L’impuissance physique, stratégique, voire mentale constatée face à La Rochelle le week-end dernier, interroge sur les capacités de Bordeaux-Bègles à répondre lors des grands matchs comme la demi-finale de Champions Cup dimanche 4 mai contre Toulouse, attendue comme un déclic.
Il y a des rendez-vous qui tombent à pic et d’autres qui tombent mal. La claque infligée par les Rochelais (21-10) est à ranger dans cette deuxième catégorie tant l’UBB avait fait de la réception des Maritimes une répétition générale, « un test grandeur nature » selon le pilier Jefferson Poirot, avant celle de Toulouse, notamment devant.
Les Girondins ont à nouveau constaté qu’ils sont loin de faire le poids dès que l’adversité est plus dense et agressive notamment dans les zones de rucks, que leurs ailes sont coupées, et surtout dès que la pression s’intensifie sur la ligne d’avantage.
Cette impression a déjà été observée dans les matchs qui comptent et personne n’a oublié leur faillite totale en finale du Top 14 l’an dernier à Marseille, avec Toulouse en bourreau (59-3).
Mentalement, les hommes de Yannick Bru n’étaient pas prêts à batailler coûte que coûte avec des Rochelais passés eux en mode « phase finale » en l’espace de quelques jours dans l’intensité, la densité, l’impact direct, avec des crocs rappelant ceux de leurs campagnes victorieuses de 2022 et 2023.
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Read NowInconsciemment, le rendez-vous continental face à Toulouse était sûrement déjà un peu dans leur tête, et la défaite surprise au préalable de Toulon, leur concurrent au Top 2, chez le dernier Vannes (29-19), ne les a pas conditionnés à sortir le grand jeu face aux joueurs de Ronan O’Gara.
En avaient-ils seulement les moyens ? Nul ne le sait car le temps humide ne favorisant pas trop ses desseins, l’UBB s’est stratégiquement trompée, ont aussi reconnu de concert joueurs et entraîneurs.
« On a surjoué, on a déjoué, on a fait beaucoup d’erreurs, individuelles comme collectives. Le score reflète le match », avait pointé, lucide, l’arrière Romain Buros.
Le pire dans tout ça, c’est que Toulouse a aussi vu « ces fragilités » comme les a décrites Bru, qui ont sûrement renforcé la confiance rouge et noire quasi au beau fixe après le très large succès contre Castres (52-6) et ce, malgré les absences pour cette fin de saison de cadres comme Antoine Dupont, Peato Mauvaka ou Blair Kinghorn.
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Read NowDe la bonne digestion de cette claque rochelaise, avec prise de conscience nécessaire pour comprendre « cet accident de parcours en termes d’attitude, de baisse de nos standards de performance », selon Bru, dépendra en partie le sort des Unionistes dimanche.
Dans le but de dédramatiser cette demie – la deuxième de l’UBB face à Toulouse après celle perdue en 2021 (21-9) – Bru ne pensait pas que la performance de samedi « nous affecte tant que ça pour la suite ».
Face à son ancien club, présent dans le dernier carré européen pour la septième année consécutive, le manager sait son équipe outsider, mais avec quand même quelques arguments à faire valoir au Matmut Atlantique où elle reste sur deux victoires en Top 14 face aux Toulousains.
N’est-elle pas la seule formation à avoir battu deux fois les hommes d’Ugo Mola cette saison ? À posséder deux des ailiers les plus insaisissables de la compétition ? À avoir devancé les Toulousains lors de la phase de poules de Champions Cup pour s’offrir l’avantage du terrain jusqu’au dernier carré ?
Ils y sont et désormais, ils vont savoir.
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