Le combat de Jodie Ounsley, rugbywoman et malentendante
Dans la communauté rugby, l’Anglaise Jodie Ounsley (23 ans), se distingue non seulement par ses skills exceptionnelles sur le terrain, mais également par son engagement à briser les barrières et à soutenir les athlètes sourds et malentendants.
Jodie a accordé une interview à RugbyPass, où elle a partagé des informations sur son parcours personnel, sa lutte pour le fair-play envers les athlètes sourds et malentendants, ainsi que ses expériences en tant que joueuse de rugby professionnelle avec les Exeter Chiefs.
Elle a commencé en portant des sacs de charbon de 50 kg !
« Mon initiation au sport a commencé avec une course typique du Yorkshire : la course au charbon (qui consiste à porter un sac de 50 kg de charbon sur 1,1 km, ndlr). C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas dans le sport avant de m’orienter vers le jiu-jitsu brésilien. Mon père, qui était un pratiquant professionnel, a exercé une grande influence sur moi. En grandissant à ses côtés, en l’observant s’entraîner et s’impliquer dans tout ça, j’ai naturellement suivi ses pas en me lançant également dans le combat.
« Je faisais littéralement de la lutte avec mon père et je perdais à chaque fois, mais j’y allais quand même. J’ai ensuite commencé à participer au Championnat britannique, puis j’ai commencé à pratiquer le rugby et j’ai adoré ça. C’est à ce moment-là que j’ai dû choisir l’un ou l’autre et j’ai opté pour le rugby.
« J’ai commencé à jouer au rugby vers l’âge de quinze ans, ça fait pas mal de temps déjà. Le temps passe vite, j’ai l’impression d’avoir commencé hier et il s’est passé tellement de choses dans ce laps de temps.
« Cette saison marque ma deuxième année avec les Exeter Chiefs et j’ai vraiment apprécié chaque instant ici, que ce soit l’équipe, l’endroit, ou encore le staff. L’ambiance est incroyablement chaleureuse, tout en étant dans un environnement extrêmement professionnel qui me permet de donner le meilleur de moi-même. On vous pousse à vous dépasser, tout en vous accordant le respect nécessaire, avec des attentes élevées en termes de performances. C’est vraiment un environnement idéal pour moi.
« Avant de rejoindre Exeter, j’étais chez les Sale Sharks et j’ai également beaucoup apprécié mon expérience là-bas, c’est une équipe formidable. À l’époque, je jouais à la fois pour l’équipe de rugby à sept d’Angleterre et les Sale Sharks, mais désormais je me concentre exclusivement sur le XV et je suis déterminée à voir jusqu’où cela peut me mener.
« J’ai pas eu de chance au niveau des blessures. Ca fait quatre mois que je suis absente, et ce dès le premier match de la saison… C’est un peu frustrant, mais je garde le moral. Malgré ma blessure, je prends du plaisir à jouer et je suis déterminée à travailler dur pour revenir en pleine forme. Je suis impatiente de voir où ça va aller. »
Les ‘Sourdlympiques’, compétition largement inconnue
Actuellement, Jodie Ounsley suit un entraînement rigoureux ainsi qu’une rééducation régulière pour se remettre de sa blessure. Elle observe : « C’est assez intense car ils veulent que vous reveniez sur les terrains le plus rapidement possible », mettant en avant la détermination et la résilience nécessaires dans le sport professionnel.
As its International Cochlear Implant Day, this is just a little friendly reminder for anyone out there who may need it?? pic.twitter.com/ZAWDY69Iqz
— Jodie Ounsley (@_jodieounsley) February 25, 2024
En tant que présidente honoraire de UK Deaf Sport et ailière des Exeter Chiefs, l’un des points centraux des efforts d’Ounsley est sa campagne de sensibilisation au fair-play pour les athlètes sourds et malentendants.
Elle explique : « Peu de gens connaissent les Deaflympics. Beaucoup de gens connaissent les Jeux olympiques et paralympiques, mais les ‘Sourdlympiques’ demeurent largement méconnus. C’est un processus en cours et nous mettons principalement nos efforts sur la sensibilisation du public.
