La première fois que Galthié a croisé Borthwick sur le terrain
Steve Borthwick et Fabien Galthié n’ont joué l’un contre l’autre que deux fois en tant que joueurs. Et la première reste un excellent souvenir pour le futur sélectionneur de l’Angleterre qui signait la première de ses 57 sélections avec le XV de la Rose.
Nous sommes le 7 avril 2001 à Twickenham. Il est 14h30, heure locale, et le match se lance devant 72 500 spectateurs. Un mois avant, il était sérieusement question qu’on reporte ce Crunch pour cause d’épizootie de fièvre aphteuse qui touchait la Grande-Bretagne. L’Irlande avait déjà reporté trois matchs à l’automne : contre le Pays de Galles (décalé au 13 octobre), contre l’Angleterre (reporté au 20 octobre) et contre l’Ecosse (au 22 septembre).
En fait, sur ce Tournoi 2001, il n’y a que contre l’Italie (victoire 22-41 à Rome) et contre la France (victoire 22-15 à Dublin) que les Irlandais vont pouvoir jouer. Les autres rencontres sont menacées mais finalement maintenues. Le XV de France, qui va enchaîner deux défaites contre l’Irlande et le Pays de Galles (35-43) n’aurait pas été contre, pour se remettre en place.
Finalement, le match est maintenu, mais ne va pas bien se passer pour les hommes de Bernard Laporte…
A deux ans de la Coupe du Monde de Rugby en Australie, l’Angleterre de Clive Woodward a mis la main sur le Tournoi des Six Nations. En début de compétition, elle a mis 44 points au Pays de Galles (15-44), 80 à l’Italie (33-23), 43 à l’Ecosse (43-3) et se prépare à recevoir la France.
D’un côté celui qui terminera meilleur marqueur (Will Greenwood, 6 essais) et de l’autre le meilleur marqueur français Philippe Bernat-Salles (5 essais) à égalité avec l’Anglais Iain Balshaw. C’est sur cette rencontre que le demi d’ouverture Jonny Wilkison deviendra le meilleur marqueur de points de l’histoire de l’Angleterre, ses six transformations et ses deux pénalités lui permettant de dépasser la barre fixée par Rob Andrew (396 points).
A la fin du Tournoi 2001, à l’automne suivant donc, Wilkinson terminera meilleur réalisateur avec 89 points – Christophe Lamaison fera pâle figure avec ses 42 points.
Bref, le match s’annonce dense et peu de spécialistes donnent cher de la peau des Bleus. Pourtant, la première période montre un visage bien différent. Jouant sans complexe, les Français mènent 16-13 à la pause, frustrés toutefois par deux essais refusés après arbitrage vidéo.
“Oh that’s brilliant from Hill!”
Throwback to Richard Hill powering over in a 48-19 win over France in 2001 👏#FRAvENG | #EnglandRugbyThrowback pic.twitter.com/zZyDqkG15o
— England Rugby (@EnglandRugby) March 17, 2022
Stéphane Glas, Philippe Bernat-Salles et un Christophe Dominici étincelant multiplient les fulgurances, mettant à mal la défense anglaise. Will Greenwood a ouvert le score dès la 5e minute après une belle combinaison, mais Bernat-Salles lui a répondu en coin quelques instants plus tard (12e). Trois pénalités de Gérald Merceron ont ensuite permis aux Bleus de creuser l’écart, avant qu’un coup de pied de Wilkinson juste avant la pause (37e) ne ramène l’Angleterre à trois points.
Mais le retour des vestiaires va être sanglant et les Français vont se prendre la marée, d’abord avec un essai en solo de Richard Hill (43e). Après un drop de Merceron (51e), Balshaw a répondu en redonnant huit points d’avance à son équipe (53e). Dominici, encore lui, a cru réduire l’écart en débordant sur la gauche avant de transmettre à Xavier Garbajosa, mais l’arbitrage vidéo a une nouvelle fois annulé l’essai français. Pour la troisième fois.
Un triste record de la pire défaite qui va tenir 18 ans
Éprouvée par le rythme imposé par les Anglais, la France va finir par céder complètement. Jason Robinson initiera une action conclue par le talonneur Phil Greening (62e), avant que Mike Catt (69e) et Matt Perry (74e) ne viennent alourdir l’addition en fin de match : 48-19.
Avec 29 points d’écart, ce sera la pire défaite des Français face à l’Angleterre… jusqu’à ce qu’ils nous mettent 36 points de plus le 10 février 2019 à Twickenham (44-8). Ok, on remettra les pendules à l’heure en 2023 en leur infligeant un 53-10 chez eux, soit 43 points d’écart. Pas moins.
Sur cette rencontre de 2001, le deuxième-ligne très prometteur de Bath Steve Borthwick n’aura tenu que trente minutes avant de sortir sur blessure et de revenir pour les deux dernières minutes, tandis que Fabien Galthié aura joué toute la rencontre.
Les deux hommes partageront le terrain une deuxième fois en tant que joueur plus de deux ans plus tard. Le 30 août 2003 à Marseille en match de préparation à la Coupe du Monde de Rugby. Cette fois, la France l’emportera 17-16, contre l’équipe qui est considérée comme “la référence mondiale” et qui sera sacrée championne du monde l’automne suivant.
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