Maxime Lucu et Matthieu Jalibert, charnière en or
Maxime Lucu désigné homme du match, Matthieu Jalibert décisif sur deux essais et deux rucks : Bordeaux-Bègles a pu compter sur sa paire internationale pour décrocher sa première étoile européenne aux dépens de Northampton (28-20) à Cardiff.
Dans ce choc final aux allures de petit Crunch, ils étaient attendus face à la charnière du XV de la Rose, Alex Mitchell – Fin Smith et ils ont sorti le grand jeu, malgré quelques petites fautes de goût sans conséquences.
« Lucu, c’est le patron », entend-on régulièrement du côté de Moga, le centre d’entraînement de l’UBB, comme du côté de Chaban-Delmas, son terrain de jeu, comble tous les quinze jours et où le public lui a dédié un chant.
« C’est l’âme de notre équipe, de notre club », disait encore l’entraîneur des trois-quarts Noel McNamara vendredi. « C’est un joueur de très, très haut niveau. Il a déjà fait quelque chose de vraiment spécial cette saison, pendant le Tournoi avec l’équipe de France. »
Quel destin pour le Basque, formé à Biarritz et qui n’a découvert le Top 14 qu’à 26 ans, que de se trouver sous le toit fermé du Millennium en ce samedi radieux pour l’Union.
Gestionnaire hors pair avec un coup de pied de pression ou d’occupation sans trop d’égal en Europe, Lucu a dirigé de main de maître ses hommes dans l’arène de Cardiff, associé à Jalibert, devenu son ami au fil des années, son allié dans la montée en puissance de l’UBB.
Pour Jalibert, les finales se suivent mais ne se ressemblent pas. Heureusement, après le destructeur 59-3 encaissé à Marseille face à Toulouse en clôture du Top 14 la saison dernière, qu’il avait abordé « clopin-clopant. »
Là, avec tous ses moyens qui ont fait des ravages en demi-finale face à ces mêmes Toulousains, Jalibert a sorti un nouvel acte fondateur, en première période notamment qu’il a éclaboussée de sa classe.
Voir cette publication sur Instagram
Jalibert, voleur de ballon
« Matthieu, c’est le type de numéro 10 avec qui tu as envie de jouer », rappelait Lucu avant le match. « C’est quelqu’un qui attaque énormément la ligne, qui essaie de trouver des solutions sur n’importe quelle action, qui diversifie son jeu en permanence. »
Ses coups de pied par-dessus, sa marque de fabrique, n’ont pas eu le rebond ou la distance escomptée. Mais il s’est évertué à faire vivre le ballon à la main et la manière dont il s’est sorti de son slalom latérale au milieu de la défense des Saints pour offrir un essai à Adam Coleman (21e), d’une subtile passe en cloche gagnante, en dit long sur le poids qu’il a dans l’équipe girondine.
Décrié pour sa défense, on l’a découvert en voleur de ballons, dans un ruck avec Henry Pollock, le meilleur gratteur de la compétition, et Ed Prowse, sur le râble, duquel il a pu extraire le ballon pour le doublé de Damian Penaud (37e).
Moins en vue après les citrons, à l’image de l’ensemble des acteurs – 40 points inscrits à la pause, 8 après – il a, avec Lucu, assuré la gestion du jeu, sans fioriture ni fulgurance.
À ces deux tauliers, il faut évidemment associer la défense girondine, imperméable après la pause malgré l’abatage de la troisième ligne anglaise, et Damian Penaud, au repos depuis trois semaines en raison d’une cheville douloureuse, qui a porté son record d’essais dans l’épreuve à 14 sur une saison. L’autre grand artisan du triomphe de l’UBB cette saison.
Vous souhaitez être parmi les premiers à vous procurer des billets pour la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie ? Inscrivez-vous ici.