« En grandissant, j’ai ressenti un manque de modèles d’athlètes sourds dont je pouvais m’inspirer. C’est pourquoi nous avons lancé cette campagne visant à permettre à chaque personne sourde et malentendante d’exploiter pleinement son potentiel dans le domaine du sport et de l’activité physique, et à proposer à la prochaine génération d’enfants sourds des modèles inspirants. »
Paradoxe : un handicap qui n’est pas assez reconnu
Sa campagne vise à sensibiliser et à obtenir des fonds pour soutenir les athlètes sourds dans leur parcours vers la reconnaissance et le succès.
La campagne appelle notamment le gouvernement à mettre un terme à la discrimination et à soutenir financièrement le sport pour les personnes sourdes. Actuellement, les athlètes sourds ne peuvent concourir qu’aux Jeux paralympiques et bénéficier de financement que s’ils ont un autre handicap paralympique éligible. Les athlètes sourds sont actifs dans les Deaflympics.
D’après UK Deaf Sport, l’organisme caritatif coordonnant la campagne, bien que le Royaume-Uni dispose de l’un des systèmes de soutien aux talents et aux performances sportives les plus financés au monde, avec une allocation de 612 millions de livres sterling sur quatre ans pour les sports olympiques et paralympiques via UK Sport, la politique gouvernementale actuelle exclut les athlètes sourds de cet accès, car ils ne participent pas aux Jeux paralympiques.
C‘est pourquoi UK Deaf Sport demande au gouvernement d’allouer 3 millions de livres sterling sur les quatre prochaines années, ce qui représente seulement 0,5 % du budget actuel d’UK Sport, pour établir des programmes de développement de talents et de performances spécifiquement conçus pour les athlètes sourds, afin qu’ils bénéficient d’un traitement équitable par rapport à leurs homologues olympiques et paralympiques, et pour garantir la participation d’une équipe britannique compétitive aux prochains Deaflympics, prévus à Tokyo en 2025.
Un adulte sur cinq est malentendant et des recherches récentes ont révélé que la communauté sourde est l’un des groupes les plus inactifs avec 53% des adultes sourds inactifs.
Soutenir la cause de toutes les manières
En réfléchissant à ce qui l’a poussée à lancer cette campagne, Jodie Ounsley souligne le manque de sensibilisation aux Deaflympics. Ses bons souvenirs et son expérience de la compétition à l’âge de 16 ans sont à l’origine de sa passion pour la défense des athlètes sourds.
« Il s’agit avant tout de faire connaître ce sport, de sorte que plus les gens seront au courant, plus le financement sera assuré », affirme-t-elle.
« Je ne peux plus participer aux Deaflympics parce que je suis devenue joueuse de rugby professionnelle, ce qui est dommage, et je pense que c’est encore une fois la raison pour laquelle je veux essayer d’apporter mon soutien de toutes les manières possibles, même si je ne participe pas moi-même à la compétition. »
Bien qu’elle ne puisse pas participer elle-même aux ‘Sourdlympiques’ en raison de ses engagements professionnels dans le rugby, Ounsley reste déterminée à soutenir la cause de toutes les manières possibles.
Rejoindre les Exeter Chiefs a été une expérience enrichissante pour elle, qui apprécie l’ambiance accueillante et la camaraderie au sein de l’équipe. Cependant, elle reconnaît les défis que représente le fait d’être une joueuse sourde dans un sport majoritairement auditif.
Les défis d’une joueuse sourde dans un sport majoritairement auditif
« Je trouve que, d’après mon expérience personnelle, le rugby professionnel est un sport d’équipe, et il est assez difficile d’y intégrer une personne sourde… ce sont des défis quotidiens », raconte-t-elle.
« Beaucoup de mes coéquipières et du staff oublient généralement que je suis sourde. Je pense que c’est parce que je continue à jouer et que je dois souvent le leur rappeler », observe-t-elle, mettant en avant l’importance de sensibiliser et de lever les barrières pour les personnes sourdes dans le rugby et le sport en général.
Jodie Ounsley souligne également la progression de l’équipe de rugby d’Angleterre des sourds et insiste sur la nécessité d’obtenir plus de fonds pour soutenir son développement. Malgré les défis rencontrés, elle garde espoir quant au potentiel de voir davantage d’athlètes sourds et malentendants briller dans le sport professionnel et devenir des modèles pour les générations futures.
