Relégué en Pro D2 au terme de la toute première saison en Top 14 d’un club de rugby breton après sa défaite (59-28) contre l’Union Bordeaux-Bègles, samedi, le RC Vannes a pris date et entend bien revenir plus fort prochainement.
« 98 % », c’était la probabilité de redescendre qu’accordait l’entraîneur Jean-Noël Spitzer à son équipe au début de la saison. La probabilité était similaire au coup d’envoi de la dernière journée, où Vannes se déplaçait chez le champion d’Europe avec l’obligation de gagner avec bonus offensif, tout en comptant sur des faux pas de Perpignan et du Stade français, pour se sauver.
Mais même dans la ville bretonne, plus personne ne se faisait d’illusions après la défaite contre Pau à domicile une semaine plus tôt (52-26).
Depuis la réforme du système d’accession/relégation entre l’élite du rugby français et son antichambre, en 2017/2018, trois promus sur huit seulement ont enchaîné un deuxième exercice au plus haut niveau : Agen, Perpignan et Bayonne.
Pour Vannes, novice absolu dans l’élite du rugby, la montagne était d’autant plus haute.
Related
Le scénario « ubuesque » pour que le RC Vannes se maintienne en Top 14
Vannes joue sa survie en Top 14 avec un scénario fou face à Bordeaux. Mission quasi impossible pour rester en élite.
Read Now« On est partis de très loin, tout le monde nous voyait quasiment ne pas gagner un match et qu’on allait être condamnés très, très rapidement », s’était souvenu le deuxième ligne Fabrice Metz avant le match contre Pau.
Mais avec panache et combativité, Vannes a forcé le respect de l’Ovalie. « On n’a pas le sentiment de ne pas être au niveau (… ou) d’avoir fait simplement illusion dans ce championnat », a renchéri le coach Spitzer.
Vannes quitte même le Top 14 avec de réels regrets, ayant perdu sept fois par moins d’un essai transformé.
La Rabine a marqué les esprits
Si l’on ajoute la défaite contre Bordeaux à la Rabine – 29-37 après avoir mené 29-0 en première période – ou le nul (20-20) concédé à la dernière seconde contre Perpignan, un rival direct, fin mars, le RCV pourra méditer sur la ligne très fine qui sépare le succès de l’échec.
Vannes s’est forgé aussi de beaux souvenirs avec quelques victoires d’anthologie : celle à La Rochelle (23-14), fin novembre, fondatrice pour l’espoir de maintien ; les trois succès de la 15e à la 17e journée, début 2025, qui avaient relancé la machine ; ou le 29-19 infligé à Toulon, avec bonus offensif à la clé, plus récemment.
Notre partenaire ????? vous offre le score final.
À l’image de notre saison, nos Vannetais n’ont jamais baissé la tête et ont livré un admirable combat à Bordeaux.
Nous quittons le @top14rugby la tête haute !#FiertéBretonne pic.twitter.com/29nneEFNZa— Rugby Club Vannes (@RugbyClubVannes) June 7, 2025
Les « Ici, c’est la Rabine ! » enfiévrés du stade éponyme, toujours plein, et le respect absolu accordé aux buteurs adverses sur leurs tentatives ont aussi marqué les esprits, tout comme le jeu offensif ambitieux des Bretons.
« Un travail d’introspection »
Si l’aventure fut éphémère, elle ne sera en tout cas pas un coup d’arrêt pour Vannes, qui a construit son ascension avec patience et persévérance depuis plus de 20 ans.
« La Pro D2 est beaucoup plus difficile parce qu’elle n’est pas confortable », avait admis Spitzer, mercredi. « Tu joues vendredi soir, tu fais le voyage en bus, tu reviens le samedi matin à l’aube, tu reprends l’entraînement le dimanche, tu n’as pas de dimanche en famille », surtout pour un « club excentré » sur la carte du rugby, avait détaillé le coach.
« En Top 14, tu joues le samedi, des fois tu fais de l’avion privé, le dimanche tu es chez toi… Ceux qui n’ont entraîné qu’en Top 14, je leur conseille de faire un peu de Fédérale et un peu de Pro D2 », avait-il ajouté, un sourire en coin.
Mais pour rebondir, « il y a quand même un travail d’introspection à avoir » et qui devra être mené « à tête reposée ». « On n’a pas toujours été dans les standards. Il y a des choses sur lesquelles on a progressé. Il y a des choses où on a eu plus de mal », a esquissé le technicien.
« Mais il est évident qu’une accession en Top 14, c’est quelque chose qui se prépare longtemps à l’avance et certainement que là-dessus, on a été un peu courts », a-t-il reconnu.
Related
Résultats et stats : l'essentiel de la 26e journée de Top 14
Suivez la dernière journée du Top 14 2025 en direct avec tous les scores, enjeux de maintien et accès aux barrages.
Read Now