Joel Merkler, l’Espagnol qui fait parler la poudre et les neurones
Des terrains aux amphithéâtres, le pilier international espagnol du Stade Toulousain Joel Merkler mène de front des études longues et sa carrière de rugbyman en pleine progression, qui le verra fouler la pelouse de Mayol en Champions Cup dimanche.
« Mes meilleures semaines, celles où je m’épanouis le plus, c’est quand je fais beaucoup de rugby et un peu d’études aussi », assure à l’AFP le Catalan de 23 ans, qui a prolongé son contrat avec le champion de France et d’Europe en titre jusqu’en 2028.
Des semaines qui se terminent souvent sur une pelouse de Top 14 ou de Champions Cup pour le pilier droit de 1,94 m (135 kg), qui, à Toulon, devrait jouer sous les couleurs toulousaines pour la 23e fois de la saison.
« Il a un impact physique qui est assez impressionnant, que ce soit en attaque ou en défense », souligne l’entraîneur des avants toulousain Jean Bouilhou, au sujet d’un joueur qui pousse derrière l’expérimenté Dorian Aldegheri.
« Je suis très content parce que j’ai du temps de jeu, à mon âge, c’est toujours bien », confirme l’intéressé dans un français parfait, langue découverte à 17 ans, lorsqu’il a été repéré de l’autre côté de la frontière par le Stade Toulousain.
D’abord gardien de foot : « Je n’étais pas le meilleur, donc je ne me régalais pas trop »
D’abord gardien de foot – « Je n’étais pas le meilleur, donc je ne me régalais pas trop » –, Merkler a découvert le rugby au côté de son père anglais devant sa télévision.
Formé à Sant Cugat, près de Barcelone, il fait parler son physique massif avant de taper dans l’œil des recruteurs des Rouge et Noir lors d’un tournoi où les jeunes Catalans avaient subi la foudre toulousaine : « Ils nous mettent 52-0 en finale alors que nous on était champions d’Espagne et invaincus… »
En Rouge et Noir depuis Crabos, et jusqu’en 2028 🔴⚫
Joël Merkler prolonge au Stade Toulousain 🙌
Axe 3️⃣ : Grandir avec sa formation #Trajectoire2027 pic.twitter.com/2zNqsLxNpB
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Passé de l’autre côté, il gravit les échelons de la formation toulousaine mais n’oublie pas, son bac ES en poche, d’entrer à Sciences Po où il suit un double diplôme avec la Toulouse Business School.
« Si je n’avais pas d’après-carrière à gérer, peut-être que je ne ferais pas autant d’efforts, mais je sais que ça me fait du bien d’y aller aussi », indique Merkler, qui va en cours trois demi-journées par semaine et suit le reste des enseignements en ligne.
Bien que chargé, son emploi du temps lui offre « un équilibre » qui lui réussit, alors qu’il est de plus en plus intégré à la rotation en première ligne.
Candidat avec l’Espagne pour la Coupe du Monde de Rugby 2027 en Australie
Il a néanmoins, comme ses coéquipiers Bleus, quitté ses partenaires au cœur de l’hiver pour rejoindre la sélection espagnole, pour la première fois depuis deux ans, préférant faire gonfler son temps de jeu dans la Ville Rose.
Mais l’échéance était de taille pour l’Espagne lors du Rugby Europe Championship, sorte de Tournoi B, qualificatif cette année pour le Mondial 2027. Avec l’aide de Merkler, entré en jeu contre les Pays-Bas (53-24), les « Leones » ont obtenu leur billet pour l’Australie.
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— España Rugby (@ferugby) February 16, 2025
« Il me tarde, il reste beaucoup de choses à faire d’ici-là mais c’est un aboutissement, un objectif dans une carrière », juge le Catalan, qui assure ne pas avoir de « statut » particulier en sélection, alors qu’il est le premier Espagnol de l’Histoire à remporter la Champions Cup.
« Les mecs sont très contents de me voir parce que j’ai beaucoup joué avec eux en jeunes, et puis ils sont intéressés par le très haut niveau, ils s’intéressent à comment fonctionne le club, comment on fait pour être prêt à jouer à ce niveau-là », explique Merkler à l’AFP.
Un niveau où il s’impose de plus en plus, capable de faire parler sa puissance face à Sale en huitièmes de Champions Cup pour renverser ses adversaires, au côté de plusieurs de ses partenaires dans les catégories de jeunes.
« C’est très bien parce que tu montes avec les mecs avec qui tu as joué depuis Crabos. Quand je suis arrivé, je jouais avec (Joshua) Brennan, (Clément) Vergé, (Nelson) Epée, Théo Ntamack… », énumère-t-il au sujet de ses comparses arrivés comme lui jusqu’à l’équipe première.
« C’est toujours mieux de jouer avec des mecs que tu aimes », affirme Merkler.
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