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Manaé Feleu : « On a un an pour perfectionner notre jeu »

Par Martyn Thomas
DUNEDIN, NOUVELLE-ZÉLANDE - 28 OCTOBRE : Manae Feleu (France) arrive au stade avant le match du WXV1 entre la France et les Wallaroos au Forsyth Barr Stadium le 28 octobre 2023 à Dunedin, Nouvelle-Zélande. (Photo par Hagen Hopkins - World Rugby/World Rugby via Getty Images)

Manaé Feleu a accompli un long parcours, à la fois au sens propre et figuré, au cours des deux dernières années. Si la capitaine de l’équipe de France féminine atteint ses objectifs, elle pourrait bien marquer l’histoire.

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Aucun joueur français, homme ou femme, n’a jamais mis la main sur un trophée de la Coupe du Monde de Rugby. Les Bleues sont tombées en demi-finale lors de huit des neuf éditions précédentes du tournoi majeur féminin.

C’est le sort qui leur a été réservé lors de la dernière Coupe du Monde de Rugby Féminin, jouée en Nouvelle-Zélande en 2022, se consolant avec une septième médaille de bronze sur le long vol du retour.

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Cependant, après avoir remporté une victoire historique contre les Black Ferns en Nouvelle-Zélande l’année dernière et terminé à nouveau à la deuxième place du Tournoi des Six Nations 2024, Manaé Feleu pense que la France est bien préparée à un an de Angleterre 2025, où l’équipe espère enfin décrocher la Coupe du Monde de Rugby.

« Je pense que nous sommes en bonne position », déclare-t-elle dans un entretien exclusif à RugbyPass. « Nous avons encore beaucoup de travail devant nous, mais on a un an pour perfectionner notre jeu et affiner l’équipe. »

BORDEAUX, FRANCE - 27 AVRIL : Morwenna Talling (Angleterre) est plaquée par Manae Feleu (France) lors du match du Guinness Women's Six Nations 2024 entre la France et l'Angleterre au Stade Chaban-Delmas le 27 avril 2024 à Bordeaux, France. (Photo par David Rogers/Getty Images)

« L’objectif est de décrocher cette Coupe du Monde. Je pense que toutes les filles de l’équipe sont prêtes à s’investir pleinement cette année pour que nous puissions donner le meilleur de nous-mêmes et présenter notre meilleur rugby lors de la Coupe du Monde l’année prochaine. »

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Manaé faisait partie de l’équipe de France qui a connu une défaite cruelle contre l’Angleterre dans le Tournoi des Six Nations, devant 58 498 spectateurs à Twickenham en avril 2023.

À l’époque, c’était un record mondial d’affluence pour un tournoi de rugby féminin. Cependant, après avoir vu ce record être battu lors des dernières journées du tournoi olympique de rugby à sept à Paris le mois dernier, la capitaine du XV de France féminin est encore plus motivée à l’idée de jouer devant un public encore plus important lors de la finale de la Coupe du Monde de Rugby féminin 2025.

« Je suis vraiment très excitée », confie-t-elle. « J’ai joué lors du match à Twickenham, où il y avait 58 000 personnes, et c’était incroyable. »

« Savoir que nous pourrions jouer devant encore plus de monde est vraiment motivant. J’ai hâte de voir encore plus de personnes se passionner pour le rugby féminin. »

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Être capitaine de l’équipe de France pour décrocher la Coupe du Monde de Rugby féminin serait la prochaine étape d’un parcours remarquable qui a conduit Manaé, ainsi que sa sœur Teani, d’un bout à l’autre du monde.

Bien que nées à Mâcon en Bourgogne, les frangines ont grandi sur la petite île du Pacifique de Wallis et Futuna, un territoire français qui a fourni au pays un nombre impressionnant et croissant de joueurs et joueuses de rugby.

Manaé et Teani ont toutes les deux fréquenté un internat en Nouvelle-Zélande avant de revenir en France métropolitaine, à Grenoble, pour terminer leur formation de joueuse.

En avril, Teani est entrée en jeu en deuxième mi-temps contre l’Italie, rejoignant ainsi sa grande sœur sur le terrain du stade Jean-Bouin pour réaliser un rêve de longue date. Sept jours plus tard, les deux sœurs étaient titulaires dans la victoire 40-0 contre le Pays de Galles, évoluant ensemble dans le même pack.

