Les Hugo (Camacho et Aubry) à la charnière du Portugal
« On nous appelle ‘Hugo Uno, Hugo Dos’ », rigole Hugo Aubry (21 ans), demi d’ouverture de Rouen Normandie Rugby (Pro D2) et qui compte déjà quatre sélections comme titulaire avec le Portugal pour avoir été aligné à chacune des sorties de Os Lobos dans le Rugby Europe Championship 2024.
Avec le demi de mêlée de l’Aviron bayonnais Hugo Camacho (19 ans, 4 sélections dont trois comme titulaire), il forme une charnière redoutable qui a appris à fonctionner ensemble en quelques semaines seulement.
« On a la chance de s’être déjà retrouvés en Espoir. Il jouait à Bayonne et moi à La Rochelle et on est un peu de la même génération ; j’ai juste un an de plus que lui », explique Hugo Aubry.
« On s’entend très bien, on parle français couramment donc dans le jeu, entre nous, c’est beaucoup plus facile. »
Avec les Hugo, le Portugal possède le meilleur marqueur d’essais et le meilleur marqueur de points de la compétition, chacun avec un style propre. Hugo Camacho est réputé pour la précision de ses passes et sa vitesse, tandis que Hugo Aubry est d’un naturel calme et un buteur sérieux.
Arrivés dans la sélection portugaise par le bouche-à-oreille
« Je suis né en France, mes grands-parents sont des émigrés portugais de Madère. Ça s’est fait comme ça », raconte Hugo Camacho. « J’en ai parlé un peu. Je suis originaire de Soustons et Chico Fernandes, l’ancien pilier du Portugal est de Soustons aussi. Il y a eu du bouche-à-oreille et j’en suis venu à jouer pour le tournoi. »
Hugo Aubry enchaîne : « J’ai pas mal joué cette année en Pro D2 et mon manager, Sébastien Tillous-Borde, connaissait très bien le préparateur physique Olivier Rieg et ça s’est fait comme ça. Sur les matchs que j’ai pu faire en Pro D2, le lien s’est fait rapidement. Ma maman est Portugaise et je suis né en France. »
Lors de la finale du Rugby Europe Championship dimanche 17 mars à Jean-Bouin, les deux seront donc un peu chez eux.
« Ça va être quelque chose d’exceptionnel. Je ne pensais pas il y a deux mois que j’allais jouer une finale de championnat d’Europe, en plus à Paris contre la Géorgie. C’est un énorme plus. Pour moi qui suis Français de naissance, c’est symbolique de jouer une finale en France », sourit Camacho.
« En plus, étant né en France, même si on a choisi de jouer pour le Portugal, on joue un peu chez nous ; il y a un côté symbolique qui est présent », abonde Aubry.
Sous la direction de Daniel Hourcade
Les deux ont été vite mis dans le grand bain sous la direction de Daniel Hourcade, l’ancien stratège des Pumas, placé à un poste provisoire de sélectionneur du Portugal par World Rugby, le temps que la fédération trouve un digne successeur à Patrice Lagisquet.
« C’est un très bon entraîneur qui nous apporte beaucoup, qui a connu le niveau international. Ça nous apporte vraiment beaucoup surtout à nous, les jeunes, et surtout nous, les Français. Pour ce qui est des lancements de jeu, des combinaisons, c’est plutôt positif au vu du nombre d’essais qu’on a marqués depuis le début du tournoi », remarque le demi de mêlée de Bayonne.
« Chaque semaine on établit de nouvelles stratégies pour les matchs et les équipes que l’on rencontre. Pour l’instant, on peut dire que tout paye à chaque fois. Il y a une bonne entente et pour l’instant ça matche très bien », assure de son côté l’ouvreur normand.
Des conditions d’entraînement optimales
Lorsque le talonneur de légende Mike Tadjer avait commencé à s’entraîner avec le Portugal au tout début de la campagne pour la Coupe du Monde de Rugby 2023, il avait essuyé les plâtres du professionnalisme.
« Quand j’ai commencé, c’était digne de Fédérale 3. Que ce soit en termes d’entraînement, d’intensité, de structure… », raconte-t-il dans le Bastashow.
« On s’entraînait à 21h. C’était très compliqué. Pendant un moment j’ai arrêté d’y aller à cause de ça. Sportivement c’était compliqué. Tu passes d’un rythme pro à ça. Et quand Patrice (Lagisquet) est revenu, il m’a rappelé, il a mis les bases et ça a été une aventure incroyable pendant quatre ans avec des hauts et des bas, pour finir avec un très haut avec la Coupe du Monde. »
Les Hugo sont arrivés après, dans un cadre bien installé. « Franchement, j’ai de la chance d’arriver dans cette génération où maintenant il n’y a plus trop de différence entre le club et la sélection », confirme Hugo Aubry.
