Blair Kinghorn, le Toulousain qui veut jouer un sale coup aux Bleus
« Super joueur, super mec »… et bientôt super ennemi ? L’Écossais Blair Kinghorn éclabousse le Tournoi des Six Nations de son talent, comme à Toulouse où ses coéquipiers français l’apprécient autant qu’ils s’en méfient avant le duel de samedi à Saint-Denis.
Le XV de France se rapproche du couronnement, mais il y a encore un dernier obstacle à enjamber : le XV du chardon et son piquant arrière de 28 ans, redoutable depuis le début de la compétition.
« Ils vont se battre pour le titre et nous allons essayer de gâcher la fête », a-t-il lâché avec son sourire habituel, le week-end dernier sur la pelouse de Murrayfield après le succès face aux Gallois (35-29).
Il est reparti d’Édimbourg, sa ville natale, avec deux essais, un titre d’homme du match et des éloges à la pelle, pour son jeu impérial dans les airs, ses coups de pied intelligents et sa prestation défensive.
Avant la cinquième et ultime journée du Tournoi, Kinghorn domine plusieurs classements individuels, que ce soit le nombre de courses effectuées (72), de mètres parcourus (652) et gagnés (461) et de passes après contact (12).
Rapidement intégré et désormais comme chez lui à Toulouse
Un sacré client, donc, autant qu’un chic type à en croire ses coéquipiers français du Stade toulousain, interrogés mercredi à Marcoussis.
« On va se méfier de lui parce qu’il est quand même sacrément en forme en ce moment. Il a fait un gros match encore la semaine dernière. C’est un joueur pétri de qualités et quand même assez imprévisible », a relevé François Cros.
Pour le troisième ligne, « il faudra se focaliser sur lui » et plus globalement sur « le triangle arrière, qui est tout de même assez exceptionnel » avec les ailiers Darcy Graham et Duhan van der Merwe.
« Au-delà du super joueur, c’est un super mec qui s’est très vite intégré dans notre équipe à Toulouse, il a toujours le sourire, toujours le mot pour faire rire », a complété l’ouvreur Romain Ntamack.
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— Six Nations (FR) (@SixNations_FR) March 10, 2025
Ce sera « évidemment un peu spécial » de l’affronter samedi, mais « on aura plaisir à boire une bière avec lui à la fin du match », a anticipé le N.10 des Bleus.
Kinghorn est désormais comme chez lui dans la Ville rose, qu’il a rejointe en décembre 2023 pour une première expérience loin d’Édimbourg Rugby, son club de toujours.
Le club cherchait un remplaçant à Melvyn Jaminet, parti à Toulon, et lui y a vu l’opportunité de « faire avancer (sa) carrière », comme il l’a confié à l’époque : « C’est l’opportunité d’évoluer avec certains des meilleurs joueurs au monde, dans l’un des plus grands clubs du monde ».
Kinghorn mérite de partir en tournée avec les Lions
L’élancé (1,90 m, 101 kg), capable d’évoluer aussi à l’ouverture et à l’aile, en plus de buter, a depuis remporté le Top 14 et la Champions Cup. Et il a prolongé son contrat à Toulouse jusqu’en 2028.
Kinghorn a pris une autre dimension et cela se ressent avec le maillot national à l’aube de sa 60e sélection au Stade de France.
« Blair Kinghorn est tellement ‘fun’ à regarder », a déclaré l’ancien international écossais Johnnie Beattie auprès de la BBC. Et l’ex-troisième ligne de Montpellier, Castres et Bayonne d’ajouter : « J’espère vraiment qu’il prendra aussi l’avion des Lions cet été, parce qu’il a été formidable ».
L’arrière écossais fait en effet partie des candidats pour la tournée d’été à venir en Australie avec les Lions britanniques et irlandais.
Il devra convaincre le sélectionneur Andy Farrell de l’emmener dans l’hémisphère Sud malgré les incompatibilités de calendrier : Toulouse et Kinghorn risquent en effet d’être encore engagés en Top 14 fin juin quand la tournée aura déjà débuté.
Dans ce cadre-là, le sommet de samedi apparaît aussi chargé d’enjeux à titre personnel.
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