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Bilan de la France au Six Nations : anatomie d’un sauvetage

LYON, FRANCE - 16 MARS : Grégory Alldritt salue les supporters après le match du Tournoi des Six Nations 2024 entre la France et l'Angleterre au Groupama Stadium le 16 mars 2024 à Lyon, France. (Photo par Shaun Botterill/Getty Images)

Soyons honnête : peu de monde pariait que le XV de France terminerait dans le haut du tableau du Tournoi des Six Nations 2024. Les trois premières journées avaient été catastrophiques et le Midol titrait en Une : Anatomie d’une chute, en référence au film de Justine Triet, affirmant que « le XV de France de Fabien Galthié a perdu le fil de son jeu, de ses hommes, de son rugby en quatre mois ».

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Or, contre toute attente, c’est bien à un sauvetage auquel on a assisté alors qu’effectivement tout était perdu.

Mercredi 31 janvier : la relance

Ce jour-là, Fabien Galthié dévoile la composition de l’équipe qui affrontera l’Irlande deux jours plus tard en ouverture du Tournoi des Six Nations 2024. Avec les blessés (Gabin Villière, Anthony Jelonch, Emmanuel Meafou, Thibault Flament, Romain Ntamack, Jean-Baptiste Gros, Sipili Falatea, Pierre Bourgarit…), les absents (Dupont pour cause de Sevens) et le retour de deux joueurs qui avaient annoncé leur retraite un peu trop tôt (Uini Atonio et Romain Taofifenua), « on va présenter l’équipe de France la plus forte possible du moment. Ça fait deux mois qu’on le prépare, ce match », assure le sélectionneur.

Dix jours avant, le groupe de 34 joueurs avait débarqué à la résidence du XV de France à Marcoussis. « Ça a fait plaisir à tout le monde de se revoir parce qu’on était resté sur un moment quand même assez compliqué, assez difficile à digérer », confie Charles Ollivon qui, comme ses partenaires, n’a qu’une envie : se relancer.

Car France et Irlande se présentent dans ce Tournoi comme deux bêtes blessées après leur élimination brutale en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2023. « C’était très difficile pour chaque personne ici et pour moi, mon premier conseil, est d’utiliser cette énergie pour la victoire pendant le Six Nations », insiste l’Anglais Shaun Edwards, entraîneur en charge de la défense.

Si l’Irlande est stable, ce n’est pas le cas de l’équipe de France qui compte de nouvelles têtes dans le staff (Laurent Sempéré, Nicolas Jeanjean, Patrick Arlettaz) et dans le groupe (Nolann Le Garrec en tête mais aussi George-Henri Colombe, Emmanuel Meafou, Alexandre Roumat, Léo Barré, Nicolas Depoortère).

Vendredi 2 février : la tuile

Rencontre
Six Nations
France
17 - 38
Temps complet
Ireland
Toutes les stats et les données

La première tuile arrive quelques jours avant le match avec le forfait de Romain Taofifenua. Il est remplacé au pied levé par la sensation U20 dont on ne cesse de parler, Posolo Tuilagi, le jeune colosse de Perpignan (1,92m, 146 kg). Plus tôt cette semaine-là à Marcoussis, son papa Henry était venu offrir le cochon cuisiné à la manière traditionnelle des Samoa aux sociétaires du XV de France.

Mais ce match d’ouverture du Tournoi 2024 à Marseille ne va pas se passer comme espéré. La défaite 17-38 n’est pas seulement la plus lourde de Fabien Galthié en 45 matchs depuis qu’il est sélectionneur, mais aussi la deuxième plus grande défaite à domicile de l’équipe de France dans l’histoire du Tournoi. Triste première sélection pour Tuilagi et Le Garrec.

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De quoi plomber l’ambiance et doucher les espoirs dès le début. En plus c’est la fin du tournoi pour Reda Wardi blessé et Paul Willemse pour un rouge qui a forcé les joueurs à jouer à 14 pendant 80% de la rencontre. « Les Irlandais ont fait le match, nous on a joué à 14. Quant à l’analyse de notre prestation, on va déjà prendre le temps de la digestion », confie Fabien Galthié.

« On n’a pas l’habitude. On joue pour gagner tous les matchs et ça fait mal à la tête. Mais on a du caractère. On l’a prouvé par le passé. Mais ce soir, on se protège, on est entre nous. Ce n’est pas le moment de chercher des responsables », assène le néo-capitaine pour cette campagne, Grégory Alldritt.