« C’est le même cadre d’entrainement. On s’entraîne le matin, on a la muscu pareil qu’en club, les GPS data qui permettent de bien nous aiguiller… c’est devenu très professionnel maintenant. Le rugby moderne, j’ai toujours connu ça ; ça ne me change pas trop de ce que je faisais au Stade Rochelais ou à Rouen cette année. »
28e match contre la Géorgie
Les deux jeunes Hugo sont arrivés dans l’aventure Os Lobos après un parcours historique du Portugal à France 2023. Ils se souviennent de ce match de poule qui s’est soldé par un nul (13-13) face à la Géorgie, leur adversaire de la finale du Rugby Europe Championship le 17 mars.
« Il y a une pénalité de la gagne pour le Portugal qui est malheureusement loupée », regrette Aubry. « J’étais devant ma télévision, chez moi. C’était un grand moment, sachant que le Portugal a la pénalité de la gagne et ils peuvent gagner ce match. Ça arrive, c’est comme ça. Ça reste un match où il n’y a eu ni victoire, ni défaite. Je rêvais d’y être », ajoute Camacho.
Les deux équipes se connaissent très bien pour s’être disputé le sommet de l’Europe sur plusieurs décennies. Sur 27 rencontres, le Portugal en a remporté quatre seulement, dont la première en 1997, puis une par an entre 2003 et 2005. Cela fait donc 19 ans que les Lelos semblent intouchables.
« Le dernier résultat était un match nul, c’est pas ça qui nous inquiète le plus. On sent qu’on est proche de ce niveau-là. Après, ça reste une finale de championnat d’Europe. La Géorgie, c’est une équipe rude qui est très solide, dure à l’impact. Je pense que derrière nous avons de meilleurs joueurs, mais il va falloir déjà passer par devant. Les avants sont en train de préparer un gros match au vu de qualité de leur entraînement », analyse Hugo Camacho quand Hugo Aubry y voit « une belle confrontation » à venir.
L’héritage de la Coupe du Monde de Rugby 2023
Sur leurs épaules, ils ont cette responsabilité de continuer à faire briller le beau jeu portugais, ce qui semble bien parti depuis le début du Rugby Europe Championship 2024.
« Quand on a joué la demi-finale face à l’Espagne, il y avait beaucoup de monde, entre 9 000 et 10 000 personnes (victoire 33-30 le 3 mars). Pour le rugby portugais, c’est impressionnant. On l’avait vu déjà dans notre premier match en Belgique. Quand on a perdu (10-6), on avait l’impression que les Belges étaient champions du monde. Ça veut dire qu’on commence à être une grosse équipe, déjà au niveau européen, on commence à prendre un peu de grade et c’est sûr qu’il va falloir montrer que la Coupe du Monde ce n’était pas une question de chance ; c’était vraiment fait exprès. Les joueurs gardent la tête froide, ils savent d’où ils viennent », explique Hugo Camacho.
« Moi, je ne dirais pas que je ressens cet héritage en termes de pression, je le ressens plus en termes de responsabilité, d’envie de bien faire, de continuer sur cette lancée, la hargne », insiste Hugo Aubry.
Le début de l’aventure
Depuis la Coupe du Monde, le rugby est regardé au Portugal et le Portugal est regardé dans le monde. Même les Springboks sont intrigués au point d’inviter l’équipe à un test en juillet.
« J’ai envie de tout faire pour être sélectionné. Des gros matchs comme ça, c’est peut-être qu’une fois dans une vie. Il y aura aussi une tournée en novembre, comme toutes les grosses nations. On est 15e au classement mondial. Et si on gagne ce championnat, on passera je pense une ou deux places », assure le demi de mêlée de Bayonne.
L’enjeu est donc grand et les Hugo ne sont qu’au début de l’aventure. Même s’ils affirment, en bons sportifs, prendre les matchs les uns après les autres, ils n’en demeurent pas moins que dans un coin de leur tête l’ambition est de faire mieux que leurs aînés en vue de l’Australie en 2027.
Et ce parcours commence maintenant.
Comments on RugbyPass
Saints obviously didn’t get the memo, or needed an ego boost?
