Aurélie Groizeleau toujours guidée par la passion
Le 8 mars dernier, on célébrait la journée internationale des femmes. Pendant que des millions de personnes à travers le monde marquait l’événement, Aurélie Groizeleau passait un jour semblable à une autre au boulot, en supervisant le match de Pro D2 entre Colomiers et Mont-de-Marsan.
L’arbitre française a fait son petit bonhomme de chemin dans le rugby. Elle est la première femme, et pour l’instant la seule, à officier au niveau professionnel en France, et compte bien écrire l’histoire en en faisant de même au niveau supérieur, en Top 14.
La jeune femme, née il y a 35 ans à La Rochelle, a été retenue dans le pool d’arbitres sur le Tournoi des Six Nations féminin 2024. Pionnière dans son domaine, elle se réjouit d’être prise en exemple par d’autres femmes dans le monde du sport.
« Je suis la première femme à avoir signé un contrat professionnel avec la fédération française de rugby (FFR), et à avoir officié en tant qu’arbitre central en Coupe du Monde », rappelle-t-elle.
« Petit à petit, on sent que les choses avancent, que la position des femmes évolue. En prenant l’exemple de Stéphanie Frappart dans le football, qui officie en Ligue 1 et est considérée comme une des meilleures arbitres au monde, on se rend compte que le sport, du moins aujourd’hui, ouvre des portes.
« Je me dis que moi aussi, peut-être, je suis en train de briser les barrières et pour celles qui viendront après, ce sera plus facile de se faire une place dans l’arbitrage.
Aurélie Groizeleau est devenue arbitre en 2009, à la suite d’une blessure qui a mis un terme à sa carrière de joueuse à même pas 20 ans. Elle en est à sa 3e saison de Pro D2 après avoir gravi les échelons un à un. Sous le regard bienveillant de tous.
« J’ai reçu le soutien de beaucoup de mes collègues, et ils me soutiennent encore aujourd’hui, apprécie-t-elle. Il y aura toujours des jaloux, des gens qui critiquent parce qu’ils estiment que j’en suis là uniquement parce que je suis une femme.
« En France, ce n’est pas le critère principal. Il s’agit avant tout d’être performante sur le terrain ; je pense que c’est ce qui m’a aidé à atteindre la Pro D2. On ne peut pas arbitrer au niveau professionnel pour la seule raison d’être une femme. »
Sa collègue et amie Hollie Davidson s’est retrouvée sous les projecteurs cette année, en devenant la première femme à officier en tant que juge de touche durant un match du Tournoi des Six Nations masculin. Mais la Française, si elle avoue être admirative de l’Écossaise, trouve l’inspiration ailleurs.
« Pour moi, c’est Joy Neville la véritable pionnière de l’arbitrage féminin. Ce que réalise Hollie est fantastique, parce qu’il ne faut pas oublier que se retrouver la seule femme au milieu d’un groupe d’hommes, ce n’est ni simple ni facile. »
Puis la conversation a naturellement dévié vers ses propres ambitions, avec notamment le Top 14 en ligne de mire. Il semble qu’il lui reste du travail afin d’y arbitrer en N.1, bien qu’elle ait déjà officié en tant qu’assistante.
« Aujourd’hui, il faut vraiment dominer la Pro D2 pour se sentir à l’aise à l’étage au-dessus. Je pense que j’ai encore beaucoup de choses à apprendre qui me permettront, un jour, d’être à la hauteur. »
Pour le moment, le Six-Nations féminin occupe tout son esprit. Aurélie Groizeleau était sur le terrain lors du premier week-end du Tournoi, à Parme, lors de la réception par l’Italie de l’Angleterre, tenante du titre et grande favorite à sa succession.
« La dimension physique est capitale, avec plusieurs séances par semaine », dévoile-t-elle au moment d’aborder sa préparation. « Je travaille également avec un coach mental, car diriger des matchs en anglais, ça consomme beaucoup d’énergie mentale. Il faut que je sois prête à ça sans que cela n’ajoute de fatigue supplémentaire. »
Ces dernières années, le public s’est rendu toujours plus nombreux dans les stades des Six Nations. Il faut s’en réjouir, mais malheureusement cela expose aussi davantage les équipes arbitrales du tournoi au harcèlement, tant sur le terrain qu’en dehors.