Scotland France
Maxime Lucu (France) après le troisième essai encaissé par son équipe lors du Tournoi des Six Nations Rugby Championship entre la France et l’Irlande au Stade Vélodrome de Marseille, France. (Photo par Ramsey Cardy/Sportsfile via Getty Images)

Mardi 6 février : l’introspection

Une seule défaite – en fait la deuxième de rang en comptant le quart contre l’Afrique du Sud – et voilà que les critiques s’abattent sur le XV de France. La cuillère de bois est-elle envisageable ? Depuis que le Tournoi est passé à six nations (2000), la France a chuté dès le premier tour dans sept d’entre elles et n’a fini avec la cuillère de bois qu’une seule fois, en 2013.

L’absence d’Antoine Dupont, comblée sans certitude par Maxime Lucu, pèse et la pression s’accroit. « Même si on avait eu Antoine, le niveau de rucks qu’on a eu et la qualité des sorties de balle, ça aurait été compliqué pour lui aussi », estime le troisième-ligne François Cros.

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Le staff entreprend de recoller les morceaux pour préparer le deuxième match face à l’Ecosse. Tout au long de la semaine, le discours est le même : ce n’était qu’un match, il y en a cinq en tout. Fabien Galthié voit dans cet épisode « un grand bonheur que de retravailler sur l’analyse du match (…). » Un « bonheur » que tout le monde ne vit pas au même degré.

Ainsi Shaun Edwards s’agace face à la performance de l’équipe. « Nous n’avons pas joué aussi mal depuis quatre ans ! », tonne-t-il. « Au cours des quatre dernières années, on a gagné 75 %, 80 % de nos matchs. C’est la seule fois où j’ai l’impression que nous avons été en-dessous de nos standards. En tout : défense, conquête, jeu au pied, rucks, attaque, défense. C’était notre seule performance vraiment médiocre contre l’une des deux meilleures équipes du monde. » Comme discours de « grand bonheur », on a fait mieux.

Mais plutôt que de se taper la tête contre les murs, Fabien Galthié a une autre idée pour créer le déclic : casser des œufs… A Marcoussis, deux chefs étoilés sont invités à rencontrer les joueurs. Yves Camdeborde, un maître de la bistronomie, cette cuisine française simple mais magnifiée, et le très cathodique Christian Constant, jadis membre du jury de Top Chef. Camdeborde souligne que l’amour pour les gestes simples en cuisine reflète l’attitude nécessaire pour surmonter les défis difficiles. Cette leçon est incarnée dans un concours d’omelettes, rappelant la rigueur et la précision exigées dans le rugby. La recette sera appliquée à Murrayfield.

Samedi 10 février : la victoire à trois doigts

Rencontre
Six Nations
Scotland
16 - 20
Temps complet
France
Toutes les stats et les données

Galthié avait prévenu, du moment que son équipe gagne, « ça me va ». Même sans flamboyance face à l’Ecosse, « je coche ». Et c’est ce qui se produit en Ecosse. En difficulté et menée pendant 70 minutes, la France devra son salut à un banc conquérant qui lui permettra d’arracher la victoire à Murrayfield, 16-20.

Et encore, grâce à la vidéo. Alors que le chrono est dans le rouge, les Écossais semblent marquer, mais l’arbitre Nic Berry hésite après examen de la vidéo avant de refuser l’essai. « J’ai mis la main en dessous du ballon donc je savais qu’il n’y avait pas essai », affirme Posolo Tuilagi. « On se dit que, à trois doigts, le match et le sort sont différents. On passe d’une victoire compliquée à une troisième défaite d’affilée », abonde Louis Bielle-Biarrey. L’honneur est sauf mais le capitaine Alldritt est sorti blessé.

Galthié parle de « contenu parfait » au grand dam des observateurs et supporters qui notent un sérieux décalage entre la bulle de Marcoussis et la réalité. « En fait je me suis trompé », concèdera quelques jours plus tard le sélectionneur. « Quand je parle de contenu, je parle des hommes, je parle des vertus qu’on a, je parle du courage, je parle de solidarité, je parle de l’engagement. »

Bref, cette première semaine de repos du Tournoi arrive à point nommé pour faire redescendre la pression.