« C’était génial », se rappelle Manaé. « Jouer avec sa sœur en équipe nationale est quelque chose d’assez rare, je pense, donc c’est vraiment spécial.

« Nous avons toujours rêvé de jouer ensemble en équipe de France, et ce rêve s’est réalisé pendant le Tournoi des Six Nations. C’est donc un grand privilège.

« Nous avons travaillé dur pour atteindre cet objectif, et nous sommes très heureuses d’avoir pu jouer ensemble à ce niveau.

Manaé ne cache pas que Teani a réussi à mettre de côté toute rivalité fraternelle lorsqu’elle était capitaine de sa sœur.

« Je pense qu’elle comprend qu’elle doit respecter ce rôle quand nous sommes sur le terrain », ajoute-t-elle.

« Je ne crois pas avoir modifié ma façon de diriger l’équipe quand elle est dans l’équipe ou sur le terrain. Nous savons simplement que, lorsqu’on joue au rugby, il s’agit de rugby.

« Et une fois que nous sommes hors du terrain, elle peut être… on peut rire ensemble et profiter du moment. »

Alors que la deuxième édition du WXV se rapproche, Manaé Feleu se prépare à célébrer le premier anniversaire de sa nomination en tant que capitaine de l’équipe de France.

Elle dit avoir « beaucoup appris sur le leadership et la façon de gérer un groupe de filles » au cours de cette période et est reconnaissante du soutien des membres seniors de l’équipe.

Le numéro 8 de la France, Teani Feleu, offload le ballon alors qu'elle est plaquée par la numéro 8 du Pays de Galles, Georgia Evans, lors du match international de rugby à XV des Six Nations entre le Pays de Galles et la France au Cardiff Arms Park de Cardiff, dans le sud du Pays de Galles, le 21 avril 2024. (Photo by Geoff Caddick / AFP) (Photo by GEOFF CADDICK/AFP via Getty Images)

Bien que Manaé ait fait ses débuts internationaux en tant que remplaçante contre l’Angleterre en 2020, elle n’est devenue une pièce maîtresse de la deuxième ligne de l’équipe qu’au Tournoi des Six Nations 2023. À ce moment-là, elle n’avait accumulé que neuf sélections, dont quatre titularisations, lorsque les sélectionneurs Gaëlle Mignot et David Ortiz lui ont accordé leur confiance. Elle n’avait que 23 ans.

« Nous avons toujours Gaëlle Hermet, qui a été capitaine pendant longtemps en équipe de France, et elle a été l’une de celles qui m’ont soutenue durant cette transition. Nous avons quelques grands leaders qui m’ont vraiment aidée », explique-t-elle.

« J’ai encore beaucoup à apprendre. Mais le fait d’avoir ces filles à mes côtés m’aide beaucoup. Elles sont toujours là pour moi si j’en ai besoin et c’est vraiment réconfortant.

« C’était un peu intimidant parce que j’avais Gaëlle Hermet et d’autres grandes leaders comme Pauline Bourdon [Sansus] autour de moi. Je pensais qu’elles auraient été meilleures que moi dans ce rôle.

« Au début, ça a été un peu difficile de m’adapter à cette idée, surtout en sachant que la capitaine que j’avais connue en arrivant dans l’équipe était toujours là, mais n’était plus capitaine.

« La première chose que j’ai faite a été de parler à Gaëlle pour lui poser des questions sur la fonction, car elle a été capitaine très jeune (21 ans, ndlr). Je pense que, tout comme moi, elle a pris ce rôle assez tôt.

« On a discuté, et le fait de savoir que j’avais son soutien ainsi que celui d’autres leaders plus expérimentées m’a vraiment réconfortée. Ça m’a aidée à me sentir plus à l’aise dans mon rôle par la suite. »

L’équipe de France espère que sa capitaine pourra la guider vers une gloire sans précédent au cours de l’année à venir et enfin décrocher la tant attendue couronne de la Coupe du Monde de Rugby Féminin.

Cet article a été à l’origine publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Willy Billiard.

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