Les Red Roses sont-elles vraiment imbattables ?
Le XV de France féminin n’a prévu qu’un seul match de préparation en vue de la Coupe du Monde de Rugby Féminine (22 août – 27 septembre) : contre l’Angleterre ce samedi 9 août à Mont-de-Marsan. Ambitieux, mais formateur. Ceci dit, les Françaises n’ont rien à perdre avec ce match amical.
Soyons clairs : si elles l’emportent, ce sera un immense gain de confiance (on va comprendre pourquoi un peu plus loin). Si elles le perdent, ce sera, pour faire simple, business as usual puisque, dans ce cas, cela ferait 16 fois que les Anglaises auront remporté la victoire contre les Bleues.
La dernière fois que la France a battu l’Angleterre dans un Crunch féminin, c’était en mars 2018 au Stade des Alpes, 18-17. Depuis, c’est ceinture. Les Anglaises ont passé en moyenne 38 points dans chacune des quatre rencontres. Et à l’approche de la Coupe du Monde de Rugby chez elles, on voit mal comment elles ne seraient pas plus en confiance, surtout après avoir battu largement l’Espagne la semaine dernière 97-7. C’était alors son plus large score en test depuis le 101-0 infligé à l’Afrique du Sud à Londres en mai 2005.
Un Crunch en guise de répétition générale avant la Coupe du Monde 🔥👀
Les Bleues affronteront les redoutables Red Roses deux semaines avant le coup d’envoi de la #RWC2025 🏴
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Mais contre la France, ça risque d’être un peu plus difficile. Ce sera le premier test des Françaises depuis qu’elles se sont inclinées 43-42 en finale du Tournoi des Six Nations en avril dernier – leur seule défaite dans cette édition du Tournoi face à une équipe qui enchaînait son 4e Grand Chelem et un 7e titre consécutif.
Il faut remonter à plus de 1000 jours pour constater la dernière défaite des Anglaises : en finale de la précédente Coupe du Monde de Rugby (34-31), en 2022 en Nouvelle-Zélande, face aux Black Ferns, les actuelles championnes du monde. Depuis, les Red Roses ont enchaîné 26 victoires en test et personne n’a encore réussi à les faire tomber.
A Mont-de-Marsan, ce n’est sans doute pas l’absence de l’ancienne capitaine Marlie Packer – suspendu pour un mauvais déblayage – qui va changer la donne. Les Red Roses ont changé onze titulaires par rapport au match contre l’Espagne.
Plusieurs remplaçantes du week-end dernier vont cette fois débuter, dont Ellie Kildunne, meilleure joueuse du monde en 2024 et qui a passé la barre des 50 tests pendant le dernier Tournoi, qui revient à l’arrière. Abby Dow, Tatyana Heard et Natasha Hunt sont elles aussi promues. Jess Breach conserve son aile, Megan Jones reste au centre, et Zoe Harrison demeure à l’ouverture.
Devant, Hannah Botterman, Amy Cokayne et Maud Muir composent la première ligne. En deuxième ligne, Morwenna Talling est associée à Abbie Ward. La capitaine Zoe Aldcroft retrouve une place de titulaire en troisième ligne aile, avec Sadia Kabeya et Alex Matthews pour compléter la troisième ligne.
🔥 La ????? des Bleues pour affronter l’Angleterre !
Rendez-vous à Mont-de-Marsan, le samedi 9 août à 21h10 pour vivre ce Crunch 👊
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Si l’Angleterre reste puissante, la France est la seule à avoir réussi l’exploit de les battre sur leurs terres, en 2005, 2013 et 2015. Meilleure équipe du monde, l’Angleterre a affiché la défense la plus hermétique sur le dernier Six Nations, avec seulement 71 points encaissés, dont 42 lors du match final contre la France. Leur efficacité au plaquage a atteint 94 %, la plus élevée du Tournoi. Avant les essais de Morgane Bourgeois et Joanna Grisez dans les dix dernières minutes de cette rencontre, les Anglaises n’avaient pas concédé le moindre point dans les 20 dernières minutes d’un match.
Sur l’édition 2025 du Six Nations, les Red Roses ont inscrit 256 points et 40 essais, soit en moyenne huit par rencontre. Elles ont aussi dominé tous les principaux secteurs offensifs : 4 851 mètres parcourus ballon en main, 58 franchissements, 188 défenseures battues et 1 125 passes.
Elles ont aussi dominé en possession et en occupation (56 % dans les deux cas), signé la meilleure réussite en touche (98 %) et partagé le leadership en mêlée avec la France et l’Italie (100 %). Aucun carton n’est venu entacher leur parcours.
Individuellement, Abby Dow a terminé meilleure marqueuse d’essais avec six réalisations, en tête aussi des franchissements (12) et des mètres gagnés (453). Zoe Harrison a été la meilleure passeuse décisive avec sept offrandes. Holly Aitchison a réussi huit de ses dix tirs au but, deuxième meilleure efficacité derrière Morgane Bourgeois (81,3 %).
Les deux nations peuvent se retrouver en demi-finale si la logique sur le papier est respectée en phase de poules comme en quarts de finale. Ce sera alors le vrai test.