EDINBURGH, ÉCOSSE – 10 FÉVRIER : l’arbitre, Nic Berry, s’entretient avec Charles Ollivon (France) et Rory Darge (Écosse) lors du match du Tournoi des Six Nations 2024 entre l’Écosse et la France au stade BT Murrayfield, le 10 février 2024 à Édimbourg, en Écosse. (Photo par Stu Forster/Getty Images)

Mercredi 21 février : en plein doute

Le staff des Bleus n’a pas pris de repos, contrairement aux joueurs qui devaient recharger les batteries, mentalement et physiquement. Le défi reste immense. « On est conscient qu’il nous faut progresser sur beaucoup de points. Je découvre, je n’ai fait que deux matchs. De l’extérieur on a l’impression que d’un coup de baguette magique ça va aller d’un côté et de l’autre », relève Patrick Arlettaz, entraîneur en charge de l’attaque, un brin agacé.

« Après le match de l’Irlande, c’était déjà très ambitieux d’ambitionner une victoire en Ecosse. Il n’y avait qu’une victoire qui pouvait nous remettre sur de la marche en avant. Il faut faire mieux, oui, d’accord. Je sais. »

Les doutes ne sont pas dissipés à l’approche du match à Lille contre l’Italie, une équipe qui progresse à vue d’œil sous la conduite de son nouvel entraîneur Gonzalo Quesada, ancien du Stade Français. Pour remotiver ses troupes, le staff a la drôle d’idée d’inviter l’humoriste et animateur Mickaël Youn pour parler de son expérience.

« Je pense que je dois avoir un ratio de 30% de victoires pour à peu près 70% de défaites dans ma vie professionnelle », avoue-t-il. « Mais derrière un échec il peut naître des choses extrêmement créatives et extrêmement positives. »

Samedi 24 février : le nul à Lille

Rencontre
Six Nations
France
13 - 13
Temps complet
Italy
Toutes les stats et les données

Alors qu’Antoine Dupont permet à l’équipe de France de rugby à sept de décrocher le bronze à Vancouver puis l’or à Los Angeles une semaine plus tard, le XV de France s’enfonce encore un peu plus en concédant le nul face à l’Italie (13-13) ; le premier en 50 confrontations. Et là encore la France échappe miraculeusement à la défaite. Un souffle venu de nulle part sous le toit fermé du stade Pierre-Mauroy fait tomber le ballon du tee du buteur italien Paolo Garbisi qui n’a plus que dix secondes avant de taper la transformation de la victoire. Perturbé, il manquera sa cible.

Esteban Abadie vit sa première sélection, Jonathan Danty reçoit un rouge et Jalibert se blesse et met fin à sa charnière avec Lucu. « On a vécu pas mal de galères comme on peut le vivre aujourd’hui, mais je sais qu’on a su relever la tête et qu’on saura le faire dans le futur, dans deux semaines à Cardiff », commente Romain Taofifenua, alors qu’il reçoit sa 50e cape, en même temps que Cyril Baille.

« C’est un moment difficile, il faut toujours relativiser. On est l’équipe de France et on doit donner l’exemple », exhorte Fabien Galthié. « Nous allons nous relever. C’est un test de force et de courage pour nous et il faut le vivre à fond. »

Comme dit le proverbe : c’est quand on est au pied du mur qu’on voit mieux le mur. Ou encore cette fameuse chanson de Bill Deraime : « Pour remonter à la surface souvent vaut mieux toucher le fond ». Ça tombe bien, la France y est.

LILLE, FRANCE – 25 FÉVRIER : Paolo Garbisi (Italie) après avoir manqué un penalty victorieux de dernière minute lors du Tournoi des Six Nations 2024 entre la France et l’Italie au Stade Pierre Mauroy, le 25 février 2024 à Lille, en France. (Photo par David Rogers/Getty Images)

Lundi 4 mars : la bascule

Après une seconde semaine de repos, le Tournoi entre dans sa partie charnière avec encore deux rounds à jouer. Malgré son début de Tournoi chaotique, la France fait toujours partie des « probables » pour le titre, selon certains observateurs.

Pour cela, elle va devoir corriger un bon nombre de secteurs de jeu mais aussi sa discipline. « Ça fait trois matchs où on est pas mal en difficulté à ce niveau-là. Il faut rester disciplinés sinon ça devient beaucoup trop compliqué », remarque le trois-quarts centre Gaël Fickou (90 sélections) en conférence de presse, à quelques jours d’aller jouer au Pays de Galles.

