Tristesse, fierté et défaite : la difficile reprise de Castres
Trois faits sont venus s’entremêlés lors du retour du Castres Olympique face à Bordeaux-Bègles, près de dix jours après la tragique collision entre la voiture de Josaia Raisuqe et un train régional dans le Tarn qui a coûté la vie au centre fidjien de 30 ans, le 8 mai dernier.
Le premier a été l’hommage rendu par tout le stade Chaban-Delmas à ce joueur, cette équipe endeuillée et cette communauté fidjienne bien implantée dans la région. « C’est normal qu’il y ait quelques larmes », a souligné l’ailier de Castres Rémy Baget après la défaite de son équipe contre l’UBB (34-19).
« Avec tout ce que l’on a vécu, on allait jouer un match avec beaucoup d’émotions. On a réussi à gérer toutes ces émotions avec le groupe car on aurait pu complètement exploser », a-t-il poursuivi, rendant hommage à son club qui « a fait en sorte de très bien gérer cette situation. Entre joueurs, on en a même été surpris, il a tout bien fait ».
« Le temps passé avec la communauté fidjienne qui est venue a vraiment soudé le groupe », a-t-il expliqué. Au départ, les Castrais pensaient le faire dans l’intimité de leur vestiaire « mais au final, on l’a fait sur le terrain avec la famille », les parents de Raisuqe étant présents à Chaban-Delmas. Les joueurs de Bordeaux se sont « joints à nous, c’était beau ».
La belle communion entre Castrais et Bordelais en l’hommage de Josaia Raisuqe 🥺👏 @CastresRugby#UBBCO | #TOP14 pic.twitter.com/vO6Y7SrxVq
— CANAL+ Rugby (@CanalplusRugby) May 17, 2025
Interrogé sur la préparation particulière de cette rencontre, l’ancien Bayonnais a expliqué qu’il a fallu « se souder, faire un repas, deux repas, trois repas ensemble. On s’est pris deux trois bières ensemble pour souder le groupe, on a passé énormément de temps avec la communauté fidjienne. C’est dramatique de découvrir cette communauté dans un moment comme ça.
« Pour gérer les émotions (…), il a fallu qu’on apprenne à gérer plein de trucs qu’on ne savait pas forcément faire par rapport à la famille, à son casier dans le vestiaire, son numéro de maillot, ce qu’il allait se passer. Tous les jours, il y avait un petit meeting. C’est dur mais heureusement qu’on avait le rugby pour décharger ça à l’entraînement et ça fait du bien », a-t-il conclu.
La 100e de Botitu
Le deuxième fait qui a marqué cette journée devait initialement être plus festif avec la 100e de l’autre trois-quarts centre fidjien du club, Vilimoni Botitu. « Arrivé à Castres en 2020, il a franchi chaque étape avec brio, passant du jeune talent formé ici à un pilier incontournable de notre ligne de trois-quarts », a rendu hommage le club.
💬 “Je suis content de prolonger ici à #Castres pour les deux prochaines années. J’adore jouer ici !”
Vilimoni Botitu se livre sur cette première saison à Castres, sur son adaptation au rugby à XV, son intégration dans l’équipe et sur la vie dans le Tarn ! pic.twitter.com/ISHUoSwUv1
— Castres Olympique (@CastresRugby) May 16, 2021
« Médaillé olympique en 2021, créatif, imprévisible, et redoutable dans ses appuis, il est devenu un véritable poison pour les défenses adverses. En cinq saisons, il a fait de sa polyvalence un atout, capable de briller aussi bien par ses crochets dévastateurs que par sa solidité défensive. »
L’UBB n’a pas eu la partie facile
Enfin, le troisième fait de cette rencontre est bien entendu le match en lui-même, remporté par les Bordelais, rassurés après leur bévue de la semaine précédente à Montpellier. Mais l’UBB a dû s’employer jusqu’au bout pour s’imposer face à des Castrais solidaires (34-29), à une semaine de la finale de Champions Cup à Cardiff contre Northampton. L’UBB s’accroche à sa deuxième place avec 73 points, synonyme de qualification directe pour les demi-finales.
« Après l’obtention du bonus offensif, on est gentiment mais sûrement sorti de notre match. Le coaching n’a pas aidé car il manquait de cohérence », a admis Yannick Bru, le manager de l’UBB.
Mais les hommes de Xavier Sadourny sont bien entrés dans la partie, allant aplatir dans l’en-but à deux reprises, avant de subir la loi des Bordelo-Béglais, emmené par ses vedettes Romain Buros, Maxime Lucu, Louis Bielle-Biarrey et Matthieu Jalibert, tous auteurs d’un essai.
Plein de ressources, les Tarnais (5e, 54 pts) ont su réagir pour faire peur à l’UBB en fin de partie et repartir de Bordeaux avec le point du bonus défensif.
« On s’est entraîné au lendemain du drame, personne n’a jamais râlé, tout le monde s’entraide. C’était une situation pas simple et les joueurs font preuve de professionnalisme et arrivent à faire la part des choses. On n’a pas lâché, on leur a fait peur et ils ont tremblé sur la dernière action », a salué Xavier Sadourny, le manager de Castres.
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