Pour l'UBB, la finale est une chance d'acter son changement de statut
Fort d’une attaque flamboyante et d’une confiance grandissante, l’Union Bordeaux-Bègles a l’occasion d’acter son changement de statut en remportant un premier titre en dix-neuf ans d’existence, samedi à Cardiff en finale de Champions Cup contre Northampton.
Meilleure attaque de la compétition cette saison, portée par ses serial marqueurs que sont les ailiers Louis Bielle-Biarrey et Damian Penaud, l’UBB a créé un engouement autour du club né de la fusion de Bègles et du Stade bordelais, sans parvenir pour l’instant à franchir la dernière marche.
Régulièrement invités dans le dernier carré ces trois dernières années (trois demi-finales de Top 14, une de Champions Cup, une de Challenge Cup), les Girondins ont disputé leur première finale en 2024 en championnat, mais, lessivés par une longue saison, y ont subi une raclée historique contre Toulouse (59-3).
« L’année dernière, c’était vraiment un apprentissage, on a vu comment cela s’est terminé », rappelle le manager bordelo-béglais Yannick Bru. « Aujourd’hui, c’est une deuxième finale, on sent qu’on est plus légitimes, mais on n’a pas envie de se charger les épaules avec les attentes des autres. »
Cette « claque », selon les mots du pilier Jefferson Poirot, « a servi » au club. Avec un effectif mieux géré, contrairement à l’an dernier où plusieurs cadres ont joué la finale diminués, Bordeaux-Bègles « est en évolution. On a amélioré pas mal de choses tout au long de la saison », ajoute le pilier gauche.
L’UBB a gardé son jeu spectaculaire tout en mettant l’accent sur les tâches obscures
Pas épargné par les blessures ou les sélections avec le XV de France durant la saison, l’UBB a franchi sans encombre les périodes de doublons du Tournoi, et se présente cette fois au complet avant cette finale, avec le retour de joueurs importants comme le troisième ligne Tevita Tatafu ou le centre Nicolas Depoortere.
« On est mieux réglés »
Outre leur jeu spectaculaire, les Girondins ont également su se consacrer aux tâches obscures, comme contre le Munster en quart de finale, ou contre Toulouse en demie, écœurant les spécialistes toulousains comme Jack Willis ou Julien Marchand dans le jeu au sol.
« Niveau rugby, je trouve qu’on est mieux réglés », confirme Poirot. « On est en évolution, on a amélioré pas mal de choses tout au long de la saison. Sur les matchs importants, on a su être constants. »
Preuve en est, les joueurs de l’UBB ont affronté trois fois leur bourreau toulousain cette saison, pour trois victoires, dont une en demi-finale de Champions Cup (35-18). « On a passé étape par étape. J’ai en tête le coup de sifflet final contre Toulouse en demie, il n’y avait pas l’euphorie de la demie de Top 14 l’an dernier », assure Poirot.
Bru : « On n’a pas le loisir d’être trop confiants »
Face à Northampton, vainqueur surprise des Irlandais du Leinster, les hommes de Yannick Bru s’avancent donc avec confiance. Le match s’annonce spectaculaire face à des Anglais tout aussi joueurs, et portés par plusieurs jeunes joueurs sélectionnés avec les Lions britanniques et irlandais : Fin Smith, Tommy Freeman, Henry Pollock et Alex Mitchell.
« Northampton est une équipe qui nous ressemble pas mal dans le style de jeu », juge l’arrière Romain Buros. « Elle est capable d’être dangereuse dans tous les secteurs, elle est assez complète ».
Les Saints pourraient cependant payer cher certaines absences, dont celle du puissant troisième ligne sud-africain Juarno Augustus, point d’ancrage nécessaire au jeu aéré des Anglais.
Déjà annoncés perdants d’avance face à l’armada irlandaise du Leinster, les champions d’Angleterre en titre, 8es cette saison en Premiership, ne sont pourtant pas à prendre à la légère. « C’est une équipe qui a cette capacité de ne jamais rien lâcher, c’est rare qu’il y ait un break qui amène directement un essai », avertit Buros.
« Le club va dans le bon sens, est sur le bon chemin et tout le groupe et le management aussi restent convaincus qu’on peut prendre une grosse claque dans la figure, qu’on n’est pas à l’abri de ça, donc on n’a pas le loisir d’être trop confiants », assure Bru.
Avec quelque part dans la tête l’idée de faire « quelque chose de grand », selon Buros : décrocher un premier titre.
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