Japon : vers une loi d’éligibilité fondée sur le « sang » pour limiter l'afflux de joueurs étrangers
Un projet de réforme des règles d’éligibilité dans la Japan Rugby League One (JRLO) pourrait provoquer des répercussions à travers toute la région Pacifique.
Selon un article du Sydney Morning Herald, la JRLO envisage, à partir de 2026, d’imposer qu’au moins huit joueurs présents sur le terrain possèdent des « origines japonaises », autrement dit du « sang japonais ».
Cette réforme marquerait un tournant radical. Elle viserait même les joueurs étrangers ayant obtenu la nationalité japonaise après une période de résidence, comme Warner Dearns ou Dylan Riley.
Malgré leur passeport japonais et leur sélection en équipe nationale, ils ne seraient plus considérés comme « Japonais » au sens des nouvelles règles, sauf s’ils totalisent un minimum de 30 sélections internationales avec les Brave Blossoms.
La volonté de resserrer les critères d’éligibilité témoigne d’un positionnement clair de la JRLO face à la diversité croissante de son équipe nationale, qui inclut de nombreux joueurs d’origine du Pacifique ou d’Europe. La Fédération japonaise (JRFU) afficherait ainsi son intention de renforcer l’identité japonaise de sa sélection.
Depuis une décennie, le marché japonais attire de nombreux joueurs internationaux de haut niveau — All Blacks, Wallabies ou Springboks — via des contrats à long terme ou des piges de quelques mois à un an.
Parallèlement, plusieurs jeunes joueurs prometteurs, recrutés dès l’âge de 20 ans, ont été intégrés aux clubs de League One dans l’objectif de les voir intégrer l’équipe nationale plus tard après quelques années de résidence.
Le marché français pourrait en profiter
Le Japon est également une destination historique pour les joueurs tongiens, qui rejoignent les universités japonaises avant d’intégrer les clubs professionnels, voire l’équipe nationale.
Cependant, l’introduction de cette règle dite « du sang » réduirait considérablement la demande de talents étrangers, limitant les débouchés pour les joueurs des îles du Pacifique.
Cette mesure pourrait profiter à l’Australie, à la Nouvelle-Zélande et aux nations du Pacifique, en freinant l’exode de leurs jeunes espoirs. En revanche, elle pourrait aussi renforcer l’influence du marché français, toujours très actif dans le recrutement.
À titre d’exemple, le recrutement par La Rochelle du jeune Australien Visesio Kite (16 ans), en provenance du Queensland, a récemment déclenché la colère de Rugby Australia, qui a saisi les instances officielles.
De même, Heinz Lemoto, troisième ligne des U18 australiens et espoir du rugby à XIII, a été approché par des clubs du Top 14, bien qu’aucun contrat n’ait été finalisé à ce jour.
Cet article a été publié en anglais sur RugbyPass.com et adapté en français par Jérémy Fahner.
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