C’est une erreur qui collera longtemps à la peau du troisième-ligne de Bayonne Noa Traversier. Quasiment à la demi-heure de jeu, alors que la France mène deux essais (non transformés) à zéro, les Bleuets semblent en pleine confiance face à une équipe d’Irlande cantonnée dans ses 22, constamment sous pression, comme incapable de produire le moindre jeu.
La France lance une nouvelle attaque menée par l’ailier de l’UBB Jon Echegary, repositionné arrière sur cette rencontre, qui transmet au troisième-ligne Noa Traversier.
En face, personne, juste l’en-but à 15 mètres. Un boulevard est ouvert. Lorsque Traversier reçoit le ballon après qu’Echegaray a fixé deux défenseurs, Traversier est tout sourire. Il n’y croit pas : pour sa deuxième titularisation avec les Bleuets, il va marquer son premier essai. Il éprouve une joie immense qui se lit sur son visage.

Le sourire est tellement grand qu’il lui barre la vue, et il ne voit pas le rapide demi de mêlée irlandais Will Wooton qui arrive à fond et qui lui fait lâcher la balle à deux mètres de l’en-but. La boulette. Traversier s’est-il rendu bassement coupable de suffisance ?
Tout de suite, cette action a été qualifiée de « gros raté », même de « exceptionnel non-essai » par la Fédération Française de la Lose (FFL). Cette triste séquence restera dans les annales. Sur le banc, ses coéquipiers étaient hilares en revoyant les images sur grand écran.
Oh no, Noa Traversier. pic.twitter.com/kVpjXupuBu
— Ben Coles (@bencoles_) March 7, 2025
Mais juste après, c’est la douche froide qui a remis les idées en place à tout le monde car cette erreur a ouvert une période difficile pour l’équipe qui a vu un (lui-même), puis deux, puis trois joueurs finir sur le banc avant la pause. Si bien qu’à la fin, avec le score de 12-22 on se dit que la France peut se sentir chanceuse d’avoir eu une faible équipe d’Irlande face à elle.
En conférence de presse d’après-match, le manager Cédric Laborde est revenu sur cet épisode. On le sentait fulminer depuis son box dans les tribunes, on imaginait l’immense coup de gueule à la pause. Mais après le match, sans doute rassuré par la victoire et soucieux de préserver le mental de ses jeunes joueurs, le ton était plus calme.

« Faut savoir, c’est une petite anecdote entre les deux, parce que Noa, c’est pas du tout ce genre de joueur. C’est plutôt un taiseux, un guerrier », expliquait-il.
« Et le petit truc marrant, c’est que Jon et Noa viennent du même endroit, de Bidart. Ils ont commencé le rugby ensemble, dans le même petit club du Pays basque. Donc, quand Jon lui fait la passe, y a tout ça qui se passe en fait… C’est son pote, en équipe de France, qui lui fait la passe pour aller marquer.
« Après le match, quand je débriefe avec lui, il me dit : “Mais j’étais trop heureux que ce soit mon pote qui me fasse marquer !” Et c’est ça qui l’a un peu sorti du contexte, qui lui fait commettre cette erreur. Mais bon, ce n’est pas un coutumier du fait, c’est quelqu’un de très humble. Je pense que ça lui servira de leçon aussi. »
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