Sous l’ère Galthié, la France compte traditionnellement toujours trois cartons jaunes et un carton rouge dans le Tournoi des Six Nations. Et après seulement trois journées, le ratio est déjà atteint avec trois jaunes et deux rouges. Un constat qui servira d’électro-choc ; pour le reste du Tournoi, le XV de France sera l’équipe la moins pénalisée.

La reprise est difficile. Staff et joueurs mettent les choses à plat pour repartir de l’avant. Les visages sont crispés et les sourires sont rares. « Vous dire qu’il y avait de grands éclats de rire sur ce début de semaine, ce serait mentir », confirme Patrick Arlettaz. Chaque joueur vide son sac ; les leaders sont face à Galthié. On parle cohésion, exigence, travail d’équipe.

« Mais une fois que les choses sont dites, que le match est débriefé, que les attitudes individuelles sont débriefées, on redevient des hommes et on mange ensemble », nuance William Servat, entraîneur en charge des avants. La semaine qui s’ouvre sera l’une des plus intenses de ces quatre dernières années.

« Je suis convaincu qu’à très court terme on sera redoutables et très durs à gagner », prédit encore Fickou. « Il va nous falloir cet exploit. On en a besoin d’un à chaque Tournoi et là, il va falloir le sortir ; je pense que Cardiff est l’endroit parfait », martelait Greg Alldritt dans le vestiaire de Lille après le match contre l’Italie. « On y va pour gagner, mais surtout, surtout, remettre notre honneur à notre place », insiste Thomas Ramos. Galthié fera appel au « cœur des hommes ».

Comme un rappel permanent, sur un des murs du vestiaire a été apposé un panneau : « le nous avant le moi ».

Dimanche 10 mars : l’étincelle

Rencontre
Six Nations
Wales
24 - 45
Temps complet
France
Toutes les stats et les données

Au lendemain de l’exploit de l’Angleterre vainqueur sur l’Irlande et de l’Italie triomphante sur l’Ecosse, c’est au tour de la France de faire basculer son Tournoi. Cette 4e journée est vraiment celle où tout se joue. « On cherche pas à briller, on cherche à faire briller le mec à côté pendant 80 minutes », lance Greg Alldritt juste avant de rentrer sur la pelouse.

Certes le Pays de Galles est un ton en dessous cette année, mais cette victoire record à Cardiff (45-24) coche toutes les cases. Les Français y ont sans aucun doute livré leur meilleur match de l’année, ponctué par la première sélection d’Emmanuel Meafou (qui fera le tour d’honneur du stade avec son fils de trois mois dans les bras), de Nicolas Depoortère, de Léo Barré et de George-Henri Colombe. L’avenir de cette équipe.

« Aujourd’hui, on s’est retrouvés », clame Charles Ollivon. « Rien qu’à voir les sourires quand on est sorti, ça en dit beaucoup », appuie Grégory Alldritt, de retour au capitanat. « Ces derniers temps, ça n’a pas été facile mais ce soir nous avons envoyé un message. Tout le groupe a pris beaucoup de plaisir, moi aussi », confie le demi de mêlée Nolann Le Garrec, auteur d’un essai et d’une chistera mémorable pour sa première titularisation en trois tests, digne remplaçant d’Antoine Dupont.

Staff et joueurs ont intégré trois ingrédients dans la recette pour gagner : le maintien de l’animation offensive, une meilleure organisation (notamment de la nouvelle charnière qui se révèlera en effet plus performante) et de la fraîcheur (l’entrée des finisseurs sera décisive dans les deux dernières rencontres).

« On est dans une période qu’on n’a pas vécue depuis cinq ans. Je vois le verre plein plutôt que vide. Je pense que ça va nous faire grandir et nous rendre meilleurs pour la suite », prophétise Fabien Galthié.

CARDIFF, PAYS DE GALLES – 10 MARS : Romain Taofifenua (France) célèbre avec Gaël Fickou (France) après avoir marqué le quatrième essai de son équipe pour obtenir le point de bonus lors du Tournoi Guinness des Six Nations 2024 entre le Pays de Galles et la France au Principality Stadium le 10 mars 2024 à Cardiff, au Pays de Galles. (Photo par David Rogers/Getty Images)

Jeudi 14 mars : la confirmation

Cette victoire à Cardiff a regonflé l’équipe avant la dernière journée et la réception de l’Angleterre pour le 111e Crunch. « On retrouve aussi notre public à Lyon et on a envie de leur donner beaucoup. On sait qu’on les a pas toujours rassasiés pendant ce Tournoi ; il y aura ce challenge-là », estime le capitaine Alldritt.

