La Rochelle va-t-elle stopper sa chute infernale ?
Sur une pente dangereuse depuis plusieurs mois, dans la moindre victoire depuis début janvier, le Stade Rochelais espère conjurer le sort samedi face à Bayonne. Tout en gardant un œil dans le rétro.
La Rochelle est, au classement du Top 14, plus près de la zone de qualification que de la zone rouge. Mais ses dirigeants ont pourtant décrété l’opération maintien dès l’élimination en Champions Cup, conscients que la mauvaise spirale actuelle met le club en danger.
Le printemps européen, où ils ont tant brillé ces dernières saisons – finale en 2021, titres en 2022 et 2023 – n’a pas relancé la machine comme certains Maritimes l’espéraient. Battus à domicile sur la plus petite des marges par le Munster (24-25) en 8es de finale, ils n’ont plus désormais à se mettre sous la dent que le Top 14 où ils ont leur destin en main.
À six journées de la fin, les coéquipiers de Grégory Alldritt comptent quatre points de retard sur Clermont, 6e et dernier qualifiable, mais aussi huit et dix points d’avance sur le barragiste Perpignan et le dernier Vannes, qu’ils croiseront d’ici la fin de saison. Deux équipes qui tournent à une moyenne d’un peu moins d’une victoire tous les trois matchs.
Ces données pourraient inciter à l’optimisme, sauf quand on n’a plus goûté à la victoire – les internationaux français mis à part avec le Tournoi des Six Nations – depuis trois mois et demi, le 4 janvier face aux espoirs de Toulouse qui n’étaient pas passés loin de faire le coup de l’année à Deflandre (22-19).
O’Gara : « Plus on reste dans une spirale négative, plus ça devient compliqué »
« Plus on reste dans une spirale négative, plus ça devient compliqué », confiait le manager Ronan O’Gara, après la défaite face au Munster. « Il y a maintenant un focus : sauver le club pour la saison prochaine. C’est le but ultime », affirmait-il.
Avec quels leviers ? O’Gara ne semble pas encore avoir trouvé la recette magique. Toujours soutenu par son vestiaire, il a usé différentes stratégies pendant cette période compliquée, en étant virulent avec ses joueurs après certaines défaites, plus compréhensif après d’autres.
La perte de confiance est souvent le fruit de nombreux paramètres qui semblent dater pour certains. Le club à la caravelle a-t-il vraiment fait le deuil de cette finale de Top 14 perdue en 2023 sur le fil face à Toulouse (26-29), un essai de Romain Ntamack le privant alors d’un doublé historique ?
Autres points à considérer : le manque d’oxygénation du groupe sans apport de réel sang neuf. « Il n’y a pas beaucoup de changements dans l’équipe après ces deux saisons », constatait l’arrière sud-africain Dillyn Leyds après le Munster. Les principaux cadres, avancent en âge et sont moins souverains et impactants, notamment devant, ce qui faisait la force de l’équipe.
La victoire à Bath, seul match abouti cette saison
Cette saison, il est difficile de faire ressortir un match abouti même avec tout l’effectif, internationaux compris, tant les maux sont récurrents. On ne relève qu’un seul coup d’éclat, à Bath (24-20), leader de Premiership, en ouverture de la Champions Cup.
La rentrée dans le rang semble bel et bien actée. « On est vraiment dans le dur », a poursuivi Leyds, évoquant « un groupe blessé » mais « prêt » à relever ce nouveau défi.
« Cela va tester le caractère de notre groupe. On a toujours dit qu’on était soudés, qu’on aimait jouer pour le club. Maintenant on doit le montrer, ce qu’on n’a pas fait depuis longtemps », insistait l’ancien Springbok.
« Ça ne va pas se faire en claquant des doigts », prévenait pour sa part le 2e ligne Thomas Lavault.
Pour préparer au mieux la réception des Bayonnais (4es), les Rochelais sont allés au Cap-Ferret la semaine dernière pour un stage de cohésion. On en verra les résultats dès samedi.
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