« Cela m’est arrivé », reconnait celle qui est aussi agricultrice. « En fin de compte, cela vient surtout du public, très peu des joueurs ou du staff. »
« On a l’impression que le public vient au bord du terrain pour se défouler et se libérer des tensions de la semaine de travail. C’est peut-être vrai, mais en même temps, ils se permettent certaines libertés dans leurs propos, et c’est parfois dur à entendre. »
Aurélie Groizeleau reconnaît que de gros efforts ont été déployés pour éradiquer les attaques visant les arbitres : « Nous avons vu beaucoup de clubs diffuser des communiqués de presse sur les réseaux sociaux, demandant à leurs supporters d’être beaucoup plus respectueux envers les arbitres et les clubs adverses. Car, il ne faut pas se le cacher, c’est une notion forte qui a toujours existé dans le rugby. C’est dommage qu’on arrive aujourd’hui à des excès jamais vus auparavant. »
« Certains disent que c’est l’évolution de la société. C’est dur à comprendre, je trouve. Pour moi, il s’agit simplement d’une question de respect. On ne tolère plus la moindre erreur et même les fans peuvent être très durs avec leurs joueurs. Il faut garder en tête que l’arbitre est humain. Nous ne sommes pas infaillibles, nous cherchons à limiter les erreurs au maximum, mais il nous arrive d’en faire malgré tout. »
Des comportements à mettre en relation avec les quelque 200 arbitres manquants dans le rugby hexagonal, selon les derniers chiffres. L’ancienne internationale à XV et à VII considère que les clubs jouent un rôle vital pour encourager les vocations d’arbitre. « Il faut plus de monde dans l’arbitrage, c’est vrai. Nous devons être plus proches des clubs et du jeu. En d’autres mots, il faut cesser de couper l’arbitre du terrain. »
La passion la motive plus que tout. Et elle est extrêmement fière de tout ce qu’elle a déjà accompli.
« Je voulais faire carrière en tant que joueuse, mais ça n’a pas pu se faire. J’ai fini par faire une carrière dans l’arbitrage, ce qui me permet de vivre des choses incroyables, de voyager de par le monde, de rencontrer beaucoup de gens. Nous sommes très peu à pouvoir vivre de notre passion, donc ce n’est pas rien », estime-t-elle.
« Je me dis que je ne suis pas au bout du chemin, que j’ai encore plein de super expériences à vivre et à partager.
Ce qui compte pour moi, c’est qu’au-delà de mon projet personnel, j’ai aussi un projet familial. Je ressens le soutien de mon compagnon, de ma fille, qui partagent la même passion que moi, et c’est indispensable pour moi. »
Assistante sur le match Angleterre – pays de Galles le week-end dernier, Aurélie Groizeleau reprendra le sifflet le 20 avril, à Twickenham pour Angleterre – Irlande pour l’avant-dernière journée du Tournoi.
Comments on RugbyPass
Well said Mils. It is a big boost at last having Fergus Burke back at 10 for the Crusaders. Had a great season last year as the article says. Mils is also right about captain Codie Taylor’s performance in his return to the Crusaders last week. He was all class.
4 Go to commentsLet’s make them both Capt. I think we'd get the best of both of them and it would help alleviate some of the pressures of the role. They'd have to confer over on field decisions which should lead to “ learnings “ for both. They are our two best consistent performers.
16 Go to commentsOur best player by far..but not a good Captain..poor tactician cost the AB'S and Canes games by not taking the easy points and going for tries when the lineouts were a shambles..can he read a game? And his throat slitting gesture should disqualify him from the AB Captaincy..it is not the appropriate behaviour of an AB Captain.
16 Go to commentsForget what was said or how many players said it. TONY BROWN IS THE NEW ATTACK COACH. That’s the only story worth freaking out over. The springboks are going to grow their game an awful lot over the next cycle and it’s not just the 19 disgustingly arrogant Irish players who refused to shake Ebens hand and said “see you in the final if you can cheat your way past France” who will find that out first hand.
