Top 14 : ce que Montauban peut apprendre de Vannes
Ce soir-là, à quelques heures d’intervalle, on a appris qui montait en Top 14 et qui redescendait en Pro D2. Alors que l’US Montauban célébrait sa remontée totalement improbable, le Top 14 saluait avec les honneurs un Petit Poucet qui a fait honneur – joueurs, staff et supporters – au rugby : le RC Vannes.
Après une seule saison en Top 14, revoilà les Bretons qui redescendent avec, néanmoins le sentiment du devoir accompli. « On a vraiment existé, on a voulu montrer que notre place n’était pas là par hasard. On a été au bout de ce qu’on pouvait faire, en fait. On a essayé de tout maximiser », confiait le directeur général du RC Vannes, Martin Michel, invité de Sud Radio.
La profondeur du banc
A l’heure de tirer le bilan qui les a vu certes finir à la dernière place mais aussi compter 7 victoires et mettre en difficulté les cadors, les Morbihanais n’ont pas tardé à vite identifier les éléments qui ne les ont pas aidés à se maintenir. Ce sont ces mêmes éléments qui pourraient aider Montauban à bien partir dès le début de la saison prochaine.
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— USM Sapiac (@UsmSapiacRugby) June 8, 2025
« On s’est rendu compte qu’il y avait deux points importants », énumère Martin Michel. « D’abord, la profondeur du banc… souvent, notre banc n’a pas vraiment apporté ce qu’on attendait. Ou alors, c’est la qualité du banc adverse qui a fait basculer des matchs en fin de rencontre. »
De son côté, Montauban a joué, sur la fin de saison, la carte de la fidélité en alignant les 23 mêmes joueurs en barrage face à Colomiers, en demi-finale face à Brive et en finale contre Grenoble. Gageons que le rythme de Top 14 les obligera à faire tourner plus souvent. L’UBB, par exemple, a utilisé 47 joueurs tout au long de la saison.
Le manager Sébastien Tillous-Borde a prévu de se poser avec le président pour évoquer le sujet du recrutement. « Le groupe qu’on a aujourd’hui restera le même, peut-être qu’il y aura deux ou trois joueurs qui arriveront, mais ça n’est même pas sûr. On va continuer surtout à bosser avec notre groupe et à le structurer pour le faire évoluer, parce que je crois sincèrement en sa marge de progression », soutient-il dans les colonnes du Midol.
Des joueurs de dimension internationale
L’autre leçon apprise aux dépens des Bretons, c’est le peu de joueurs à dimension internationale dans l’effectif. « Ceux qui, par leur talent, leur gestion, leur maîtrise des émotions ou leur vitesse d’exécution, arrivent à faire la différence dans les moments clés. Clairement, cette profondeur de banc et cette expérience internationale, on les avait pas », poursuit Martin Michel.
Sur l’aspect financier, le RC Vannes affichait un budget de 19 millions d’euros en début de saison, soit 7 millions de plus que la saison précédente en Pro D2. C’était le plus petit petit budget de Top 14 avec la plus petite masse salariale.
L’USM Sapiac était jusqu’alors le 10e budget de Pro D2 avec 10 millions d’euros. Sa 6e place de Pro D2 lui rapporterait, selon Sud Ouest qui a fait les calculs, près de 528 000 € de la Ligue Nationale de Rugby ainsi qu’un demi-million pour récompenser sa montée en Top 14. On arrive donc à 11. IL faudrait doubler pour bien faire.
A cela s’ajoute le pourcentage sur la billetterie lors des derniers matchs de la phase finale. La billetterie a d’ailleurs bien fonctionné à Sapiac cette année (+42%), ainsi que la buvette (+30%), ce qui est de bon augure pour la saison prochaine. Et on ne parle pas du merchandising en hommage à la Green Army qui a battu des records là aussi. Le nouvel équipementier attendu pour la saison prochaine a eu le nez fin sur ce coup-là…
Faire face à l’urgence
« Après, le championnat est fait comme ça : on est monté tard, après cette finale à Toulouse début juin, il y a un an maintenant. On n’a peut-être pas pris assez de risques, pas assez anticipé certains recrutements. Mais en même temps, on est un club qui dépense ce qu’il a. C’est compliqué d’anticiper dans ce format où le vainqueur de la finale monte, et derrière, on a un mois pour recruter », admet Martin Michel, du RC Vannes.
« Et les règles dans le rugby, elles sont pas simples sur le terrain, mais en dehors non plus. Il y a les JIFF, les non-JIFF, la notion d’effectif de référence, les délais pour le recrutement… Tout ça mis bout à bout, oui, on a été pris par l’urgence.
« On s’était sans doute bien préparés à gagner la Pro D2, on est montés en puissance sur cette compétition-là. Mais on s’était pas préparés à vivre une saison complète en Top 14. Et on l’a pris en pleine face. C’est un championnat hyper concurrentiel, avec des équipes bien rodées, des effectifs déjà construits.
Vannes – « On s’était sans doute bien préparés à gagner la Pro D2. Mais on s’était pas préparés à vivre une saison complète en Top 14. »
« On sait que ça prend des années pour bâtir un groupe solide. Il faut une formation plus qualitative aussi. Et nous, on est dans un territoire où on est encore en train de structurer cette formation. Donc voilà, on l’a pris tel quel.
« Maintenant, il va falloir analyser tout ça à froid, lucidement. On a le sentiment d’avoir réussi plein de choses, d’avoir progressé, et même d’avoir surpris pas mal de monde dans le rugby français. Et ça, on en est très fiers. Et puis surtout, de voir qu’on peut compter sur nous. »
Autant de leçons qui seront précieuses à retenir pour les Sapiancains.
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