Zondagh : « Quand je suis arrivé à Toulouse, Dupont avait encore des points à améliorer »
L’entraîneur adjoint du LOU AB Zondagh évoque le cas Baptiste Couilloud, non convoqué en équipe de France et fait le parallèle avec Antoine Dupont, qu’il a connu à Toulouse.
Fabien Galthié a des problèmes de riche. Avec Nolan Le Garrec, Maxime Lucu, Baptiste Couilloud, Baptiste Serin et bien sûr Antoine Dupont, le sélectionneur de l’équipe de France dispose de cinq demis de mêlée de très haut niveau.
Il en laisse logiquement toujours deux sur le carreau quand il annonce les joueurs retenus en sélection, et les deux Baptiste en font souvent les frais. Derrière l’incontournable Dupont, Galthié privilégie le développement du jeune et talentueux Le Garrec et la sérénité d’un Lucu fiable en toutes circonstances aux arabesques du Toulonnais et du Lyonnais.
Pour RugbyPass, l’entraîneur adjoint en charge de l’attaque du LOU AB Zondagh a accepté de décrypter le profil de Couilloud, et les raisons – d’après lui – qui l’empêche de jouer plus souvent en bleu malgré des états de service brillants en club : huit essais en 13 matchs de Top 14 cette saison, 21 essais l’an dernier dont trois en avec les Bleus.
« L’équipe de France s’appuie sur certaines compétences qu’un 9 doit posséder »
« L’équipe de France a un style de jeu spécifique, et elle s’appuie sur certaines compétences clés qu’un demi de mêlée doit posséder », avance le technicien sud-africain.
« Il [Couilloud] est très explosif, va très vite. Il a une très bonne compréhension du jeu. La France a la chance d’avoir beaucoup de 9 de talent, et un joueur comme lui a du mal trouver sa place dans cette équipe. »
Un constat également valide pour Baptiste Serin, capitaine de l’équipe de France en juillet dernier en Argentine, convoqué mais sans temps de jeu en novembre, et absent en janvier.
« Il y a sans doute trois ou quatre demis de mêlée en France qui sont chez eux et qui peuvent se dire ‘Je pourrais faire partie de cette équipe’. Si on regarde six ou dix ans en arrière, la France ne disposait pas d’un tel réservoir sur ce poste. Parfois, tu es le bon joueur au mauvais moment », dresse un Zondagh fataliste.
Le partenaire de Couilloud à Lyon, l’ouvreur Léo Berdeu, a plus de raisons d’être déçu, estime l’adjoint de Karim Ghezal. Avec les bobos et les incertitudes qui frappent la première ligne bleue, le staff a convoqué huit piliers, empiétant sur d’autres postes.
« Je crois que l’on peut développer l’individu, quel que soit son niveau »
Celui de demi d’ouverture par exemple ne compte que deux spécialistes, Romain Ntamack et Matthieu Jalibert. Les doublures, en cas de besoin, seront assurées par Dupont et Thomas Ramos, qui préfère toutefois jouer arrière.
Le jeune technicien (38 ans) pense toutefois que ses joueurs actuels ont toutes les qualités pour progresser et intégrer le cercle très fermé des habitués de Marcoussis. « Ma philosophie de coach n’a jamais changé. Je crois que l’on peut développer l’individu, quel que soit son niveau. »
Passé par les Sharks, Toulouse, l’équipe nationale d’Écosse et maintenant Lyon, Zondagh a déjà côtoyé quelques grands noms du rugby mondial, dont la superstar Antoine Dupont.
« Quand je suis arrivé à Toulouse (en 2019, NDLR), Dupont – qui est l’un des meilleurs joueurs du monde – avait encore des points à améliorer. Mon approche est toujours identique, quels que soient les joueurs. Je les analyse, on s’assoit et on fait un plan : que va-t-on travailler ? Quels sont tes points forts ? Que peut-on faire pour te faire progresser ?
« Ensuite, la clé consiste à connecter ces joueurs pour qu’ils aient des réactions et des repères communs, peu importe la situation sur le terrain. C’est là que réside la véritable magie. Mais cela prend du temps, cela ne se fait pas du jour au lendemain. »
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