Pourquoi la Section Paloise avait fait le choix de ne pas taper de pénalités en début de saison
Le manager de la Section Paloise, Sébastien Piqueronies, tire le bilan d’une saison dense qui a vu Pau terminer dans le Top 8 et donc gagner sa place en Champions Cup la saison prochaine. Il faut remonter à la saison 2017-2018 pour avoir un aussi bon résultat.
Arrivé en 2021, le manager champion du monde deux années de suite avec les U20 (2018 et 2019) a redressé le club jusqu’à sa meilleure saison en huit ans. Pour autant, ce n’était pas aussi bien parti au début. Au terme de la phase aller, la Section pointait même à la 11e place après neuf défaites en 14 rencontres de Top 14.
Un paradoxe a longtemps interrogé les supporters. Pourquoi, alors que la Section comptait dans ses rangs le meilleur réalisateur de la saison avec Joe Simmonds (255 points à lui tout seul, sur les 682 de l’équipe), pourquoi diable le club ne tentait pas les pénalités quand elles se présentaient ?

« C’était une stratégie totalement assumée », révèle Piqueronies dans une interview bilan à La République des Pyrénées. Selon lui, c’était le meilleur moyen de renforcer son pack, l’expérience collective. Manger son pain noir ensemble pour mieux rebondir. Donc un mal nécessaire pour bien solidifier les premières lignes dans lesquelles figuraient de nombreuses nouvelles recrues.
« Dans nos fondations et notre construction, on a eu raison. C’est aussi ce qui nous a donné de l’expérience et de la force collective pour la suite », assume Sébastien Piqueronies. « Après, on a eu échec et mat sur une partie, celle du Racing (quatre défaites à la suite entre la 7e et la 10e journée, ndlr). Mais on se projetait sur le long terme pour durcir notre paquet d’avants, avoir confiance en lui, le sentir capable de provoquer des pénalités sur mêlée, de marquer sur pénaltouche alors qu’il a été grandement renouvelé.

« Nous avions beaucoup de recrues et elles ont évolué seules au monde sur un gros tiers de la saison, avec très peu de leadership car dans notre creux, nos quatre leaders identifiés (Rey, Auradou, Gorgadze, Whitelock) étaient absents en même temps. Par-dessus, il y a eu un nombre important de blessures, qui n’ont pas permis de faire de rotations ou de mettre de l’émulation dans le groupe.
« Le Top 14 est trop dur pour se permettre le luxe de subir tout ça aucune équipe ne peut supporter ces trois paramètres en même temps. On a simplement subi la réalité de son championnat au début. On n’a pas des kilomètres de marge il nous faut nos leaders au sommet de leur art, de la profondeur d’effectif et de l’expérience collective. Les quatre derniers matchs nous le montrent. Le reste, les défaites et l’indiscipline sur le premier bloc a découlé de ces manques de confiance et d’expérience collective.
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— Section Paloise Béarn Pyrénées (@SectionPaloise) June 8, 2025
« J’ai été déçu, triste et fatigué. Mais je n’ai pas douté car je connais la valeur intrinsèque de mon effectif. Je suis convaincu de sa qualité et je savais qu’on récupérerait nos hommes. Cette longue traversée difficile nous a paradoxalement donné de l’énergie, certains ont accéléré leur apprentissage. »
Au final, la Section Paloise est la deuxième équipe qui a le plus tapé de pénalités (62) et enregistré le plus grand total de points (61) en huit saisons… à seulement deux points des places qualificatives pour les barrages : l’objectif de la saison prochaine.