« Une victoire, sur le classement ça ferait quelque chose de sympa, mais ça n’effacerait pas, parce qu’il ne faut pas effacer. Les cicatrices font partie de la vie. Il n’y a aucune très grande équipe, comme l’est l’équipe de France, qui ne s’est pas construite sur des moments difficiles », nuance Patrick Arlettaz.

Après sept semaines de travail en commun, les fondations sont enfin en place et les automatismes sont présents. Pour la première fois, Galthié reconduit son équipe à l’identique.

Samedi 16 mars : le Tournoi sauvé

Rencontre
Six Nations
France
33 - 31
Temps complet
England
Toutes les stats et les données

Avec une journée de préparation en moins par rapport aux Anglais, les Français vont continuer sur leur lancée. « On refait ce qu’on a fait le week-end dernier. On n’a rien inventé depuis. On refait un max d’énergie », transmet Alldritt.

Et dès le coup d’envoi à Lyon, la pression du XV tricolore se fait suffocante sur les Anglais qui sont empêchés de produire le moindre jeu. Malgré un passage à vide au cœur du match où l’Angleterre passe 21 points sans en encaisser aucun, les Français continuent de remonter à force de sang-froid et de détermination, jusqu’à cette pénalité de Thomas Ramos qui offre la victoire 33-31 et la deuxième place dans le Tournoi.

« La pénalité à 800 000€ », titrera la presse, en référence au montant de la prime que touchera la Fédération Française de Rugby pour avoir terminé deuxième du Tournoi (2,8 millions d’Euros) et non troisième (2 millions d’euros).

LYON, FRANCE – 16 MARS : Thomas Ramos (France) pendant le match du Tournoi des Six Nations 2024 entre la France et l’Angleterre au Groupama Stadium le 16 mars 2024 à Lyon, en France. (Photo par David Rogers/Getty Images)

« C’est un beau Tournoi, un super Tournoi. On a vécu un Tournoi d’enfer. Au sens propre, comme au sens figuré », souffle Fabien Galthié juste après la rencontre. « C’était brûlant, tout le temps ; il n’y avait pas de répit. On était tout le temps sur la brèche. On était parfois sur la cime, parfois sur la tranche.

« Il fallait être solide et les gars ont été super solides. Je parle des joueurs, je parle du staff. A un moment, il fallait que nous aussi on apporte de la puissance quand on sentait que les gars en manquaient un peu, qu’ils doutaient, qu’ils étaient un peu chahutés. C’est ce qui me touche plus : quand les joueurs sont chahutés.

« Parce que si on les prend, on a envie de vivre des bons moments et pas des moments douloureux. On se sentait coupables avec le staff de vivre ces moments-là et on a tout fait pour que ça ne dure pas. Et eux étaient prêts aussi à faire en sorte que ça ne dure pas. On a vécu autre chose, mais c’était d’enfer. C’est pas mal, d’enfer. On est passé par tous les états d’âme. »

Si la France n’a pas remporté la Palme d’or comme l’excellent film Anatomie d’une chute, elle mérite amplement, elle aussi son Oscar de meilleur scénario original.

Six Nations

P
W
L
D
PF
PA
PD
BP T
BP-7
BP
Total
1
Ireland
5
4
1
0
20
2
France
5
3
1
1
15
3
England
5
3
2
0
14
4
Scotland
5
2
3
0
12
5
Italy
5
2
2
1
11
6
Wales
5
0
5
0
4
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F
FF 1 hour ago
The story of Romania's Mariana Lucescu: The Stejarii ‘Madame Rugby’

You’re welcome and sorry for the late reply.

could targeted investment by IRB/World Rugby and other have helped over the decades?

I think so. More money is always good and compared to other T2 Federations, although things aren’t perfect, the Romanian Rugby Federation did a good job managing it’s budget.

I think I saw T2Rugby tweeting that out of T2 nations funding around half goes to the 3 Pacific Islands which might be a bit of a waste considering how much coruption there is inside those Federations.


I had read there was a big exodus to France after professionalism which was a major blow, could investment at this critical juncture have kept more of those players, coaches, officials in place and reduced the damage?

