Que gagnent les équipes qualifiées en Champions Cup ?
La Champions Cup, comme la Champions League en football, arrive au stade des demi-finales. Cependant, contrairement à son homologue footballistique, la plus grande compétition européenne de clubs ne rémunère pas les équipes en fonction de leurs résultats. Explications.
Pas de primes directes
S’il est de coutume, dans les compétitions sportives professionnelles, de rétribuer les clubs selon leurs performances – ce qui a permis au Stade Brestois, via son beau parcours en Champions League, de compenser la perte financière à venir pour les clubs de football français à cause de la baise des droits télévisuels – la Champions Cup ne fonctionne pas comme cela en rugby.
Les sommes issues des droits TV sont réparties équitablement entre les trois ligues qui prennent part à la compétition, à savoir le Top 14, la Premiership et l’United Rugby Championship.
Il revient ensuite aux ligues de répartir ces fonds à leur guise à ses clubs.
Un modèle critiqué
Ce modèle présente toutefois un défaut non-négligeable. Comme l’explique le site Sportune, l’absence de primes directes représente un manque à gagner pour les clubs.
En effet, ceux-ci doivent souvent organiser des déplacements qui représentent un budget conséquent, notamment quand il s’agit de se rendre en Afrique du Sud.
Il s’agit également d’une manne que les clubs anglais, en difficulté financière, aimeraient récupérer tant ils doivent s’employer pour performer face à des équipes françaises aux budgets bien plus conséquents.
Trouver l’argent ailleurs
La clé pour les clubs est donc de trouver la parade pour faire fructifier ces matchs prestigieux. La première source de revenus est évidemment la billetterie.
Comme l’expliquait Brian Moore dans les colonnes du Telegraph en 2024, si ce « modèle socialiste » a pour conséquence négative pour les équipes d’être demi-finalistes à perte quand elles atteignent le dernier carré, il leur permet toutefois de toucher une part des recettes liées à la vente de billets de matchs.
Ces prestigieuses affiches offrent aussi une certaine visibilité pour les sponsors, comme l’expliquait Philippe Spanghero sur la chaîne YouTube de Sud Radio à la veille de la victoire du Stade Toulousain en finale contre le Leinster.
Si aller loin en Champions Cup ne génère pas de revenus directs de la part de l’EPCR, cela représente une belle plateforme pour les partenaires.
L’exemple parfait reste le Stade Toulousain : « La quasi-totalité de l’enveloppe EPCR attribuée au Top 14 va être redistribuée par la Ligue au Stade Toulousain », explique Spanghero. « C’est difficile d’estimer les montants, mais c’est entre 700 000€ et 1 million d’euros. »
« Il y a ensuite une partie de primes aux grands succès des partenaires, qui ont une part fixe à payer plus des sommes variables en fonction du parcours. Quand il y a de l’exposition en phase finale, les sponsors maillots bénéficient d’une médiatisation supplémentaire. C’est difficile à estimer, mais cela représente entre 200 000 et 300 000 € pour le Stade Toulousain. »
En somme, ce modèle est à double tranchant. D’un côté, l’idée d’une redistribution globale aux ligues est théoriquement bénéfique aux clubs de moindre envergure qui seraient lésés par une rétribution purement méritocratique.
Le souci reste que les ligues redistribuent ces fonds aux clubs les plus performants et que, de fait, le serpent se mord la queue.
De plus, l’absence de « carotte » financière peut être perçu comme un frein à l’ambition sportive. Un club engagé sur les deux tableaux – championnat et Coupe d’Europe – mais n’ayant pas un effectif assez dense pour être doublement compétitif pourrait facilement laisser filer la Champions Cup pour privilégier le championnat, potentiellement plus rémunérateur, chose dont ont été accusés les Saracens cette saison.
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