Bayonne : « on s’est donné le droit d’aller sentir l’odeur des merguez à Lyon ! »
L’ambiance de fête n’était pas près de retomber dans les rues de Bayonne ce vendredi 13 juin au soir. Plus qu’un jour de chance, c’était un soir d’exploit à Jean-Dauger où l’Aviron Bayonnais a réussi à renverser Clermont au terme d’un barrage quand même poussif sous la pluie, 20-3.
Seul Bayonne est parvenu à inscrire un essai et à punir les Auvergnats de quatre pénalités entre les perches tandis que Clermont ne devait se contenter que d’une pénalité en première période pour seuls points. Et au final, c’est Bayonne qui ira défier le Stade Toulousain en demi-finale de Top 14 à Lyon samedi 20 juin.
« Je trouve ça magnifique. On va dire que… voilà, c’est un peu… comment dire… pour nous c’est nouveau. On est un peu le petit Poucet qui va découvrir l’ogre », réagissait au micro de Canal + l’arrière Cheikh Tiberghien qui avait du mal à trouver ses mots à l’issue de la rencontre.
« On va faire ce qu’on peut. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on va tout donner, comme aujourd’hui. Et on sortira du match sans regret, ça c’est certain. Les Bayonnais peuvent nous faire confiance. »
Le pilier gauche Swan Cormenier en salive d’avance : « On est très contents. Ça a été très difficile. La météo a été rude, le match aussi. On est tombés sur une équipe de Clermont vraiment solide. Et là, on est contents parce que c’est historique pour le club. Ce soir, on peut le dire : on s’est donné le droit d’aller sentir l’odeur des merguez à Lyon ! »
« Ce soir, on peut le dire : on s’est donné le droit d’aller sentir l’odeur des merguez à Lyon ! »
La référence à la célèbre punchline de Christophe Urios était évidente. En 2021, celui qui était alors entraîneur de l’UBB, lançait en conférence de presse : « Tu sais ce qui me tarde demain ? Je vais te le dire. Ce qui me tarde, c’est de sentir l’odeur des merguez. Non pas que j’aime ça, mais parce qu’il y aura du monde autour du stade, les gens vont être avec les drapeaux, ça va vivre. C’est ça le rugby pour moi. »
Mais quatre ans plus tard, la punchline a laissé place à un constat. « On a été battus par une équipe meilleure que nous, ils ont fait les choses mieux que nous », observait l’entraîneur de l’ASM Clermont. « On a une conquête pas assez bonne, notamment en touche, un contre pas bon, une discipline approximative et, défensivement, on ne plaque pas dur. On s’est donnés sur la première période, on tourne à 9-3 et ce n’est pas cher payé. On a été plus sous pression en deuxième mi-temps, le vent a encore monté. On n’a pas su ni pu imposer ce qu’on voulait faire.
« Je n’ai pas beaucoup de regrets sur le match. Ce n’est pas un problème d’adaptation, c’est plus un problème d’attitude, de comportement, de solidité. On n’a pas été à la hauteur du match dans plein de secteurs. Je n’ai pas en mémoire une seule situation avec deux ou trois temps de jeu alors que c’est normalement notre fond de commerce. Le meilleur a gagné, c’est une bonne expérience. Ce qui domine chez moi, c’est l’amertume. »
Cette fois, ce ne seront donc pas les Clermontois qui vivront pareille expérience. « Ça arrive, malheureusement, et ce soir c’est tombé sur nous. Faut féliciter l’équipe de Bayonne, ils ont fait le match qu’il fallait dans ces conditions. J’espère qu’ils iront le plus loin possible », saluait avec classe le demi d’ouverture de Clermont, Benjamin Urdapilleta, qui vivait là ses derniers instants sur un terrain.
« Franchement, il n’y a rien de plus beau », confiait son vis-à-vis, le précieux Camille Lopez qui, lui, fera encore un peu de rab avant de raccrocher. « On s’était donné cet objectif au fil de la saison : jouer un barrage à domicile. Parce qu’on connaît la ferveur qu’il y a ici, et jouer dans ce stade plein à craquer, avec un public comme ça, c’est juste merveilleux. Donc ouais, ce soir, y a une énorme fierté. C’est incroyable. »

Comme un clin d’œil du destin, l’ancien Clermontois Arthur Iturria, capitaine de Bayonne, ne cachait pas ses émotions. « J’ai vécu de très belles choses avec le club qu’on vient de battre ce soir. Mais là, réussir à faire ça… on n’était pas vraiment destinés à ça cette saison. Et pourtant, voilà », soufflait-il.
« On a un groupe super solidaire. Ce soir, c’est beaucoup d’émotion. J’ai du mal à mettre des mots, mais je suis immensément fier. Fier d’être le capitaine de cette équipe. Je suis entouré de vrais copains, et c’est ça le plus important. »
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