« En Angleterre, il y a aussi une équipe de rugby pour les personnes sourdes, ce qui soulève à nouveau la question du financement. Au fil des années, l’équipe a connu une expansion significative, j’ai moi-même joué mon premier match à l’âge de 16 ans. Cependant, elle a encore besoin de davantage de fonds, ce qui constitue actuellement un obstacle majeur. Pour attirer plus de joueurs sourds et promouvoir la pratique du rugby dans cette communauté, c’est une fois de plus l’exposition qui est cruciale. »
Montrer l’exemple et inspirer
« Quand j’étais jeune, surtout dans le contexte du rugby, je n’ai pas souvent vu de personnes sourdes, que ce soit dans le sport professionnel ou le rugby professionnel. Cela s’explique en grande partie par les préoccupations liées au contact physique, ainsi que par l’utilisation d’implants cochléaires et d’autres dispositifs similaires. Personnellement, je suis devenue une figure historique en étant la première joueuse sourde d’Angleterre à évoluer dans le rugby à sept.
« C’est simplement que lorsque les gens voient cela, ils se disent : ‘Ah, je peux faire la même chose’, et cela peut déclencher un effet domino, ce qui serait formidable. Plus il y a de personnes qui inscrivent leur nom dans l’histoire, plus il y a de modèles positifs, et plus cela encourage les autres à suivre le même chemin.
« J’aimerais voir davantage de personnes sourdes et malentendantes évoluer dans le sport professionnel ou représenter leur pays, que ce soit aux Deaflympics, dans le rugby amateur ou même dans des sports accessibles aux entendants comme je l’ai fait. Je dirais simplement qu’il est essentiel de s’engager davantage dans le sport. Peu importe si l’on est sourd ou non, le sport devrait être une activité naturelle à laquelle tout le monde peut participer. »
D’abord, sensibiliser
Alors qu’elle se tourne vers l’avenir, Jodie Ounsley reste concentrée sur son rétablissement et sur ses aspirations en matière de rugby. Avec son dévouement inébranlable et son esprit pionnier, elle continue d’inspirer les athlètes du monde entier, prouvant que les barrières sont faites pour être brisées et que l’excellence véritable ne connaît pas de limites.
« En ce moment, je joue pour les Exeter Chiefs et je m’engage activement dans la collecte de fonds et je cherche à contribuer autant que possible au développement du sport des sourds au Royaume-Uni. Beaucoup d’efforts sont déployés en coulisses. Bien sûr, il n’y a pas de solution rapide ; ces initiatives exigent du temps, et c’est ce sur quoi nous nous concentrons actuellement : sensibiliser d’abord, puis établir les bases pour l’avenir. Bien que je sois pleinement investie dans les Exeter Chiefs pour le moment, je suis également animée par la passion de promouvoir ce secteur chaque fois que j’en ai l’occasion. »
Les Deaflympics ont été lancés en 1924 et ont 100 ans cette année. Il s’agit d’un événement entièrement distinct, reconnu par le CIO comme faisant partie de la famille olympique. Pour en savoir plus sur la campagne en cours et sur la manière dont vous pouvez apporter votre soutien pour aider à mettre fin à la discrimination des athlètes sourds, cliquez ici.
Comments on RugbyPass
He’s a dominant personality. That might be both a good and bad thing in team dynamics. Certainly it ruined Smith’s first crack at 10 with Owen at 12. BTW, Bristol flatter to deceive. When things really matter, they tend to deliver less rather than more. Farrell would have been good for them
35 Go to commentsGot a lot of over the top abuse from Crusader fans, in particular, who thought every 7 they had was miles better. Now we will see if anyone is better? Laid his body on the line every game so finishing early makes sense. A lot of life left after rugby.
1 Go to commentsA poor decision to appoint Carley as not only is Pearce a better referee but also importantly speaks French.