It was a major blow for the local championship and the level of the local competition.

This was fixed in 2011 when the Superliga was created - a professional league with 8 teams. I think it had 10 in it’s peak. Having a pro league for a T2 nation is really good but now the issue is there are only 6 teams which means you don’t have a lot of matches during a season. It would’ve been great if there would be again 8 or 10 teams but I don’t see that happening any time soon.


However, for the national side, this exodus was really good. Even now we get benefits from it, although we don’t have as many players abroad, because kids of those players are playing at a higher intensity level in France - ex. Gontineac, Mitu.

8 Go to comments
S
Stalle li 4 hours ago
Debutant’s powerful start as Australia’s ‘youngins’ usher in new dawn

My partner and I had always been cautious investors, but like many others, we fell victim to an investment scheme that promised high returns in the cryptocurrency space. The company had a sleek website, a compelling pitch, and even endorsements from supposed financial experts. It all looked legitimate—until it wasn’t. One morning, as I checked our crypto wallet, my stomach dropped. The 350 ETH we had transferred was gone. The platform was suddenly inaccessible, support emails bounced back, and the so-called “investment managers” had disappeared. Panic set in. My partner, Lisa, tried to remain calm, but I could see the worry in her eyes. This was our hard-earned savings, and we had been scammed. Determined not to give up, we scoured the internet for help. That’s when we came across Galaxy Ethical Tech—a company specializing in ethical blockchain investigations and asset recovery. Their reputation was impeccable, and they had successfully helped many people retrieve lost funds from fraudulent crypto schemes. With nothing to lose, we reached out. Galaxy Ethical Tech assigned us a dedicated blockchain forensics expert, Daniel, who listened patiently to our story. He assured us that their technology could trace our stolen Ethereum across multiple wallets, even if the scammers had tried to obscure the transactions. Using advanced blockchain analytics and AI-driven tracing, Daniel and his team mapped out the movement of our ETH. The scammers had funneled the funds through multiple wallets and mixing services, but Galaxy Ethical Tech’s algorithms identified patterns in the transactions. Within 72 hours, they pinpointed where the stolen Ethereum had been consolidated. The next step was enforcement. Galaxy Ethical Tech collaborated with cybercrime authorities and blockchain security networks to freeze the identified wallets. They also leveraged their ethical hacking team to monitor real-time movements and prevent further laundering of the funds.Within two weeks, we received an email that made our hearts race. A significant portion of our 350 ETH had been recovered! Galaxy Ethical Tech coordinated with an exchange compliance team to ensure the funds were returned to our wallet. The relief was overwhelming. We had gone from despair to gratitude, all thanks to the ethical, transparent, and highly skilled approach of Galaxy Ethical Tech. Their AI-powered forensics, legal partnerships, and ethical hacking had saved us from a devastating loss.Today, Lisa and I are more cautious than ever in the crypto space, and we actively educate others on avoiding scams. But if there’s one thing we know for sure, it’s this: when technology is used ethically, it can do wonders—even reclaim what was thought to be lost forever.Galaxy Ethical Tech didn’t just recover our Ethereum. They restored our faith in the power of ethical innovation.contact them via Email: galaxyethicaltech@mail.comWhatsapp: +15072712442Telegram: Galaxy_ethical_tech

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J
JW 4 hours ago
Rugby down under could have hit high gear with Anzac Tests

I’d have loved to see Bledisloe Cup rugby on Anzac Day.

Yes, but by now you must realize you don’t hold common opinions, let alone can think for New Zealand rugby’s best interests.

The preparation of the All Blacks is timed to the minute and introducing a test match in the middle of the Super Rugby Pacific season has the potential to throw that carefully managed system into chaos.

I don’t think that should come into it, it’s a business decision when it comes down to it. First though, it hasn’t passed the “is it OK to do?” has it.

I get that surrendering the cup isn’t something the current crop of NZR staff and governors eye with any relish, but I’ll continue to argue that it would ultimately be good for our rugby.

That view would be an oxymoron in their (most peoples) eyes.

I’ll be interested to know what fans think of seeing the proposed Anzac Day clash scuppered. Like, genuinely interested.

I hadn’t been expecting anything, but that’s likely because if it was in the spotlight to expect something, I would have expected the status quo to come out on top like every other time.

