L'heure du combattant Julien Marchand
Propulsé capitaine en l’absence d’Antoine Dupont et titulaire désormais incontestable au poste de talonneur après la blessure de Peato Mauvaka, Julien Marchand a laissé les blessures derrière lui pour incarner une génération toulousaine en quête de nouveaux trophées avant la demi-finale de Champions Cup à Bordeaux dimanche.
Quand on pense à l’un, l’autre vient rapidement à l’esprit. Depuis plusieurs saisons, les deux hommes se partagent la majeure partie du temps de jeu au poste de talonneur, aussi bien avec les Rouge et Noir qu’avec les Bleus.
Ils alternent dans le costume du titulaire. Pendant le Tournoi des Six Nations, Mauvaka endossait le maillot floqué du n°2, avant que Marchand n’entre en piste avec le reste du pack pour plier les matchs.
Mais un mauvais geste du premier face à l’Écosse l’a éloigné des terrains pour une suspension de trois rencontres, permettant à Marchand de revenir dans la peau du titulaire avec les Toulousains.
Et mardi, à cinq jours de la demi-finale de Champions Cup face à l’Union Bordeaux-Bègles (dimanche à 16h00), Mauvaka s’est blessé « quasiment tout seul » à l’entraînement. Victime d’une rupture d’un ligament croisé d’un genou, le natif de Nouméa ne devrait pas rejouer avant l’hiver.
« Pas plus de responsabilités »
Sans son binôme habituel et en l’absence d’Antoine Dupont, également gravement blessé à un genou pendant le Tournoi, Marchand retrouve deux rôles dont il avait oublié la saveur. Il se présente à l’orée d’une fin de saison à grand enjeu dans la peau d’un titulaire indiscutable et dans celle du capitaine d’une formation toulousaine jamais rassasiée.
Un rôle qui a pris un peu plus d’importance avec le forfait de Thomas Ramos, indisponible pour la demi-finale en raison d’une gêne à un mollet.
« Dans l’équipe, il y a plein de leaders, qui savent prendre leurs responsabilités », a-t-il tempéré en conférence de presse samedi, restant sur la même ligne qu’un mois plus tôt, lorsqu’il avait estimé que le capitanat était « anecdotique. »
Marchand, combattant infatigable et excellent gratteur, avait déjà connu ce rôle lors des saisons précédentes, en l’absence de son ami demi de mêlée.
Le Pyrénéen, qui aura 30 ans samedi prochain, ne voit pas non plus l’absence de Mauvaka comme une source de pression supplémentaire : « Je ne pense pas que j’ai plus de responsabilité ou pas du fait que Peato soit blessé », juge-t-il avec simplicité.
« On a l’habitude depuis pas mal de saisons d’être tous les deux associés et de passer les saisons ensemble souvent, aujourd’hui il y a Tom (Thomas Lacombre) et Crams (Guillaume Cramont) qui sont là et qui font de super matchs à chaque fois qu’ils jouent, qu’ils commencent les matchs ou alors qu’ils rentrent en cours de match », assure Marchand.
Le talonneur aux 45 sélections avec les Bleus s’est montré touché par la grave blessure de Mauvaka dans la semaine.
Histoires croisées
« Ce sont toujours des choses qu’on n’aime pas voir, et surtout quand ça touche les genoux, notamment cette blessure au niveau des croisés, c’est toujours des blessures très compliquées », a-t-il déclaré, bien renseigné sur le sujet.
Marchand avait connu le même coup du sort en 2019, son genou cédant face au pays de Galles pendant le Tournoi. Alors qu’il se faisait une place avec le XV de France, la blessure l’avait privé de la Coupe du Monde de Rugby 2019.
Mauvaka en avait alors profité pour exploser avec les Rouge et Noir et s’installer définitivement dans la hiérarchie, à hauteur de son comparse de deux ans son aîné.
S’il est des conquêtes toulousaines suivantes, Marchand s’était aussi blessé lors du match d’ouverture du Mondial 2023 face aux All Blacks (27-13), touché aux ischio-jambiers, et avait laissé le n°2 à Mauvaka.
Il vivra à Bordeaux sa 51e apparition dans une compétition qu’il a remportée à deux reprises (2021, 2024).
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