2 Go to commentsHe is 100 % on the mark. Malicious arrogance with a lack of respect for the other teams mostly the south. they must learn from True rugby nations like the Boks and Kiwis
119 Go to commentsThis Outiniqua boy has played sublime rugby and deserves a spot in BI LIONS team. Well played son
4 Go to commentsI don’t like to see players miss big matches but this ban looks to be tailored to allow him to compete in the final. In principle a suspension for a very dangerous tackle in a semi should warrant missing the relevant final. Done now. One the flip side having both teams with very strong squads/teams available for the final will add to the occassion hopefully.
1 Go to commentsTalent to burn and a huge engine..hope he gets a shot at higher honours
2 Go to commentsIf anything like his dad he has a bright future, Soane was the best ball carrying props ive ever seen using a combination of pace power and footwork.
1 Go to commentsThose who saw Sharks vs Clermont and Ox N'Che vs Rabah Slimani should have a good idea of the best scrumagers… May be not the best props…
2 Go to commentsIt's been an unusual era of unpopular, highly competitive, domineering, fairly big fly halves in the home nations with Farrell, Sexton and Biggar. Russell is different in personality and player I think. I'd rank Sexton first of the three because he is just as good a game controller but also has a great passing game. And his competitiveness never seems to cause problems with refs.
35 Go to commentsThank goodness he wasn't born in Scotland, he'd have been a great candidate for the Scottish Barbarians. I wouldn't put it past them to push for a “where the player was conceived” rule 😂
2 Go to commentsOwen Farrell is one of the most polarising figures in the game. His entire attitude on the field (and sometimes off of it) smacks of arrogance and he is about as brash as Donald Trump in a political debate. Yet behind that facade is a calculating, determined and powerful leader who drives any team forward with an Iron will. You are right in that he gets better in the heat of battle and in the face of overwhelming odds. He develops a narrow focus and he delivers his best in a way that few others can. He is one of Englands great performers who sacrificed alot for the team and who often bears the weight of responsibility of leadership alone on the field and in front of the media. Despite what many think of him he is a fantastic game manager with a good rugby brain. He will be sorely missed from the international stage
35 Go to commentsAlways proud of the effort, Sam. The All blacks never stop fighting, never just roll over. He didn’t get anywhere near the respect he earned, but that’s due to results, not commitment to the cause. Have fun dominating in Japan!
1 Go to commentsNot sure why Papali’i thinks Scott Robertson needs his help to select the next All Black Captain. In my view, Papali’i would be well advised to have a good hard look at his own game, and to reflect on how fortunate he is to even wear the black jersey. Rather than shouting at his team mates at every set piece, standing in the mid-field pointing and holding his arms out and flopping to the ground at the back of every second or third ruck, may I suggest he would be far better employed actually doing something on the field. Seriously, watch him for 10 minutes during a game - not much happens. When was the last time he was first to a breakdown, or actually made a turnover? If Robertson is half the Coach I think he is, Papali’i will not be anywhere near the AB’s this season.
11 Go to commentsHiding coming up for Saders.
1 Go to commentsDagg really does go down some rabbit holes doesnt he? In the name I guess.
6 Go to commentsHey Brett I’m one who is looking forward to seeing JS back on the rugby field. I was under the impression that a large portion of his contract was via a third party so RA isn’t having to foot the bill My big concern is around the Tahs and what is happening there, why are so many players bailing. Is it the program, the coaches or the culture. Joe Schmidt recently said he had been at the Tahs all week and DC is a good coach. Something doesn’t gel , 10 front row forwards in a season that’s not bad luck
16 Go to commentsIncorrect title. He hasn’t said Furlong is one of the best scrummagers. He said he is one of the best props.
2 Go to comments“_It seems like a crazy thing that he was counting them_“ Are you stupid, mate? Anyone with more than half a brain understands that he meant “a lot” or something similar. Do you really think he was counting? “*Goode*: Told you, Jim!“ No, you banana. You said, explicitly, that the Irish players didn’t say what EE said they did. Even though you weren’t there. Even though you didn’t hear a word they said. M0r0n.
119 Go to commentsI am sure that Scott Robertson did do the courtesy of telling Sam Cane that he was not in his All Black plans and NZR would support him if he wished to sign a lucrative pension playing out his career in the cream puff rugby that is Japan’s Top League. I fail to see this as a negative as Israel Dagg is trying to spin it. Razor allowed Cane to leave with dignity rather than being unceremoniously dumped as was Buck Shelford.
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