Le Stade Toulousain est-il en train de laisser échapper sa fin de saison ?
Après n’avoir encaissé que cinq défaites en 18 journées de Top 14 et six journées de Champions Cup, soit 24 matchs de rang, voilà le Stade Toulousain qui a enregistré sa deuxième défaite en trois journées, s’inclinant pour la deuxième fois de la saison à domicile, cette fois face au Racing 92 (35-27).
L’élimination en demi-finale de Champions Cup face à Bordeaux (35-18) est encore dans les têtes, comme un traumatisme pour le manager Ugo Mola qui ne décolérait pas après la victoire au Vélodrome face à Toulon la semaine précédente, une semaine après la cuisante élimination en Champions Cup.
« Bon les gars, j’ai encore plus la colère, je suis désolé », lançait-il alors au centre de ses troupes. « J’ai encore plus la colère. Ça, c’est notre rugby, les mecs. Alors après, OM, faits de jeu, carton rouge… mais… jouons au rugby ! Qu’on crève, qu’on fasse des mauvais matchs, machin, mais jouons au rugby. Jouez au rugby ! Donc bravo les mecs, gardez le maillot. On va aller quand même boire un coup parce que c’est organisé et au moins on n’a pas honte d’y aller. On va aller boire un coup. Et puis on va se préparer pour la semaine prochaine. C’est pas un coup oui, un coup non. Et sans déconner… moi je décolère pas quand même trop de… la semaine dernière. Ca, c’est nous. Ce qu’on a fait la semaine dernière, c’était pas nous. Ca, c’est nous les mecs. Bravo et on passe à autre chose ; on se prépare pour le reste. »
Le discours d’Ugo Mola à ses joueurs après la victoire contre le @RCTofficiel 💬 #TOP14 pic.twitter.com/rKHd5EZ2Uo
— TOP 14 Rugby (@top14rugby) May 16, 2025
Mais une semaine plus tard, retour à la case départ. Retour de la colère, glaciale, face à ses joueurs : « Rendez-vous dans huit jours. Avec l’engagement qu’on a pris dans la gueule aujourd’hui, si on n’en met pas autant, a minima… Pas un ballon pris, sept rucks perdus : les gars vous pouvez m’expliquer ce que vous voulez, faire toutes les soirées que vous voulez… Chacun se regarde, vous avez huit jours pour revenir avec un autre état d’esprit. Sinon on donne le championnat comme on a donné la coupe d’Europe à d’autres. Bonne soirée ! »
Cette fois, pas de coup à boire et la désolation dans le vestiaire. « On sait que ce soir les zones de ruck nous ont fait défaut, c’est là qu’on perd beaucoup de ballons, on a pas pu enchaîner notre jeu. Ce soir on a échappé trop de munitions en zone de marque. On n’est pas content de notre prestation, on va tous se remettre en question et se regarder dans un miroir cette semaine », assurait Anthony Jelonch.
« Vous avez huit jours pour revenir avec un autre état d’esprit. Sinon on donne le championnat comme on a donné la coupe d’Europe à d’autres. Bonne soirée ! »
Mais le mal semble plus profond alors que l’infirmerie est encore bien occupée avec Romain Ntamack et François Cros (commotion), Matias Remue (cheville), Léo Banos et Blair Kinghorn (en reprise), Richie Arnold (examen médical en fin de semaine en vue d’une reprise de course), Thomas Ramos (travail de course), Antoine Dupont (remise en charge et mobilité), Peato Mauvaka (opéré en début de semaine) et Setareki Bituniyata (renforcement).
Pourtant, le staff nous avait habitué à une profondeur de banc épatante, vantée par tous les clubs européens. Mais cette fois, c’est l’inspiration qui a manqué face à une équipe du Racing qui, elle, avait les crocs après avoir échappé définitivement au maintien.
Comment retrouver la motivation ?
Le fait de ne courir plus qu’un lièvre a-t-il porté un coup de mou au projet ? L’absence de concurrence en tête du championnat a-t-il ramolli les envies de briller ? Quels que soient les résultats des deux derniers matchs avant la demi-finale (contre Lyon et Perpignan), ça ne changera rien.
Il y a un peu moins d’un an l’emblématique Antoine Dupont avait cette réflexion au soir de la finale remportée face à l’UBB : « J’ai atteint bien plus que tout ce que j’aurais pu imaginer en étant enfant. Il faut arriver à réaliser mais pas trop quand même pour garder la motivation de s’entraîner et à gagner. »
Les phases finales ne commencent que dans un mois (20 et 21 juin) avec un effet pervers : assez de temps pour regonfler la machine de guerre ou trop de temps pour garder une grosse motivation d’enchaîner avec un troisième Brennus consécutif, le 24e du club ?
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