But RA’s Bledisloe proposal gives us an opportunity to wonder about how sacred the timing of this competition is and whether we couldn’t reimagine how the season is configured.

Isn’t that being determined now in conjunctin with World Rugby/every other union?

Perhaps RA’s desire to start Anazc Bledisloes from 2026 was a bit premature. Maybe 2028 or 2030 would give everyone enough time to decide how the game can be accommodated.

It could be their is reason to change in that time frame, but why on Nations League years? More pointedly, shouldn’t it be every year?

the idea that the Bledisloe Cup could become Anazc Day’s marquee sports event

I could probably easily get out of the idea these sorts of days aren’t for sport/fun to take center stage. It’s a mentality I don’t think holds everywhere already. But I’m happy to follow what those that really do care about the day (never been a dawn service person) think.

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S
Stalle li 5 hours ago
Super Rugby Pacific's rebirth can finally restore the missing All Blacks edge

My partner and I had always been cautious investors, but like many others, we fell victim to an investment scheme that promised high returns in the cryptocurrency space. The company had a sleek website, a compelling pitch, and even endorsements from supposed financial experts. It all looked legitimate—until it wasn’t. One morning, as I checked our crypto wallet, my stomach dropped. The 350 ETH we had transferred was gone. The platform was suddenly inaccessible, support emails bounced back, and the so-called “investment managers” had disappeared. Panic set in. My partner, Lisa, tried to remain calm, but I could see the worry in her eyes. This was our hard-earned savings, and we had been scammed. Determined not to give up, we scoured the internet for help. That’s when we came across Galaxy Ethical Tech—a company specializing in ethical blockchain investigations and asset recovery. Their reputation was impeccable, and they had successfully helped many people retrieve lost funds from fraudulent crypto schemes. With nothing to lose, we reached out. Galaxy Ethical Tech assigned us a dedicated blockchain forensics expert, Daniel, who listened patiently to our story. He assured us that their technology could trace our stolen Ethereum across multiple wallets, even if the scammers had tried to obscure the transactions. Using advanced blockchain analytics and AI-driven tracing, Daniel and his team mapped out the movement of our ETH. The scammers had funneled the funds through multiple wallets and mixing services, but Galaxy Ethical Tech’s algorithms identified patterns in the transactions. Within 72 hours, they pinpointed where the stolen Ethereum had been consolidated. The next step was enforcement. Galaxy Ethical Tech collaborated with cybercrime authorities and blockchain security networks to freeze the identified wallets. They also leveraged their ethical hacking team to monitor real-time movements and prevent further laundering of the funds.Within two weeks, we received an email that made our hearts race. A significant portion of our 350 ETH had been recovered! Galaxy Ethical Tech coordinated with an exchange compliance team to ensure the funds were returned to our wallet. The relief was overwhelming. We had gone from despair to gratitude, all thanks to the ethical, transparent, and highly skilled approach of Galaxy Ethical Tech. Their AI-powered forensics, legal partnerships, and ethical hacking had saved us from a devastating loss.Today, Lisa and I are more cautious than ever in the crypto space, and we actively educate others on avoiding scams. But if there’s one thing we know for sure, it’s this: when technology is used ethically, it can do wonders—even reclaim what was thought to be lost forever.Galaxy Ethical Tech didn’t just recover our Ethereum. They restored our faith in the power of ethical innovation.contact them via Email: galaxyethicaltech@mail.comWhatsapp: +15072712442Telegram: Galaxy_ethical_tech

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S
Stalle li 5 hours ago
Aaron Smith and ‘three or four other All Blacks’ keen to play for AUNZ XV

