UBB - Northampton, finale aussi inattendue qu'alléchante
Ce sera donc Bordeaux-Bègles contre Northampton. Tout le monde (ou presque) avait anticipé une revanche de la magnifique et épique finale Toulouse – Leinster de l’an dernier. Mais ce sont finalement les outsiders qui vont se retrouver le 24 mai à Cardiff pour se disputer le trophée.
Outsiders, le qualificatif est un peu rude pour l’UBB, meilleure équipe de la phase de groupe et dotée d’une attaque flamboyante depuis le coup d’envoi de la compétition.
On pointait le manque d’expérience des Girondins face aux Toulousains, habitués de naviguer à de telles hauteurs et à empiler les titres. Encore une fois, on constate que ce club apprend vite et que les leçons des dernières années, en particulier l’humiliation subie en finale de Top 14 il y a bientôt un an, ont été retenues.
Le match perdu à domicile contre La Rochelle avait laissé penser que le pack bordelais n’était pas au niveau de son effrayante ligne de trois-quarts. Force est de constater que le pack a tenu le choc face à celui du Stade Toulousain, qui alignait pourtant sept internationaux français et Jack Willis.
Il y a bien eu quelques difficultés en mêlée fermée, mais les Girondins ont largement rivalisé dans la bataille au sol, portés par Maxime Lamothe, Pierre Bochaton ou Ben Tameifuna dès son entrée en jeu.
« On a gagné la guerre des rucks et c’est primordial pour s’imposer contre ce genre d’équipe », soulignait dès le coup de sifflet final Matthieu Jalibert, fier du travail de ses ‘gros’.
Quant à Peter Samu, il réalise pour le moment une fin de saison de haut vol. De quoi, peut-être, convaincre la direction du club de le prolonger, alors que la tendance était à un départ de l’Australien.
L’UBB a dominé cette demi-finale dans des proportions que l’on n’imaginait pas
Romain Ntamack a beau souligner qu’ « ils sont loin d’être au-dessus de nous », l’UBB a dominé cette demi-finale dans de proportions qu’on n’imaginait pas. Toulouse a beau avoir l’effectif le plus profond d’Europe, les absences ont fini par peser.
On avait déjà vu en 8e, puis en quart, que les ‘rouge et noir’ paraissent moins souverains. Si on ne peut pas tout résumer à l’absence d’Antoine Dupont, le jeu toulousain n’est pas le même avec ou sans le meilleur joueur du monde.
Ça passe encore quand un seul cadre manque. Mais avec Thomas Ramos, Peato Mauvaka et Blair Kinghorn en plus, Ange Capuozzo tout juste remis, et cela fait un tiers des titulaires habituels sur le carreau.
Le Leinster n’a pas l’excuse des blessés. Sure, trop sure de sa force après les démonstrations en 8e puis en quart de finale, la province irlandaise est tombée de très haut chez elle.
Leo Cullen regrettera sans doute longtemps la décision d’avoir mis Jordie Barrett sur le banc alors que le All Black évolue à un niveau stratosphérique depuis son arrivée à Dublin. Sa pige irlandaise ne va pas se terminer comme imaginé, même si le Leinster peut aller chercher le titre en United Rugby Championship. Ce qui serait son premier trophée depuis 2021.
Maigre consolation pour une équipe bâtie pour l’Europe mais dont le dernier sacre remonte à 2018, et qui voulait effacer les trois finales de rang perdues. C’est raté, et il faudra peut-être une vaste remise en question pour cette équipe et cet effectif qui cumule les coups d’arrêt.
Northampton porté par les trois nouvelles stars du rugby anglais
« Je ne sais pas quoi dire. La déception est immense », lâchait péniblement Caelan Doris à la fin de la rencontre, capitaine d’une équipe écrasée par ses propres attentes.
Cette défaite n’est toutefois pas illogique tant Northampton a bien joué le coup.
Portés par les trois nouvelles stars du rugby anglais – l’ouvreur Fin Smith, l’ailier Tommy Freeman et le flanker Henry Pollock – ou encore le sous-estimé N.8 sud-africain Juarno Augustus, les Saints ont inscrit cinq essais à l’Aviva Stadium.
Une pelouse que les Harlequins puis les Glasgow Warriors avaient quittée sans marquer le moindre point.
« On a beaucoup appris des deux matchs de Glasgow et des Quins, et la façon d’attaquer cette défense », a d’ailleurs informé Phil Dowson, le directeur du rugby de Northampton, à l’issue de la rencontre.
Le jeu offensif virevoltant des Anglais a conduit le Leinster à rater 30 % de ses plaquages, un chiffre dingue pour une équipe entraînée par Jacques Nienaber.
Cela va donner du travail à Yannick Bru et son staff, qui devraient donner la priorité à cette finale sur les dernières journées de Top 14. Et une sacrée finale, aussi inattendue qu’alléchante, indécise mais sans aucun doute passionnante.
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