Le déplorable record que l'Australie aimerait bien éviter
C’est un triste record que l’Australie aimerait bien éviter en ce mois de novembre. Si elle ne se relève pas face à l’Irlande ce week-end, ni face à la France le 22, l’équipe de Joe Schmidt risque de terminer l’une des saisons les plus décevantes de son histoire avec une première tournée européenne sans victoire en quatre tests depuis près de 70 ans.
Après avoir déjà perdu contre l’Angleterre (25-7) et l’Italie (26-19), les Wallabies doivent impérativement relever la tête contre la troisième puis la cinquième nation au classement mondial pour éviter de devenir la première équipe australienne depuis 1958 à perdre quatre tests consécutifs en Europe et manquer de peu de finir dans le premier chapeau en vue du tirage au sort de la Coupe du Monde de Rugby 2027 prévu le 3 décembre.
Privés de Will Skelton, les Wallabies s’avancent lourdement diminués pour boucler une tournée d’automne déjà très mal embarquée. Le colosse de La Rochelle (2,03 m, 145 kg) ne rejouera pas avant la fin de la tournée. Touché à la cheville le week-end dernier en Top 14 contre Toulon, Skelton laisse un vide colossal dans le pack australien.
Et comme si cela ne suffisait pas, Carter Gordon a rechuté (quadriceps) face à l’Italie. James O’Connor a été appelé en renfort pour couvrir le poste d’ouvreur, mais dans un groupe usé par une saison à rallonge, les corps fatiguent.
« On a encore assez d’essence dans le réservoir », martèle pourtant le pilier Angus Bell. « Jouer pour les Wallabies, jouer pour son pays, c’est un immense honneur. Que ce soit la première fois ou la centième fois. Chaque semaine c’est génial, chaque semaine, c’est une nouvelle chance. Je suis là, j’ai 25 ans et je ne sais pas combien de tests il me reste à jouer. Chaque maillot porté, c’est un privilège. Il n’y a pas de meilleure motivation que de représenter son pays. On est prêts pour les deux prochaines semaines. On va tout donner pour redresser la barre. »
Le programme de la saison a été compliqué pour les Australiens avec trois tests contre les Lions britanniques, une double confrontation en Afrique du Sud, deux matchs contre les All Blacks, une série de cinq tests consécutifs pour l’instant. Quinze matchs en vingt semaines. La machine fatigue. Joe Schmidt l’a reconnu après la défaite à Udine (19-26) contre l’Italie. Mais Bell balaie l’excuse de la fatigue.
« Ce matin [lundi], c’était dur. Même quand on gagne, on a des discussions franches. Après notre victoire contre les Lions lors du troisième test, on s’est quand même dit les choses. C’est ça, être dans un environnement professionnel, avec des standards élevés. »
Face à eux samedi, l’Irlande, numéro 3 mondial, pourrait également aligner un XV remanié. Jamie Osborne est forfait (épaule), Mack Hansen (pied) et Stuart McCloskey (adducteurs) sont de retour dans le groupe. Andy Farrell annoncera sa composition jeudi, avec un œil déjà tourné vers le test contre l’Afrique du Sud le 22 novembre.