My partner and I had always been cautious investors, but like many others, we fell victim to an investment scheme that promised high returns in the cryptocurrency space. The company had a sleek website, a compelling pitch, and even endorsements from supposed financial experts. It all looked legitimate—until it wasn’t. One morning, as I checked our crypto wallet, my stomach dropped. The 350 ETH we had transferred was gone. The platform was suddenly inaccessible, support emails bounced back, and the so-called “investment managers” had disappeared. Panic set in. My partner, Lisa, tried to remain calm, but I could see the worry in her eyes. This was our hard-earned savings, and we had been scammed. Determined not to give up, we scoured the internet for help. That’s when we came across Galaxy Ethical Tech—a company specializing in ethical blockchain investigations and asset recovery. Their reputation was impeccable, and they had successfully helped many people retrieve lost funds from fraudulent crypto schemes. With nothing to lose, we reached out. Galaxy Ethical Tech assigned us a dedicated blockchain forensics expert, Daniel, who listened patiently to our story. He assured us that their technology could trace our stolen Ethereum across multiple wallets, even if the scammers had tried to obscure the transactions. Using advanced blockchain analytics and AI-driven tracing, Daniel and his team mapped out the movement of our ETH. The scammers had funneled the funds through multiple wallets and mixing services, but Galaxy Ethical Tech’s algorithms identified patterns in the transactions. Within 72 hours, they pinpointed where the stolen Ethereum had been consolidated. The next step was enforcement. Galaxy Ethical Tech collaborated with cybercrime authorities and blockchain security networks to freeze the identified wallets. They also leveraged their ethical hacking team to monitor real-time movements and prevent further laundering of the funds.Within two weeks, we received an email that made our hearts race. A significant portion of our 350 ETH had been recovered! Galaxy Ethical Tech coordinated with an exchange compliance team to ensure the funds were returned to our wallet. The relief was overwhelming. We had gone from despair to gratitude, all thanks to the ethical, transparent, and highly skilled approach of Galaxy Ethical Tech. Their AI-powered forensics, legal partnerships, and ethical hacking had saved us from a devastating loss.Today, Lisa and I are more cautious than ever in the crypto space, and we actively educate others on avoiding scams. But if there’s one thing we know for sure, it’s this: when technology is used ethically, it can do wonders—even reclaim what was thought to be lost forever.Galaxy Ethical Tech didn’t just recover our Ethereum. They restored our faith in the power of ethical innovation.contact them via Email: galaxyethicaltech@mail.comWhatsapp: +15072712442Telegram: Galaxy_ethical_tech

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Stalle li 6 hours ago
The impact Townsend will have on Lions despite missing Farrell's team

My partner and I had always been cautious investors, but like many others, we fell victim to an investment scheme that promised high returns in the cryptocurrency space. The company had a sleek website, a compelling pitch, and even endorsements from supposed financial experts. It all looked legitimate—until it wasn’t. One morning, as I checked our crypto wallet, my stomach dropped. The 350 ETH we had transferred was gone. The platform was suddenly inaccessible, support emails bounced back, and the so-called “investment managers” had disappeared. Panic set in. My partner, Lisa, tried to remain calm, but I could see the worry in her eyes. This was our hard-earned savings, and we had been scammed. Determined not to give up, we scoured the internet for help. That’s when we came across Galaxy Ethical Tech—a company specializing in ethical blockchain investigations and asset recovery. Their reputation was impeccable, and they had successfully helped many people retrieve lost funds from fraudulent crypto schemes. With nothing to lose, we reached out. Galaxy Ethical Tech assigned us a dedicated blockchain forensics expert, Daniel, who listened patiently to our story. He assured us that their technology could trace our stolen Ethereum across multiple wallets, even if the scammers had tried to obscure the transactions. Using advanced blockchain analytics and AI-driven tracing, Daniel and his team mapped out the movement of our ETH. The scammers had funneled the funds through multiple wallets and mixing services, but Galaxy Ethical Tech’s algorithms identified patterns in the transactions. Within 72 hours, they pinpointed where the stolen Ethereum had been consolidated. The next step was enforcement. Galaxy Ethical Tech collaborated with cybercrime authorities and blockchain security networks to freeze the identified wallets. They also leveraged their ethical hacking team to monitor real-time movements and prevent further laundering of the funds.Within two weeks, we received an email that made our hearts race. A significant portion of our 350 ETH had been recovered! Galaxy Ethical Tech coordinated with an exchange compliance team to ensure the funds were returned to our wallet. The relief was overwhelming. We had gone from despair to gratitude, all thanks to the ethical, transparent, and highly skilled approach of Galaxy Ethical Tech. Their AI-powered forensics, legal partnerships, and ethical hacking had saved us from a devastating loss.Today, Lisa and I are more cautious than ever in the crypto space, and we actively educate others on avoiding scams. But if there’s one thing we know for sure, it’s this: when technology is used ethically, it can do wonders—even reclaim what was thought to be lost forever.Galaxy Ethical Tech didn’t just recover our Ethereum. They restored our faith in the power of ethical innovation.contact them via Email: galaxyethicaltech@mail.comWhatsapp: +15072712442Telegram: Galaxy_ethical_tech

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