1 Go to commentsReturning to the Chiefs would be another good change that could only put him into a better position to succeed in black
6 Go to commentsSimply outrageous and demonstrably false to say Finau’s tackle on Lynagh was “2 seconds late” In reality it was probably 0.5 seconds after he passed the ball. If you carry the ball at speed to within 5m of the defensive line you can expect to get tackled. Finau could have pulled out of it and not absolutely flattened him for sure, but there was going to be contact either way. He seems like a high risk selection at the moment, but there is no one else like him in NZ at the moment. His big tackles make the highlight reels but he is also a great athlete, very fast for such a big man, spent most of his days at lock so also very strong in the line out.
21 Go to commentsYes, Finau looks like the best option. Blackadder is not big enough for an international 6 - he should join the queue at 7. Frizzell had the power and heft and line-out height to play lock, so maybe that is where the ABs should be looking, not at a 7 who’s not big enough for 6, but at a lock who might have the agility to play 6, like Scott Barrett, or… Natai Ah Kuoi, who absolutely fits that bill, but seldom gets to play 6 because the Chiefs have so many loosies.
21 Go to commentsPaul Quinn was a National MP.
6 Go to commentsNo need to worry about losers’ mentality hysteria from Australia. Finau has all the attributes, I don't recall a high or no arms tackle from him, and his timing has been controlled very well since the round 3 Lynagh tackle. It's an easy decision for Razor, the only question is who should back him up from the bench. He can't be overworked like Squire was in his first full season.
21 Go to comments“Reds coach Les Kiss saying later: “I think every player has the right to feel safe.” Maybe Rugby is the wrong sport for people who want to feel safe..?
21 Go to commentsNot sure what the context was, but the highlights showed one scrum against Aussie where the baby Blacks were going backwards at a pace. The pack has been the issue since 2017, so they might be in for another reality check soon. This tournament should really have been two rounds, would have learned a lot more.
1 Go to commentsPeter Lakai has a ‘lot of size’? Since when? To Kirifi maybe. I think Laidlaw clearly saw he’s too small for 6 or 8, so plonked him at 7. Has potential to be Ardies understudy in black for 7.
6 Go to commentsDalton for skipper?
16 Go to commentsOh he's ‘Irish qualified’ isn't that convenient. If Ireland get any more Kiwis (and Aussie) in their backline they might need to run out in green and black kit soon. How is the supposed best rugby system in the world in need of trawling for journeyman Kiwi players?
2 Go to commentsCallum Grace is playing well now that he's finally back in his best position. But given it was Razor who somehow thought Grace was dynamic enough to be a No8 when he's clearly not, Im not sure he’d backtrack on that. Finau is risky with his style, and there's almost no point picking Blackadder when he can’t stay on the field more than five minutes.
21 Go to commentsThe team on paper has more supposed ‘stars’ than a lot of the sides they’re losing to. They’ve got the Razor-blues and aren't playing for Penney. He should jump before he's pushed.
1 Go to commentsProof. That if you lay dramatic instrumental hip hop music over a video of a skinny pale white kid running an unopposed zig zag on a training ground filled with rookies - it’ll look next-level epic!
13 Go to commentsIf they win the challenge Cup then it will have all been worth it. If they don’t, then maybe he should go. Lots of ppl seem to think very highly of him as a coach, but maybe he would be better working under someone. Any top sides looking for forwards coaches rn?
1 Go to commentsJason Ryan knows his craft as forwards coach and I'm sure he’ll hold sway with Scott Robertson of who he feels worthy of selection…his credentials validated when he put a 7xcaps between them front row...Ethan, Samisoni and Lomax on Ellis Park…Go the AB's…
21 Go to commentsFascinating. I’m optimistic about a team coached by Schmiddy, Cron and Parling
14 Go to commentsI think if Blackadder is fit, he has to be in the team. If he isn’t, Finau would be good, and I always thought Akira deserved more of a crack at it. I think he looked better than ppl gave him credit.
21 Go to commentsThanks again Nick and interesting comments from Parling about his lineout preferences. Bearing in mind what Schmidt has said about prioritising Oz based players initially we may not see Skeleton until the EOY trip to Ireland and the UK. To me that suggests that Cale has to be ready by then. In the meantime we get 3 jumpers by having 2 jumping locks and a Wright/Swinton/Holloway/Leota type of guy at 6. I think that he (Parling) would do well to coach Valentini and Wilson to jump more. Surely they could learn more about this?
14 Go to commentsdo what the ABs normally do and cruise around the South Pacific to cherry-pick the contenders
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