Il y a tout juste un an, World Rugby publiait le bilan de son premier partenariat avec Signify Group pour protéger les officiels, les joueurs et les entraîneurs des abus en ligne à l’occasion de la Coupe du Monde de Rugby 2023 en France.
On y apprenait entre autres que plus de 1 600 comptes avaient été identifiés pour avoir envoyé plus de 2 000 messages abusifs visant joueurs et arbitres, dont près de la moitié dirigés contre les officiels de match, notamment les TMOs. Trois arbitres figuraient parmi les dix personnes les plus ciblées.
Une arrestation avait eu lieu en Australie, tandis qu’en Nouvelle-Zélande, des enquêtes avaient mené à des excuses publiques envers les arbitres visés. Des dossiers avaient aussi été transmis aux autorités en Afrique du Sud, en France et en Angleterre. 90 % des contenus les plus graves ont été supprimés, et plus de 900 comptes protégés. Au total, 19 équipes ont été ciblées, dont deux nations européennes parmi les trois plus visées.
Un an plus tard, à quelques mois de la Coupe du Monde de Rugby féminine en Angleterre, le partenariat entre les deux entités est renouvelé car ce phénomène n’a fait que s’accentuer. Dans une communication, World Rugby a en effet révélé que depuis 18 mois, ce sont finalement 61 136 messages abusifs qui ont été signalés, provenant des comptes de plus de 2 000 individus. 75 enquêtes ont été ouvertes et 11 ont conduit à des poursuites judiciaires.
World Rugby affirme que « des études montrent que les joueuses et les officielles de match sont 30 % plus susceptibles d’être victimes d’insultes que leurs homologues masculins, tandis que le Royaume-Uni est le pays d’où proviennent le plus d’insultes envers les arbitres et les joueurs au niveau international ».
Les joueuses et les officielles de match sont 30 % plus susceptibles d’être victimes d’insultes que leurs homologues masculins…
Le succès qui se profile pour Angleterre 2025 étant susceptible d’attirer encore plus d’abus en ligne, un service spécifique de protection vient d’être lancé pour protéger les actrices du tournoi mondial.
Grâce au système Threat Matrix, les messages abusifs seront repérés, signalés, et leurs auteurs identifiés. Des sanctions pourront suivre : amendes, interdictions de stade, voire poursuites judiciaires en cas de menaces graves. Les données seront aussi partagées avec les fédérations pour une réponse coordonnée.
« Chaque joueuse et chaque officielle mérite de se sentir en sécurité et respecté », souligne Sally Horrox, la directrice du rugby féminin de World Rugby. « Ce nouveau service est un signal clair que nous ne tolérerons aucun abus et que nous nous engageons à créer un environnement où les femmes actives dans le rugby peuvent s’épanouir sans crainte.
« Le rugby a toujours été fondé sur le respect et le lancement du Service de protection sur les réseaux sociaux garantit que les intéressés devront rendre compte de leurs actes. »
They will leave everything on the field. And we need to keep it there.
To combat the rise in online abuse of the world’s top players and officials, we will be working with @signify at #RWC2025 to protect those on the field from social media hate. pic.twitter.com/WAYqpmXVfd
— World Rugby (@WorldRugby) April 24, 2025
Ruby Tui, star des Black Ferns et championne du monde, est bien placée pour mesurer les effets de cette exposition. Devenue l’une des figures de proue du Mondial 2021 (disputé en 2022 en Nouvelle-Zélande), elle compte aujourd’hui plus de 138 000 abonnés sur Instagram.
« Les réseaux sociaux ont été un levier énorme pour ma carrière, pour mon équipe et pour le rugby féminin », confie la Néo-Zélandaise. « Mais il y a toujours des gens qui balancent des commentaires horribles, souvent des personnes que je n’ai jamais croisées.
« Se dresser contre ça, c’est dire : “Non, ce n’est pas acceptable.” Je m’investis corps et âme pour que les gens se souviennent de cette Coupe du Monde. Pour moi, surtout dans mon sport, c’est un immense privilège d’y participer, et je pense que cela change les sociétés, cela change les générations. »
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