La morsure de Dakuwaqa, épisode glauquissime dans la série noire du Biarritz Olympique
On pensait le BO reparti et apaisé avec une nouvelle équipe d’actionnaires à la tête du club depuis le printemps 2024. Après des années agitées sous la présidence de Jean-Baptiste Aldigé, un nouveau triumvirat devait apporter de la sérénité dans le Pays basque. Le club était reparti, même s’il continue à souffrir sur le plan sportif (11e place au classement de la Pro D2 après 9 victoires et 9 défaites au bout de 18 journées).
L’affaire glauque de la morsure de Dakuwaqa
Or, depuis plusieurs semaines les dirigeants sont rattrapés par des affaires extra-sportives qui pourrissent la saison. La dernière en date et glauque, il n’y a pas d’autre mot, remonte à la fin de la semaine passée lorsque le club lui-même alerte sur « incident grave (qui) s’est produit en dehors de ses installations et hors de tout cadre organisé par le club impliquant un de ses joueurs. L’incident s’est produit alors qu’un deuxième joueur tentait d’apaiser la situation, avant d’être violemment pris à partie et blessé, nécessitant une prise en charge médicale. »
Il s’avère que le joueur en question est le Fidjien Masivesi Dakuwaqa qui a salement mordu son coéquipier Pierre Pagès au visage. Celui-ci a “la joue entaillée jusqu’à la lèvre par une morsure si profonde qu’elle dessine la mâchoire de Masivesi Dakuwaqa”.
« Le Biarritz Olympique rappelle son attachement aux valeurs de respect et d’exemplarité, tant sur le terrain qu’en dehors » avait pris soin de rappeler le club dans un communiqué diffusé dans la matinée du 31 janvier. Or, après le week-end, on en sait un peu plus sur cette affaire.
L’incident se serait produit tard dans la nuit précédente lorsque le troisième-ligne fidjien (1,90m, 122kg), complètement imbibé d’alcool, s’est rebellé contre ses partenaires qui l’empêchaient de prendre le volant pour rentrer chez lui. Dans une rage folle, le joueur s’est déchaîné jusqu’à s’en prendre violemment au demi de mêlée Pierre Pagès qui tentait de calmer la situation.
Pendant que Dakuwaqa cuvait en cellule de dégrisement et purgeait une garde à vue de 38h, Pierre Pagès a dû être recousu avec une vingtaine de points de suture. Il est indisponible pendant un certain temps. Mis à pied, le troisième-ligne, qui avait quitté Montpellier pour s’engager avec le BO la saison dernière, serait sous la menace logique d’un licenciement.
Dans un tel contexte, le vestiaire est sous le choc et va devoir trouver la force de rebondir d’une manière ou d’une autre.
Les joueurs pas épargnés
Alors que le club reprend le chemin de l’entraînement en prévision de la reprise du championnat avec la réception de Mont-de-Marsan jeudi 6 février à Aguiléra, les dirigeants doivent en plus se dépatouiller avec une autre histoire, celle de leurs ennuis administratifs.
Le club a en effet été épinglé par la formation « Régulation » du Conseil de discipline du rugby français en raison de la « non-communication aux commissions de contrôle » de documents demandés.
« Suite à la procédure d’appel concernant le retrait de cinq points au classement de Pro D2, nous avons été entendus par la Fédération Française de Rugby (FFR) dans le cadre de cette démarche », a communiqué Shaun Hegarty, le président du conseil de surveillance du BO, dimanche soir.
« Nous reconnaissons qu’il y a eu un manque de fluidité dans la transmission des documents liés au modèle économique de la fiducie, un dispositif encore inédit dans le rugby actuel. Toutefois, à aucun moment nous n’avons cherché à dissimuler quoi que ce soit aux autorités compétentes. »
Une sanction réduite
Alors que la FFR a reconnu « la bonne foi » des dirigeants, la sanction a été réduite à un point ferme (au lieu de 5), plus trois avec sursis.
« Désormais tournés vers la seconde partie de la saison, avec 39 points au compteur et une 11e place, nous avons à cœur de retrouver la dynamique qui était la nôtre avant cette sanction », estime le dirigeant qui se veut optimiste. « Plus que jamais, chaque match sera décisif pour finir la saison en force et défendre nos couleurs avec fierté. Et moi, plus que jamais, je crois en notre capacité à rebondir et à écrire une belle fin de saison ensemble. »
La question est désormais de voir dans quel état d’esprit seront les joueurs, à qui rien n’est épargné, pour qu’ils puissent rebondir eux aussi. Ils l’ont répété tout le week-end : le groupe vit bien. Malgré le traumatisme, ils vont devoir se souder plus que jamais pour sortir enfin de la rubrique des faits divers.
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