Top 14 : la victoire qui relance Vannes et enfonce le Stade Français
Sous une pluie diluvienne et dans une ambiance électrique, le RC Vannes a réussi un exploit héroïque en s’imposant 33-28 face au Stade Français lors de la 15e journée. Ce match, entre les deux derniers du classement, était un véritable choc pour le maintien en Top 14.
L’enjeu était immense pour les Bretons, qui devaient à tout prix rester au contact de leurs adversaires directs. Réduits à 14 dès la 4e minute après l’expulsion de Francis Saili pour un plaquage dangereux sur Léo Barré alors qu’il captait un ballon dans les airs, les Vannetais ont fait preuve d’un courage exceptionnel, soutenus par un public survolté au stade de La Rabine.
« Je suis fier des gars, franchement ! Ils ont fait un drôle de match. Un match plein, dans l’engagement, dans la résilience, et même tactiquement. On n’a pas fait beaucoup d’erreurs. Dans un match avec autant d’enjeux, à 14 contre 15 et sous la pluie, marquer 33 points… C’est une sacrée performance ! Qui valorise leur travail et nos convictions », s’enthousiasmait le coach Jean-Noël Spitzer à l’issue de la rencontre.
L’ouverture du score rapide des Parisiens (pénalité de Zack Henry dès le coup d’envoi suite à une obstruction) doublé du carton sur Saili laissait pourtant présager un scénario compliqué pour Vannes, mais les Bretons ont immédiatement répondu, d’abord par un drop de Lafage (14e), puis par un superbe essai de leur demi de mêlée Ruru (28e) venu pousser le ballon de quelques centimètres là où son équipe menée par Gorrissen mourait sur la ligne.
Malgré l’égalisation de Sekou Macalou pour le Stade Français (l’arbitre n’a pas jugé que le ballon avait glissé), Vannes a repris l’avantage juste avant la pause avec un essai de Béziat suite à une cocotte conquérante face à un pack affaibli par l’absence de Macalou (carton jaune quelques secondes avant). À la mi-temps, les locaux menaient 23-13, contre toute attente.
Le tournant du match a eu lieu en seconde période, lorsque les Parisiens, malgré un regain d’énergie et deux essais de Nicotera (43e) après un maul et de Peyresblanques (58e) après une série de pick and go ont été incapables de capitaliser sur les nombreuses erreurs vannetaises.
L’indiscipline parisienne a coûté cher, notamment avec un carton jaune de Mikelidze (53e), suivi d’un essai de Gorrissen sur une pénalité rapidement jouée (55e). Lafage, auteur d’une performance quasi-parfaite au pied, a enfoncé le clou avec une pénalité à dix minutes de la fin dans un silence religieux, creusant l’écart et privant Paris d’un bonus défensif. L’expulsion de Baptiste Pesenti (67e) a donné plus de difficulté aux Parisiens qui n’ont pu faire mieux qu’une ultime pénalité tapée par Henry (74e).
La rencontre s’est déroulée dans une atmosphère unique, renforcée par la météo capricieuse. Les supporters vannetais, trempés mais passionnés, ont poussé leur équipe jusqu’à la dernière seconde. Avec cette victoire, le RC Vannes revient à portée de son adversaire dans la course au maintien (seulement 4 points d’écart), tandis que le Stade Français repart avec des regrets et une pression accrue pour la suite de la saison.
« J’ai trouvé les joueurs complètement investis. Contrairement à d’autres matchs où on a eu des temps faibles en accumulant les erreurs, cela n’a pas été le cas cette fois. Évidemment, nos sorties de camp n’ont pas été bonnes. Loin de là. Mais les joueurs ont fait preuve de résilience », commentait Spitzer.
Vannes encore dans la course au maintien
Juste avant la trêve de deux semaines, voici donc le RC Vannes relancé dans la course au maintien, “qui serait un exploit”, selon l’entraîneur de Vannes. « Mais au-delà de ça, il faut qu’on laisse vraiment une image très positive de notre équipe. On veut laisser un héritage, cette année. C’est la première saison du club en Top 14. On ne veut surtout pas être une équipe qui aura baissé les bras ou qui aura manqué d’ambition. C’est pour ça qu’à chaque fois, on essaie de se battre, de développer le meilleur rugby possible. »
A l’inverse, les Parisiens avaient de quoi ruminer. « On sait que maintenant on va avoir une fin de saison difficile à gérer avec le championnat du bas… on va avoir 11 journées avec 6 réceptions et 5 déplacements… », anticipait Laurent Labit, entraîneur du Stade Français.
« Il y a un travail dans les têtes à se préparer, à basculer dans un mode qui n’était pas forcément celui qui était prévu. On est dans un autre type de championnat, avec une pression différente. Une pression qui est plus négative que la pression positive de quand tu joues le haut du tableau. C’est un travail de fond sur le mental et le rugby. »
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