Les Françaises toujours victimes de leur manque de justesse
Cette semaine, tout le monde attend avec impatience le retour du « Women XV », compétition internationale créée la saison dernière, rassemblant les équipes en trois groupes de niveau, WXV 1, WXV 2, WXV 3. Un avant-goût de la Coupe du Monde 2025, qui se jouera l’été prochain en Angleterre.
Les Françaises, deuxième meilleure nation européenne, figure dans le WXV 1 aux côtés de l’Angleterre, l’Irlande, la Nouvelle Zélande, les Etats-Unis, et le Canada, qu’elles ont affronté en ouverture de la compétition.
Pour ce premier match, le staff tricolore a renouvelé sa confiance au dernier duo de capitaines Manaé Feleu et Marine Ménager tandis que le Canda a intégré six de ses joueuses vice-championnes olympiques à 7.
La première mi-temps nous a proposé un magnifique spectacle avec deux équipes qui ont décidé de jouer en mettant beaucoup de rythme, nous offrant ainsi pas moins de cinq essais. Les Canadiennes ont frappé les premières et surpris les Françaises dès la 4e minute. Llorens a répondu immédiatement.
Le match était lancé mais fur et à mesure de cette mi-temps, les Canadiennes ont posé la main sur le ballon et ont impressionné physiquement. Les Françaises, prises dans l’axe et dominées sur les impacts, ont eu du mal à contenir les assauts canadiens et, malgré leur solidarité en défense, ont subi les duels, se mettant à la faute.
Si les Nord-Américaines ont construit sereinement leur jeu, les Bleues ont répondu de manière plus pragmatique et se sont montrées dangereuses à chaque incursion dans les 22 mètres adverses.
Le précieux jeu au pied de Chloé Jacquet et de Lina Queyroi a permis aux tricolores de se donner de l’air et de se créer des occasions d’essai en contre-attaque.
Les dix dernières minutes de la mi-temps ont été une démonstration de la qualité de l’alternance de jeu canadienne, emmenée par Buisa devant et Tessier derrière. A la pause, les Françaises étaient menées de dix points et ont été éprouvées physiquement.
Le retour des vestiaires a été prometteur et l’on a retrouvé les Françaises plus agressives en défense, à l’image d’Agathe Sochat qui a emmené ses coéquipières. Mises sous pression, les Canadiennes ont commis des en-avants et Pauline Bourdon en a profité pour crucifier leur ligne arrière sur une combinaison en mêlée parfaitement maîtrisée.
Ce sursaut a été de courte durée, tant les joueuses de Kévin Rouet ont semblé maitriser leur sujet : l’organisation offensive des Canadiennes était parfaitement rôdée et elles sont très souvent arrivées à passer dans le dos des Françaises et à assurer la continuité du jeu grâce à des soutiens omniprésents.
Le dernier essai canadien illustrait cette maîtrise et cette alternance dans le jeu.
Score final, 46-24 : le bilan est lourd pour les Françaises, qui malgré quelques coups d’éclats, n’ont jamais semblé être en position d’inquiéter leurs adversaires du jour.
Capable d’être chirurgicales sur certaines actions, comme sur l’essai de Bourdon, les Françaises n’ont pas su maintenir un niveau de précision suffisant sur l’ensemble du match.
Ce manque de justesse leur avait déjà fait défaut lors du dernier Tournoi et devra être gommé pour les prochaines rencontres.
Un premier match difficile qui montre tout le chemin qu’il reste à parcourir dans le court laps de temps qui nous sépare de la Coupe du Monde.
Cette première journée du WXV est riche d’enseignements et prouve à quel point l’écart entre les nations se resserrent. En témoigne la victoire des Irlandaises sur les championnes du monde Néo Zélandaises.
Les équipes qui ont longtemps dominé le rugby féminin mondial sont bousculées et c’est de bon augure pour la suite.
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