Mondial-2023 : les problèmes financiers et affaires toujours en cours
La Coupe du Monde de rugby en France s’est déroulée en 2023, mais plus d’un an et demi après, les organisateurs de l’événement n’ont toujours pas soldé de nombreuses affaires, avec des procédures aux potentielles lourdes conséquences pour le rugby.
Voici les différentes affaires qui ont plombé ou plombent toujours l’organisation de l’événement, alors que la Cour des comptes a dénoncé mardi « des défaillances majeures » de l’État et de la fédération française de rugby dans le contrôle de la mise en œuvre de la candidature.
« Alors qu’il était annoncé lors de la candidature un bénéfice minimal de 68 millions d’euros pour le développement du rugby en France, le résultat financier global de la Coupe du Monde de rugby 2023 serait au mieux, 18,5 millions d’euros et, dans le cas contraire, négatif à hauteur de – 13,9 millions d’euros », a estimé la Cour des comptes.
Redressement fiscal
En décembre 2024, le Groupement d’intérêt économique (GIE) en charge de l’organisation du Mondial-2023 de rugby s’est vu notifier un redressement fiscal et des pénalités de 20,7 millions d’euros. L’administration fiscale reproche au GIE l’application d’une TVA sous-évaluée pour des packages billet+voyage ou billet+hospitalités. L’actuel président de la fédération française de rugby, Florian Grill, arrivé à l’été 2023 à ce poste, estime que le paiement de la somme mènerait l’institution dans une situation de « cessation de paiement ».
La faillite de Daimani France
Pour gérer les ventes des hospitalités, le GIE s’est tournée vers la plateforme d’achat en ligne de billets d’hospitalité Daimani France. Mais la société a fait faillite juste après la Coupe du Monde après avoir raté plusieurs échéances de paiement, sans avoir payé plus de 11 millions d’euros qu’elle devait contractuellement.
La maison mère suisse a été condamnée en janvier 2024 par le tribunal de commerce de Paris à payer au GIE une somme correspondant au montant dû, mais la somme n’a toujours pas été récupérée.
Campus 2023
Le programme entendait former 2 023 apprentis dans les domaines du sport, de l’événementiel et de la sécurité et professionnaliser les acteurs du rugby. Présenté comme équilibré budgétairement, Campus 2023 a terminé en déficit de près de 16 millions d’euros.
« Son coût global (plus de 80 millions d’euros) et le coût total estimé par apprenti (62 838 euros) apparaissent substantiellement élevés, et si 1 297 jeunes ont pu bénéficier, avec succès pour la plupart, d’une formation diplômante et d’une expérience unique, le bilan en termes d’insertion dans l’emploi sportif paraît incertain », a jugé la Cour des comptes dans son rapport mardi.
Harcèlement moral
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour harcèlement moral à l’encontre de Claude Atcher à la suite de plusieurs articles de presse ayant entraîné plusieurs rapports des inspections et du comité d’éthique du GIP. Ceux-ci mentionnaient plusieurs dizaines de témoignages reprochant à l’ancien directeur général son style de management. Depuis le début, M. Atcher nie vigoureusement.
L’ancien directeur général a aussi été entendu sous le régime de la garde à vue en mai 2024, dans le cadre de l’enquête ouverte en octobre 2022 par le Parquet national financier (PNF) pour favoritisme, trafic d’influence, corruption, prise illégale d’intérêts et vente illégale de places.
Claude Atcher a lui attaqué le GIP devant les prud’hommes pour contester son éviction.
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