai toutes les 2,7 phases de ruck en moyenne, troisième meilleur ratio du plateau, et 37% de leurs essais inscrits à partir de pénalités jouées rapidement à la main, co-meilleur ratio avec le Japon.
Mais il leur faudra mieux transformer leurs visites dans les 22 mètres adverses, où elles n’ont transformé que 74% de leurs incursions en points (73% pour les garçons), quatrième pire réussite de la saison. La discipline demeure aussi un chantier majeur : après avoir concédé 3,9 pénalités par match entre Dubaï et Vancouver, elles ont légèrement corrigé le tir sur les trois derniers tournois, mais comptaient encore 28 pénalités et quatre cartons jaunes rien qu’à Dubaï, record de fautes sur un même tournoi et deuxième total de jaunes derrière la Chine à Hongkong.
Les adversaires de la Poule A
Leur poule à Dubaï rappelle d’ailleurs à quel point la marche reste haute.
Nouvelle-Zélande. Les Bleues n’ont gagné qu’un seul de leurs huit affrontements face aux Néo-Zélandaises sur le sol émirati, un succès 19-14 en phase de poules en 2020, et elles restent sur une série de six défaites consécutives, une spirale qu’elles n’avaient plus connue depuis 2013.
Fidji. Dans le même temps, France et Fidji se rendent coup pour coup : deux victoires chacune en 2025, avec une barre symbolique fixée à 24 points, score du vainqueur lors de trois de leurs quatre confrontations. Les deux nations ont d’ailleurs été les plus prolifiques en passes après contact, Fidji terminant avec 7,1 offloads par match et la France juste derrière avec 5,5, à l’origine de 36% des essais français.
États-Unis. Face aux États-Unis, la dynamique récente penche cependant du côté français. Même si les Américaines ont terminé la série 2025 quatre rangs devant la France à Los Angeles, les Bleues ont terminé la saison régulière trois rangs devant les États-Unis avec trois victoires en quatre confrontations directes. Depuis le début de la saison 2020, les Françaises comptent 61% de victoires (11 sur leurs 18 derniers duels, contre seulement 8 succès lors de leurs 20 premières confrontations entre 2012 et 2019).
À Dubaï, les Bleues savent donc qu’un départ lancé pourrait changer le visage d’une saison qu’elles espèrent enfin aboutie de bout en bout.
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*Disponible en live dans certaines régions.