121 Go to commentsOn one hand I think it's a bit ridiculous that this gar into the season and with only 2 wins the Crusaders may make the finals. On the other hand if it was only top 4 or 5, then that last several weeks may be mainly dead rubbers. Nope, 8th place after round robin shouldn't be able to lift the trophy.
4 Go to commentsI do think the media in NZ treated him badly. Sam is a legend. He is humble, a great rugby mind and leader. What happened in the final could happen to anyone. The margins is so fine these days. I lay blame at the feet of the coaching staff and NZ rugby. The stats tell’s all. The AB’s was the worst disciplined side in the WC with more red and yellow cards than anyone else. Problem is NZ rugby is not training their players to play safer. And thats the danger a fast game brings. More yellow and red cards. But Sam Cane in my eye was and still is a great ambassador for the game, that just had a stroke of bad luck.
5 Go to commentsI hope Jim and co. Add this to their list of icebreaker questions they can ask all their guests going forward. So we can eventually hear what everyone thinks about this subject. “What do you think Ireland meant…”
121 Go to commentsHe’s a dominant personality. That might be both a good and bad thing in team dynamics. Certainly it ruined Smith’s first crack at 10 with Owen at 12. BTW, Bristol flatter to deceive. When things really matter, they tend to deliver less rather than more. Farrell would have been good for them
36 Go to commentsGot a lot of over the top abuse from Crusader fans, in particular, who thought every 7 they had was miles better. Now we will see if anyone is better? Laid his body on the line every game so finishing early makes sense. A lot of life left after rugby.
5 Go to commentsA poor decision to appoint Carley as not only is Pearce a better referee but also importantly speaks French.
2 Go to commentsHe is 100 % on the mark. Malicious arrogance with a lack of respect for the other teams mostly the south. they must learn from True rugby nations like the Boks and Kiwis
121 Go to commentsThis Outiniqua boy has played sublime rugby and deserves a spot in BI LIONS team. Well played son
4 Go to commentsI don’t like to see players miss big matches but this ban looks to be tailored to allow him to compete in the final. In principle a suspension for a very dangerous tackle in a semi should warrant missing the relevant final. Done now. One the flip side having both teams with very strong squads/teams available for the final will add to the occassion hopefully.
1 Go to commentsTalent to burn and a huge engine..hope he gets a shot at higher honours
2 Go to commentsIf anything like his dad he has a bright future, Soane was the best ball carrying props ive ever seen using a combination of pace power and footwork.
1 Go to commentsThose who saw Sharks vs Clermont and Ox N'Che vs Rabah Slimani should have a good idea of the best scrumagers… May be not the best props…
2 Go to commentsIt's been an unusual era of unpopular, highly competitive, domineering, fairly big fly halves in the home nations with Farrell, Sexton and Biggar. Russell is different in personality and player I think. I'd rank Sexton first of the three because he is just as good a game controller but also has a great passing game. And his competitiveness never seems to cause problems with refs.
36 Go to commentsThank goodness he wasn't born in Scotland, he'd have been a great candidate for the Scottish Barbarians. I wouldn't put it past them to push for a “where the player was conceived” rule 😂
2 Go to commentsOwen Farrell is one of the most polarising figures in the game. His entire attitude on the field (and sometimes off of it) smacks of arrogance and he is about as brash as Donald Trump in a political debate. Yet behind that facade is a calculating, determined and powerful leader who drives any team forward with an Iron will. You are right in that he gets better in the heat of battle and in the face of overwhelming odds. He develops a narrow focus and he delivers his best in a way that few others can. He is one of Englands great performers who sacrificed alot for the team and who often bears the weight of responsibility of leadership alone on the field and in front of the media. Despite what many think of him he is a fantastic game manager with a good rugby brain. He will be sorely missed from the international stage
36 Go to commentsAlways proud of the effort, Sam. The All blacks never stop fighting, never just roll over. He didn’t get anywhere near the respect he earned, but that’s due to results, not commitment to the cause. Have fun dominating in Japan!
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